Généalogie Charente-Périgord (GCP)

Sélection d'articles sur le thème de l'Histoire et du Patrimoine.

  • 1. Guy de la Roche sgr de Montendre, a 1441 aut antea, ad 1459 aut brevi postea : — A. usque ad 1445, comite Johanne apud Anglos vincto : « Guy de la Roche, conseiller et chambellan du duc d’Orleans, ayant la garde du conte d’Angoul. et son seneschal en Engolmois, » P. 1405*1 322, 3 aug. 1441 ; 12 jun. 1443, Bab. de Rencogne, Bullet. Soc. arch. Charente, 1868-9, p. 662-3; 15jan. 1443-4, P. 1405, I, 348. — B. Post receptam comitis libertatem, « Guy de la Roche conseiller… de mgr le conte d’Engol. et son senechal en Ang. », 20 mart. 1446-7, P. 1406*1, vj*c 1*10 ; 30 mart. 1446-7, P.1404*1 167 bis ; 8 jun. 1449, B. nat., N. acq. fr., 3642, Coll. Bastard, 825 ; 1 mart. 1451-2, Add. Chart. 4071, British Museum ; « chevalier », 19 mai. 1455, B. nat., fr. 26083, n° 6841 ; 3 febr. 1456-7, P. 1403*2, CXVIJ ; « chevalier, sgr de Verteuil et de Montandre », Arch. Charente, fonds S. Ausone, 13e liasse, Fleac ; forsan decesserat ante 1 jan. 1462-3 : « Mad. de la Roche, [vidua, ut videtur], dame de Vertueil, senechalle d’Angoulmois », jussa 30 libras t. curari, ut semi-annuam mercedem, B. nat., P. Orig., vol. 68, dossier Angouleme, n° 13, 1 jan. 1462-3-1 jul. 1463.

    2. Guillaume de la Roche, « sgr de Nouhans…, conseiller et chambellan… du conte d’Angolesme et son seneschal en Angoulmoys… » 1464 et 1466, aut diutius : 14 apr. 1464, Arch. Charente, abb. S. Auson., liasse n° 12 ; 26 jul. 1465, « escuier », B. nat., fr. 26090, n° 409, 1 ; 24 jan. 1465-6, « sgr de Nouhans, Corpoutram, Gyeureet Meslerain, conseiller et chambellan de mgr le conte d’Engolesme », P. 1405*1 352*3 et *6.

    3. « Bauld de S. Gelays, sgr d’Entigny et de la Tronchade, escuier d’escuierie du roy n. s. », a 1473 ad 1476, aut diutius : 22 febr. 1472-3, P. 1404*1 137*b ; 27 febr. 1474-5, K 71, n° 42 ; 1 jan. 1475-6, Ec. des Chartes, fac simile lithogr., n° 382, anc. serie.

    4. « Françoys, sgr d’Aubeterre et de Pauleon, chevalier, conseiller et chambellan du roy n. s. et de… mgr le conte d’Angolesme et son seneschal en Angoumois », 1479-1496 aut diutius : 18 febr. 1478-9, P. 513*1 9 ; 21 apr. 1479, Arch. Charente, fonds S. Ausone, liasse 14, S. Ausone ; 20 mart. 1480, n. st. P. Orig., vol. 124, Aubeterre, n° 1 2 ; 28 apr. 1481 , P. 1404*2, n° 282 et 221 ; 6 jun. 1481, P. 514*2 426 ; 24 mai. 1484, P. 1403*2 CIIJ ; 10 dec. 1486, P. 513*3, n° 224 ; 28 jan. 1486-7, P. 1404*1, n° 151 ; 22jan. 1488-9, P. 1405% n° 317 ; 17 nov. 1489, P. 520*2 1550 ; 26 nov. 1489, P. 520*2 1666 ; 29 jan. 1495-6, P. 1410*1 917*2, f° 9 r°.

