Généalogie Charente-Périgord (GCP)

Sélection d'articles sur le thème de l'Histoire et du Patrimoine.

  • Angoulême. — Les habitants de la commune de la Rochette, canton de la Rochefoucauld, sont plongés dans la consternation. Le 5 octobre, une jeune fille de onze ans, du village de Villemallet, de cette commune, la nommée Marie Favraud, était occupée à ramasser des glands sous un chêne, sur les limites de la forêt de Braconne, en compagnie d’un petit garçon, lorsqu’elle fut subitement attaquée par une louve qui la renversa et la prit à la gorge.

    Le petit garçon, monté sur le chêne pour faire tomber les glands, spectateur épouvanté de cette horrible scène, poussa des cris qui attirèrent l’attention de quelques cultivateurs occupés aux travaux des champs.

    Un homme courageux accourt, se précipite sur l’animal et engage avec lui une lutte corps à corps, dans laquelle il recoit de nombreuses blessures ; il terrasse la louve, l’étreint sous ses genoux, s’arme d’une pierre, à l’aide de laquelle, à coups redoublés, il essaie d’assommer son féroce adversaire. C’est alors que surviennent deux autres voisins, dont l’un, armé d’une pioche, achève la louve, d’un seul coup.

    Alors on s’empresse autour de l’enfant, qui gisait sanglante et les habits en lambeaux; mais les spectateurs de cette scène, inouïe dans nos contrées, ne relèvent qu’un cadavre.

    Avant que l’homme dont nous avons signalé la courageuse conduite fùt parvenu à la dégager, la louve avait eu le temps de lui broyer la tête.

    (Journal Le XIXe siècle, 13 octobre 1874)

  • Après ses plus beaux succès, le général Dupont profite de ses moments de loisirs pour tourner sa pensée vers sa famille et vers son pays natal : « Quand il fait beau, je cours dans un jardin, car la vue des feuilles et des fleurs est toujours pour moi bien attrayante, et il me semble que je suis plus près des Ternes (1) et de Chabanais » (2).

    Contrairement à ce que l’on croit dans la région, ce n’est pas en 1808, donc avec « l’or impur de Baylen », mais bien en 1805, que Dupont fit l’acquisition du château de Rochebrune, appartenant alors au marquis Gilbert de Colbert ; ses lettres écrites au cours de la campagne de Prusse nous fixent à peu près sur l’époque de l’achat. « Le château était dans un état de délabrement complet. Il fallut aussitôt faire des travaux urgents » (3). Aussi écrit-il à sa femme : « N’oublie pas les meubles qui doivent précéder notre voyage » (4).

    Désormais ses lettres seront pleines de projets concernant cette acquisition ; il se passionne pour son nouveau domaine et n’a qu’un désir, vivre tranquille près des siens, dans cette patrie d’élection. Du fond de la Prusse, il envoie ses ordres, ses plans à son vieux père qui surveillera les différentes transformations… heureux de faire exécuter les idées de ce fils qui se couvre de gloire à l’armée. « C’est toujours mon père qui dirige tous les travaux ; il vient tous les jours sur sa petite bourrique ; ce goût si vif entretient et charme son activité ; nous avions bien prévu que cela prolongerait sa santé, mais nous sommes obligés maintenant de lui recommander de la modération et du repos par intervalle » (5).

    Il se fait tenir au courant de tout ce qui se passe dans sa nouvelle propriété : « on m’écrit que Rochebrune a été bouleversé par l’orage, notre cher architecte (6) doit être enchanté ; cela lui donne de l’ouvrage » (7). Une autre fois, c’est le village de Poursat qui a été abîmé par la grêle. « Rochebrune a été respecté » (8). Il suit de loin les améliorations et donne ses ordres ; mais il a parfois de la peine à se faire obéir. « Je le prie bien fort de faire faire le hangar destiné au troulpeau espagnol, mais ces nouveautés ne le tentent pas beaucoup. Je compte sur les trois beliers que tu m’annonces ; je fais chercher des portières (9) pour former un beau troupeau… Tu fais déjà des élèves, dans tes belles prairies, en chevaux limousins. Je suis moins heureux et je n’ai pas encore pu faire goûter ce foin-là, on a beaucoup semé et planté ioi. Tous mes arbres d’Orléans ont réussi, le jardin est déjà fort agréable, la façade du Midi est achevée ; et la société du canton que j’avais dernierement réunie s’est récriée sur ce qu’on appelle la magnificence du château, qui reste le Saint-Cloud du pays.

    « On m’annonce à l’instant qu’il y a un sanglier dans ma forêt, j’y cours » (10).

    Et sans cesse sa pensée reviendra vers ce donjon, stimulant les siens pour obtenir que l’on forme un haras, essayant de faire acclimater des moutons mérinos d’un rapport supérieur à celui des moutons limousins. Cette idée lui vient de Murat qui s’occupait de la question au moment de son installation au Grand Duché de Berg.

    Notes :

    1. Propriété de son beau-père.
    2. Lettre du général Dupont à sa femme.
    3. Note manuscrite de M. de La Quintinie.
    4. Lettre du général Dupont à sa femme, Düsseldorf, 27 janvier 1806.
    5. Lettre à Blanchon, 8 mai 1806 ?
    6. Son père.
    7. Lettre du général à sa femme, Cologne, 13 août 1806.
    8. Idem. 18 septembre 1806.
    9. Femelles en âge de porter.
    10. Lettre à Blanchon, Rochebrune, 8 mai 1806 ?

    Source : Le général Dupont, de Marc Leproux.

  • Nomination d’un garde forestier à la Braconne, 25 avril, enregistré au bureau de Saint-Léonard, 19 septembre 1650.

    Charles de Valois, duc d’Angoulême, pair de France, comte d’Auvergne et de Ponthieu, à tous ceux, etc. Scavoir, faisons que dûment informé de la personne de Jean Gervais et de ses sens au fait de judicature, iceluy pour ces causes et aultres considérations à ce nous mouvant et suivant le pouvoir à nous donné par le roy, notre souverain seigneur, par le délaissement et usufruit à nous laissé du duché d’Angoumois de nommer et présenter tous et chacun, avons nommé et présenté, nommons et présentons, par les présentes, à sa Majesté, en l’état et office de garde de la Braconne, forêt en Angoumois, en remplacement de Nicolas Alanore, dernier et paisible possesseur au dict office, etc.

    Le droit de marc d’or était de 27 lt.

    Source : Documents divers sur le Limousin, de René Fage.

  • Mariage dans l’église de Mornac de Jean Navarre, du logis de Chergé, avec Marie Gauvry.

    Le 2 mars 1756 mariage de Jean Navarre, sieur de Chargeay, demeurant au lieu noble de Chargeay, près le bourg, iceluy Jean Navarre, fils naturel et légitime de défunts maître Pierre Navarre, l’un des échevins du corps de ville d’Angoulême, et de demoiselle Marie Martin ; avec demoiselle Marie Gauvry, fille naturelle et légitime de maître François-Xavier Gauvry, sieur de la Brugère, conseiller du roy, garde-marteau en la maîtrise particulière des eaux-et-forêts d’Angoumois, et de demoiselle Rose Durousseau, du village du Maine-Queirand, de cette paroisse, d’autre part ; en présence de Philippe Rossignol, sieur de la Moutardière, bourgeois ; du sieur Gabriel Pichon de Randeuil ; de Pierre Palissière ; de maître Pierre Besnon, garde des eaux-et-forêts d’Angoumois qui ont signé avec les époux.

    Source : Archives départementales de la Charente (3 E 249/1).

  • Provisions d’offices en la Maîtrise des Eaux et Forêts d’Angoulême.