    5. Guy de Mareuil, sgr et baron dud. lieu, de Villebois, de Bourzac et de Vibrac, senechal ; a 1499 aut 1500-1501, usque ad 1517 aut diutius : initio statim anni 1496 « voiaige … pour garder que le sgr de Mareuil ne print possession de la seneschaucee d’Angoulmois » ; B. nat., fr. 8815, f° 9 v° ; 11 jan. 1500-1 : « avis de Louise de Savoie a la ville d’Angoulesme qu’elle vient de nommer le sgr de Mareuil, seneschal d’Angoumois » , Arch. Angouleme AA 5, f° 31 r° ; 13 oct. 1505, P. 515*2 582 ; 14 oct. 1505, P. 516*1 601 bis, 1507-1508, P. 1403*2, n° 82, f° 4r° ; 1 jan.-31 dec. 1514, « escuier, conseiller et chambellan du comte d’Ang. » Fr. 21478, f° 39 r° ; 1517, Ib., f° 49 r°.

    Source : Quae fuerint tam a regibus quam a comitibus in Engolismensi, de Gustave Dupont-Ferrier.

  • Dans sa lettre circulaire du 1er janvier 1770, M. Antoine Jacquier dénonce ce… « temps malheureux, où le christianisme semble avoir disparu avec ceux qui nous ont précédés, où le monde ne respecte plus ni préceptes ni évangile, où chacun s’érige en arbitre des mystères et des lois, de la morale et du dogme, où la foi presque entièrement éteinte, la charité presque universellement refroidie, l’esprit de pénitence presque généralement ou méprisé ou inconnu, n’offrent plus à nos yeux que des chrétiens sans mœurs, sans âme, sans vie, où enfin les scandales qui, se multiplient, la dépravation des mœurs qui augmente, l’incrédulité et le libertinage qui triomphent, nous annoncent, d’une manière qui n’est que trop sensible, ce mystère d’iniquité redouté par nos pères et prédit par saint Paul » (Circ., II, 67). Il ne faut pas généraliser, mais ce qu’écrit Rosset, l’historien du grand séminaire d’Angoulême, à propos de la triste affaire Mioulle, qui se passa le 19 juillet 1779, mérite cependant d’être cité, car la situation qu’il dénonce, n’était pas un fait unique. « Tout le monde sait, dit-il, qu’à cette époque la situation du Clergé était loin d’être ce qu’elle est aujourd’hui. Le sacerdoce ne se recrutait pas, comme à présent, dans les rangs du peuple : un grand nombre de familles riches, séduites par l’appât des bénéfices, destinaient leurs cadets à l’état ecclésiastique sans se préoccuper beaucoup de la vocation de ces enfants. cette jeunesse élevée dans l’aisance et quelquefois dans le luxe, se souciait peu de mener, pendant plusieurs années la vie grave, régulière et studieuse des séminaires. On s’en faisait exempter le plus possible, et ceux qui se soumettaient à cette épreuve ne le faisaient qu’à contre-cœur. Souvent même, ils restaient toute leur vie dans les rangs inférieurs de la hiérarchie, plutôt que de passer par le séminaire ; et pour les faire consentir à recevoir les ordres sacrés, quand la nature de leurs bénéfices l’exigeait, il fallait user de contrainte. J’en ai remarqué de curieux exemples dans les archives du Chapitre d’Angoulême. D’autre part, il arrivait quelquefois que les Directeurs du Séminaire refusaient de recevoir ces abbés mondains, quand ils se présentaient aux ordres après une vie notoirement scandaleuse. Tout cela devait naturellement éveiller bien des antipathies et susciter bien des rancunes contre le Séminaire. C’est ce qui était arrivé à Angoulême où les cadets de la noblesse et de la magistrature possédaient presque tous les bénéfices et surtout les dignités et prébendes du Chapitre. En effet, les tapageurs, qui faisaient subit tant d’avanies au Séminaire, étaient précisément de jeunes chanoines, qui avaient plus de goût pour les amusements du monde que pour l’étude de la théologie, et qui désiraient, par dessus tout, échapper au joug de la discipline du Séminaire. Toutefois, ce n’étaient pas des enfants… L’abbé Mioulle, le plus jeune de tous avait vingt ans ; Marc-René Gandillaud du Chambon en avait vingt-quatre et n’était que minoré ; Jean Thierron en avait vingt-sept, et Henri de Maubué, encore simple diacre, en avait plus de quarante. Ce dernier, malgré son âge déjà avancé, parait avoir été le plus turbulent et le plus vicieux de la bande. Sa domestique, jeune personne de 25 ans, atteste dans sa déposition, qu’il sortait souvent la nuit, armé de pistolets, et qu’il allait rôder sur les boulevards avec de jeunes libertins. Pour être plus à leur aise dans leurs expéditions nocturnes et n’être pas reconnus, ces Messieurs avaient soin de quitter la. soutane et d’endosser un habit gris et de longues culottes et de se coiffer de chapeaux à larges bords rabattus presque sur les yeux. Quelques jeunes gens de la ville les accompagnaient ordinairement.. On se donnait rendez-vous sur la place de S.Martial ou sous l’ormeau des prisons, puis on s’avançait silencieusement jusque sous les murs du séminaire. Deux ou trois faisaient le guet, à l’entrée des rues adjacentes, et les autres commençaient l’attaque en criant : A Rochefort, les lazaristes t F… le camp, vilains gueux ! Nous ne voulons pas de Séminaire, etc… Et après beaucoup de tapage et de vitres cassées, on se dispersait en riant aux éclats… »