    Gilles Rousseau
    Capitaine des chasses du pays et duché d’Angoumois.
    Reçu le 8 avril 1596.
    (Z 489 fol. 27)

    Daniel Paulte
    Maître particulier ancien des Eaux et Forêts d’Angoulême.
    Reçu le 14 juillet 1606.
    (Z 4820 fol. 490)

    Michel Moreau
    Lieutenant des Eaux et Forêts en la Maîtrise d’Angoulême.
    Reçu le 15 septembre 1612.
    (Z 4821 fol. 14)

    Jean Le Musnier de La Vergne
    Capitaine des chasses au pays d’Angoumois.
    Reçu le 24 mai 1625.
    (Z 4822 fol. 59)

    Pierre Raymbault
    7 mai 1632.
    Procureur du Roi des Eaux et Forêts en la Maîtrise d’Angoumois.
    (Z 4824 fol. 35)

    Elie de La Place de La Tour-Garnier
    Capitaine des chasses en Angoumois.
    Reçu le 31 août 1633.
    (Z 4824 fol. 226)

    Jean Chasteau
    Garde-marteau à Angoulême.
    Reçu le 23 janvier 1636.
    (Z 4825 fol. 458)

    Elie Paulte
    Maître particulier des Eaux et Forêts d’Angoumois.
    Reçu le 13 décembre 1636.
    (Z 4825 fol. 46)

    Pierre Desbrandes
    Procureur du Roi des Eaux et Forêts d’Angoumois.
    Reçu le 18 mai 1638.
    (Z 4825 fol. 314)

    Pierre Mioulle
    Maître particulier des Eaux et Forêts d’Angoumois.
    Reçu le 4 juillet 1640.
    (Z 4826 fol. 214)

    Gilles de Nargonne
    Procureur du Roi des Eaux et Forêts d’Angoumois.
    Reçu le 8 mai 1643.
    (Z 4827 fol. 116)

    François Gervais
    Maître des Eaux et Forêts d’Angoumois.
    Reçu le 23 septembre 1644.
    (Z 4827 fol. 237)

    Jacques Yrvoix
    Maître particulier des Eaux et Forêts d’Angoulême.
    Reçu le 17 février 1646.
    (Z 4827 fol. 376)

    François Gesmond
    Gruyer des Eaux et Forêts d’Angoulême.
    Reçu le 30 juin 1649.
    (Z 4829 fol. 76)

    Nicolas Guibourg
    Gruyer des Eaux et Forêts d’Angoumois.
    Reçu le 8 octobre 1649.
    (Z 4828 fol. 214)

    François Gervais
    Maître particulier des Eaux et Forêts à Angoulême.
    Reçu le 10 février 1653.
    (Z 4829 fol. 254)

    Jean Paulte
    Maître particulier des Eaux et Forêts d’Angoumois.
    Reçu le 2 juillet 1666.
    (Z 4831 fol. 267)

    Jean Gilibert
    Procureur du Roi des Eaux et Forêts en la Maîtrise d’Angoulême
    Reçu le 18 décembre 1676.
    (Z 4833 fol. 289)

    Charles de La Place de Torsac
    Capitaine des chasses de la sénéchaussée d’Angoumois.
    Reçu le 23 mai 1678.
    (Z 4838 fol. 511)

    Jean-Joseph Gilbert de Vassigny
    Substitut du procureur général des Eaux et Forêts en la Maîtrise d’Angoulême.
    Reçu le 6 mai 1710.
    (Z 4845 fol. 710)

    Léonard du Tillet
    Lieutenant en la Maîtrise d’Angoulême.
    Reçu le 5 mai 1721.
    (Z 4847 fol. 508)

    Guy Gauvry
    Garde-marteau à Angoulême.
    Reçu le 16 avril 1726.
    (Z 4848 fol. 664)

    Pierre de Sarlandie
    6 juillet 1729.
    Maître particulier des Eaux et Forêts d’Angoulême.
    (Z 4849 fol. 384)

    François Gauvry de La Brugère
    Garde-marteau de la Maîtrise d’Angoulême.
    Reçu le 27 juin 1740.
    (Z 4851 fol. 52)

    Léonard du Tillet
    Procureur du Roi en la Maîtrise des Eaux et Forêts d’Angoumois.
    Reçu le 7 septembre 1740.
    (Z 4851 fol. 57)

    Charles Baudet
    Lieutenant en la Maîtrise des Eaux et Forêts d’Angoulême.
    Reçu le 6 avril 1743.
    (Z 4851 fol. 130)

    Source : Lettres patentes de provisions d’offices enregistrées à la grande maîtrise des Eaux et Forêts de Paris (1594-1746).

  • Le 21 mars 1790, les notables de la nouvelle commune de Chabanais, composée de deux paroisses urbaines Saint-Pierre-Saint-Michel et Saint-Sébastien (la paroisse rurale de Grenord ne sera rattachée à Chabanais qu’en 1793), furent convoqués pour l’élection de la municipalité.

    Sur une population de 1266 habitants, les citoyens actifs étaient au nombre de 100, en vertu du cens établi par la Constituante.

    On suppose que le vote eut lieu dans la tour Montguogier. Mais notre première mairie fut l’hôtellerie Crouzit (actuellement maison Bonnaud, sur la place Colbert) dont une chambre fut louée moyennant 30 livres par an.

    Conformément à la loi, 7 officiers municipaux et 36 notables avaient été désignés.

    Voici la liste des 7 officiers :

    MM. Isaac Dupont, maire.
    Reygondeau-Lavalette.
    Vouzelaud de Selbuisson.
    Vouzelaud de Sansac.
    Jean Terracher.
    Duval de Selbuisson.
    Jean Rougier, procureur de la commune.

    Après la Constitution de l’autorité, on songea à organiser la force armée, chargée de la défendre. Le 28 mars, une supplique des jeunes gens de la ville. réclama la formation d’une milice citoyenne.

    L’origine de ce mouvement, généralisé dans toute la France, était la fameuse nuit du 28 au 29 juillet 1789 et la « Grande Peur » qui avait saisi les masses. Ainsi on annonçait à Chabanais que Saint-Claud était en flammes et, à Rochechouart, que Chabanais était réduit en cendres. En réalité, c’étaient les associations politiques de Paris qui avaient répandu cette panique afin de pousser les provinciaux à s’armer contre les régiments étrangers qui pouvaient être dirigés par la Cour contre l’Assemblée.

    La garde nationale de Chabanais fut constituée le 11 avril 1790. Elle comptait 125 hommes et 18 officiers, et elle était commandée par M. Dupont-Chaumont, ancien capitaine, au Régiment de la Fère, chevalier de Saint-Louis.

    Le serment civique de la Garde fut prêté solennellement sur la place, .

    Le premier souci de la municipalité fut d’assurer l’approvisionnement de la population. Le nombre des pauvres augmentait à cause de l’hiver qui avait été rude et par suite aussi de la crise de production qu’entraînaient les mouvements populaires et les jacqueries.

    La municipalité publia d’abord un arrêté réglant la police des halles et marchés, puis elle taxa le pain et la viande : la livre de pain de seigle à 3 sols, la viande de boeuf à 6 sols. Or, le prix moyen de la journée d’ouvrier à cette époque était de 18 sols. La vie du peuple était donc très difficile.

    Enfin la municipalité s’entendit avec l’intendant de la marquise de Colbert et obtint une avance importante en blé qui lui permit de faire face aux besoins les plus urgents.

    La fête de la Fédération fut célébrée sur la place Colbert, devant l’autel dressé contre la tour Montguogier. Le maire et le commandant de la garde nationale prêtèrent serment « à la nation, à la loi, au roi ».

    Claude-Théophile Colbert, hériter de François Gilbert, en 1765, devînt sous-lieutenant de gendarmerie sous le règne de Louis XV.

    A cette époque, la terre de Chabanais fut encore démembrée. Une grande partie fut vendue pour permettre aux seigneurs de ce lieu de former la grande terre d’Orsonville, près de Paris.

    Claude-Théophile mourut avant la Révolution.

    Le marquis de Colbert, qui lui succéda, n’émigra pas pendant la grande tourmente. Il avait adopté les idées nouvelles. C’était un girondin; aussi sa terre ne fut-elle pas vendue. Plus tard, il embrassa la cause de Napoléon qui le fit général de division et comte d’empire.