    Source : Mémoire historique sur le séminaire d’Angoulême, d’Édouard Rosset.

  • Les célèbres forges de Busserolles, dans le Périgord, aux confins de trois autres provinces, existent depuis « un temps immémorial » (Moyen Âge, Préhistoire) et sont assez représentatives de l’histoire de l’industrie du fer en France. Le subdélégué de Nontron, Jean de Labrousse du Bosfrand, rendant compte à l’intendant de la généralité de Limoges, en dénombre cinq au milieu du XVIIIe siècle avec une capacité de production estimée de 190 à 240 tonnes de fer et équivalent par an : La Vallade, Chez-Bigot, Lamandeau, Chez-Gabarier et Busserolles. (1)

    Leur présence voir omniprésence dans le paysage « busserollais » (nom des habitants) s’explique par une abondance de ressources pour la métallurgie : 1° des bois et des forêts en grande quantité dans toutes les directions, les moins chers viennent du Limousin, les plus chers d’Angoumois ; 2° Des gisements de matière première d’une grande étendue, apte au travail de fer, facilement accessible et transportable ; 3° Des eaux abondantes l’hiver comme celles de la Tardoire, du Bandiat, du Trieux et de la Lizonne ; 4° Une main d’œuvre laborieuse et disponible, des artisans du fer, des paysans saisonniers, des mineurs, des charbonniers, des voituriers, des marchands, des maîtres de forges, des propriétaires terriens ; 5° Un outillage complet et en bon état qui diffère d’une production à une autre. (2)

    Toutes les forges nommées par M. de Labrousse du Bosfrand, à l’exception d’une, sont établies sur la rivière du Trieux, un sous-affluent de la Charente, long de 30 kilomètres et qui prend sa source à Marval. L’eau du Trieux est assez abondante en hiver et est utilisée par les fourneaux et affineries de Busserolles pour « actionner » le soufflet de forge, indispensable à l’activité de fonte et/ou travail du fer. L’énergie hydraulique du Trieux est irrégulière selon les journées et surtout les saisons. Les forges à fer sont donc contraintes de fermer une partie de l’année. Un épisode de cru peut endommager la forge, ses bâtiments, ses outils, et aboutir à l’arrêt provisoire ou définitif de l’activité. Les destructions sont imprévisibles, coutumières, et ne varient qu’en ampleur. L’investissement en capital, les risques et les profits attirent des entrepreneurs de toute la région, certains vont s’installer durablement à Busserolles, d’autres échouer rapidement et partir, et d’autres encore, les moins nombreux, réussir au point d’accéder à la noblesse comme par exemple les Descravayat et les Chièvres, dont les titres de famille se rencontrent au cabinet d’Hozier, le généalogiste du roi. (3)