    La fortune des Colbert diminue toujours. Dans les premières années du XIXe siècle, le général, marquis de Colbert, vend, au général Dupont de l’Etang, les terres de Rochebrune (Etagnac) et du Chambon (Chirac).

    Vers la même époque le général de Colbert vend à la famille de la Quintinie, qui le possède encore aujourd’hui, un pré situé à l’entrée du bourg de Chabanais, entre la Vienne et la route de Chirac. Ce pré porte toujours le nom de « Pré du Seigneur ».

    Les derniers membres les plus notoires de cette famille des Colbert furent :

    Pierre David, comte de Colbert-Chabanais, dit Edouard, général et pair de France.

    Auguste de Colbert-Chabanais, général, tué à Astorga, en Espagne, en 1809.

    Jean-Baptiste, comte de Colbert-Laplace, qui avait épousé la fille du célèbre mathématicien.

    Plus tard, la division naquit dans la famille des Colbert et le peu qui restait du petit fief de Chabanais fut vendu par le tribunal de Paris : entre autres, Pilacet, le château de Chabanais furent achetés par le comte Dupont, petit-fils du général de l’Empire. L’acheteur voulait, assurer au moins, en 1890, la conservation du vieux donjon. Mais il fut exproprié par la commune (M. Codet, maire), qui, en 1894, fit construire sur l’emplacement du château, un magnifique groupe scolaire, tout en doublant la superficie de la place Colbert.

    Il existe encore plusieurs descendants des marquis de Chabanais, mais ils ne possèdent plus une seule parcelle de leur ancien fief si puissant jadis.

    Source : Historique de la commune de Chabanais, de Pierre Bréjoux.

  • Abraham Golnitz (1) est un Allemand, qui, venant de l’Angoumois, traversa le Limousin en 1630 pour se rendre en Auvergne, dans les premiers jours de juin. Il passe à Verteuil, Saint-Georges, Saint-Laurent-de-Céris, Pont-Sigoulant, Chabanais, Etagnac, Saint-Junien, La Barre, Limoges, Saint-Priest-Taurion, Sauviat, Le Compeix, Felletin, Pontcharraud, Crocq, Pontaumur.

    « (2) … Le lendemain, après une marche de trois milles, nous arrivâmes en Angoumois à Verteuil (3); nous dînâmes à la Croix Blanche. Cette ville est remarquable par le château des ducs de La Rochefoucauld et par son agréable position sur la Charente, qui la divise en trois parties. Les maisons deviennent plus rares dans ce sol sablonneux et montueux.

    Après avoir fait trois milles, en traversant le pays de Saint-Georges (4) Chevalautin, Chatrian, nous arrivons au bourg de Saint-Laurent de Chaud (5) nous y avons couché chez un hôte qui était un excellent homme, mais qui cependant avait été maltraité par les soldats, comme l’attestait une’cicatrice sur la partie antérieure du visage.

    A partir de ce lieu le sol est montueux jusqu’au pont Sigoulet (6) les passants trouvant en abondance les noyers, les cerisiers et les châtaigniers. La Vienne qui borde le Limousin est près de ce lieu; les campagnes et les champs, situés sur sa rive, sont couverts d’une riche végétation, nous les traversons pendant IV milles jusqu’à Chabanais. Dans cette ville, nous avons convenablement dîné chez M. Dupont, jadis à l’enseigne Saint-Jacques Cette ville est placée sur la Vienne et aux confins du Limousin. Les habitants de ce lieu n’appellent pas cette rivière la Vienne, mais la Vignane (7) sa source est située près de Tarnac (8), puis ayant grossie, elle baigne la capitale du Limousin, passant ensuite à Saint-Junien sous un pont de pierre elle coule jusqu’à Chabanais où nous nous trouvons. Le comte de Schomberg commande dans cette ville (9) et quoiqu’il ait l’autorité, il est cependant défendu aux jésuites et aux réformés d’habiter en ce lieu.

    Après dîner, nous avons traversé la Vienne sur le pont qui conduit à un faubourg situé tout auprès, entouré de belles prairies qu’arrose la rivière sur la droite. Plus loin, nous trouvons des châtaigniers d’une végétation luxuriante; on se sert de leurs fruits pour engraisser les cochons.

    Etagnac (10), bourg avec un château qui obéit au comte Schomberg, est entouré d’une forêt remarquable. Le pays est ensuite montueux jusqu’au village d’Immont (11), et il descend ensuite jusqu’à la Vienne. Tout en chevauchant le long de la rivière, nous arrivâmes au village de la Roche (12). Ensuite passant sur le pont des malades qui est un pont en pierres, de deux arches, construit sur la Glane, affluent de la Vienne, nous arrivâmes à Saint-Junien.

    Nous avons soupe et nous nous sommes reposés dans cette ville, après avoir fait deux milles. Nous avons choisi pour hôtel le Lion d’Or (13), situé dans un faubourg et dans une position agréable. Les maisons de cette ville, qui est ronde et qui est située sur un des premiers versants du Limousin, sont d’apparence modeste et couvertes de tuiles. Sur les coteaux, les vignes ne rampent pas à terre; mais elles sont dressées et attachées à des échalas, comme on le pratique sur les bords du Rhin. Le terrain est sablonneux, mais il ne ressemble pas à celui de Cahors, parce que les habitants, continuellement assaillis par les armées, ne peuvent pas le travailler et l’améliorer. »

    Notes :

    1. Abraham Golnitz, ltinerarium Belgico gallicum.— Lugduni Batavorum ex officina elzeviriano ClC IC CXXXI. M. le chanoine Lecler a traduit et reproduit dans l’Almanach limousin de 1875 (p. 112 et ss.) la partie de ce voyage qui a trait au Limousin et à la Marche.

    2. Le voyageur vient de Saint-Fraigne, arrondissement de Ruffec, canton d’Aigre, (Charente). Ce ne fut qu’à force de prières qu’on leur avait permis de coucher dans ce lieu, car les habitants qui les avaient pris pour des soldats, avaient fermé leurs portes. Ils avaient peur qu’ils pillassent la ville comme l’avaient fait quelques troupes de soldats peu de jours avant.

    Le mille dont parle le voyageur avait 6 kilomètres (Notes de M. Lecler).

    3. Verteuil, petite ville de l’Angoumois, canton et arrondissement de Ruffec (Charente), sépulture des ducs de La Rochefoucault.

    4. Saint-Georges, au sud-est et dans le canton de Ruffec.

    5. Saint-Laurent de Céris, canton de Saint-Claud, arr. de Confolens (Charente).

    6. Pont-Sigoulant sur la Charente, près Lapéruse, canton de Chabanais (Charente).

    7. Nous avons fait la même observation à Aixe près Limoges. Les habitants de la campagne la nomme aussi lo Vignano.

    8. La source de la Vienne est sur le plateau de Millevaches, cant. de Sornac, arrond. d’Ussel. Tarnac est canton de Bugeat, même arrondissement (Corrèze).

    9. Henri de Schomberg, comte de Nanteuil, seigneur de Nully, Saint-Front, et Ouchie-le-Cassel, lieutenant de Sa Majesté au gouvernement du Limousin, qui avait battu l’armée anglaise appelée en France par les protestants de La Rochelle.

    10. Etagnac, cant. de Chabanais, arrond. de Confolens (Charente).

    11. Aujourd’hui Les Monts, com. d’Etagnac, sur la route qui conduit à Saint-Junien.

    12. Ce village est de la commune de Saint-Junien (Haute-Vienne); il est aussi sur la route qui vient d’Etagnac.

    13. L’hôtel du Lion d’Or existe toujours et dans le même faubourg.

    (Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, 1916)

  • Acte de décès de Pierre-Daniel Sardain de Logerie, mort au château de Chambes le 20 mai 1839.

    « L’an mil huit trente neuf et le vingt un du mois de mai à onze heures du matin pardevant nous Jean Jacques Sardain Lasoutière maire officier de létat civil de la commune de Laplaud sont comparut François Sardain Lasoutiere fils aîné âgé de trente cinq ans sans profession demeurant à Chambes commune de laplaud neveu du défunt et Aimé Marguerite Sardain fonfais âgé de vingt huit ans sans profession demeurant à Chambes commune de Laplaud neveu du défunt lesquels nous ont déclarés que le vingt du mois de mai à cinq heures du soir que Pierre Daniel Sardain de Logerie âgé de cinquante trois ans propriétaire demeurant à Chambes commune de Laplaud fils de feu monsieur Sardain de Logerie François et de feu Marie Rempenoux Masdebos né dans la commune de Cellefrouin est décédé le vingt du mois de mai à cinq heures du soir en sa maison arrondissement de Confolens et les déclarants ont signé avec nous après que lecture leur en a été faite. »

    Source : Archives départementales de la Charente (3 E 190/5).

  • Le premier connu est Jean Duboys, sieur de La Borde, aussi juge-sénéchal de Confolens, cité comme président de l’élection en 1715 et 1720. Sur l’acte de baptême de son petit-fils Jean Duclos, fils de Jacques sieur de Chez Tiphonet et de Catherine Duboys (né le 30/VIII/1720), il est appelé sieur de La Borderie, de même sur son acte de sépulture le 11/8/1727, à l’âge de 73 à 74 ans. En plus de ses charges de juge-sénéchal du comté de Confolens et de président de l’élection, il était également subdélégué de l’intendant de Poitiers. Sa veuve Catherine Babaud décéda le 17/X11/1757 à 91 ans. Lui succède son fils Jean-François Duboys de La Borde, installé en 1727 ou 172833 22/VIII/1738. Réception des lettres de provision de Joseph Duboys (11 C/1551). En 1749, Catherine de Bernon, veuve Duboys, résigne la charge de son époux pendant 12 ans, en attendant la majorité de son fils, à Jérôme Sardain, seigneur de Beauregard, qui reçoit ses lettres de provision le 21/0/1749 (11 C/1555). Joseph Duboys, second du nom, a donc dû être installé en 1761. Il meurt le 9/8/1771. Le 18/XII/1769, il résigne sa charge en faveur de son fils François (11 C/1571) qui reçoit ses lettres de provision le 20/11/1770 (11 C/1573). Il a été aussi recteur des pénitents blancs de Confolens. François Duboys de La Borde restera président jusqu’à sa mort, le 27/111/1789 à 46 ans. Ses biens, à ce moment, seront estimés à la somme de 56 547 L (11 C/1582). Il épousa le 15/11/1773 Anne d’Hugonneau, fille de Philippe sieur des Chivailles et de feue Marie Duclos.

    Source : L’élection de Confolens (1714-1790), de Pierre Boulanger.

  • Titres constatant les cens, rentes et autres droits seigneuriaux dus à Léon-Aubin Sardain de La Soutière, à cause des fiefs et terres de Reilhac, Chambes, Laplaud et autres : dénombrement fourni à François de Vendôme, vidame de Chartres, prince de Chabanais, par Helye Masson, écuyer, de l’ébergement des moulins de Chambes, du mas de Botereau et de plusieurs rentes assises sur diverses pièces de terre, le tout tenu de la châtellenie de Loubert (1er juillet 1539); — vente faite à Pierre de La Charlonnye, marchand de Chabanais, par Jehan de La Charlonnye, sieur de Listrat, habitant du bourg de Grenord-l’Eau, d’une rente de 3 setiers de froment, 9 sols et 3 gelines, assise sur le moulin de Cacherapt, en ladite paroisse de Grenord-l’Eau, moyennant 150 livres tournois (24 septembre 1620). — Extraits des rôles des paroisses de Chantrezac et de Laplaud, produits par Léon-Aubin Sardain de La Soutière, écuyer, seigneur de Chamferrand, Chambes et Laplaud, dans le procès soutenu par lui contre François Bastier l’aîné, bourgeois (25 avril 1782).

    Source : Archives départementales de la Charente (E. 495).