    Table des matières après l’introduction : 1° Un bref historique 2° La carte de M. de Belleyme 3° Quelques documents complémentaires 4° Portrait d’un grand seigneur 5° Aujourd’hui en Dordogne 6° Notes et bibliographie

    1. Un bref historique :

    Forge de La Vallade. — Sur la Tardoire.
    Direction : Route des Groseilliers 24360 Busserolles.
    Au XVIe siècle, Pierre de Chièvres écuyer est seigneur de La Vallade et de foi protestante. La famille de Chièvres porte les armes suivantes : d’argent à l’aigle éployée de sable. Le 3 février 1598, des soldats catholiques pillent et saisissent sa maison noble de La Vallade. Il est capturé et libéré contre rançon. Ses titres de noblesse sont détruits, les pertes sont considérables. Par lettres royales du 9 mars, il rentre en possession de La Vallade. Au siècle suivant, les habitants de la paroisse profitent de la destruction des titres pour déclarer les héritiers de Chièvres roturiers et redevables de l’impôt de la taille. Cette nouvelle attaque est finalement un échec puisque la justice les maintient dans les privilèges de la noblesse. Plusieurs demoiselles nobles sont décédées au logis au temps de Louis XIV, il s’agit par exemple de Catherine de Chevreuse (1701) et Jeanne de La Roussie (1713). En 1705, Nicolas Guerry est marchand à la forge de La Vallade. En 1742, Antoine Baillot est maître de forge. En 1763, le logis de La Vallade est occupé par la famille de Pierre Blanchard, avocat en parlement, sieur de Puymartin, originaire de la ville de Montbron. Le 10 août, sa fille Marie Elizabeth épouse dans l’église de Busserolles, Simon Sauvo, sieur de la Terrière, de Montbron. Pendant cette période des boulets de canons sont fabriqués à la forge. En 1837, Jean Huguet est maître de forge. En 1859, le propriétaire de la fonderie est M. Juzaud-Roux, de la ville d’Angoulême. Le libre-échange et le traité de commerce franco-britannique de 1860 mettent fin à l’activité, en grande difficulté depuis des années. (4)

    Forge de Chez-Bigot. — Sur le Trieux.
    Direction : Route des Fusains 24360 Busserolles.
    Au XVIe siècle, Guillemin Bigot est seigneur de la forge du Chalard, qui va prendre son nom par la suite. En 1609, sa fille épouse Jean Descravayat, et lui transmet la forge. En 1664, leur fils et sa femme Marie de Fanlanc demeurent à la forge de Chez-Bigot et font baptiser leur enfant dans l’église paroissiale de Busserolles. Au siècle suivant, la forge appartient à Élie Morellet, sieur de la Côte, décédé en 1761. Son héritière Jeanne Morellet transmet à son tour le logis à François Urtelle, sieur de Feuyas, qui devient maître de forge et occupe toujours le logis à la Révolution française. Le caractère familial de Chez-Bigot se perpétue ensuite, puisqu’en 1811, pendant les guerres napoléoniennes, le propriétaire est Laurent Durousseau, avocat et gendre de M. Urtelle. Dans les années 1830, Chez-Bigot est exploitée par M. Hazard-Flamand, M. Duroux. En 1841, M. Chaloupin. (4)

    Forge de Lamandeau. — Sur le Trieux.
    Direction : Rue des Amandiers, 24360 Busserolles.
    Lamandeau est le fief des Michaud dits Léger, Légère, Michaud-Légère… depuis au moins le XVIIe siècle. Ces derniers sont forgerons, maîtres de forges. Elle consiste en une affinerie, et se fournit en fonte pour une partie de son approvisionnement auprès de la forge de Chez-Bigot à proximité. En 1766, les Michaud sont propriétaires-exploitants à Lamandeau. En 1797, Dauphin Michaud est maîtres de forge, sous le nom de Michaud-Larivière, pour se distinguer de ses cousins Michaud-Légère qui sont responsables de l’exploitation de deux autres forges à Busserolles. Au milieu du XIXe siècle, aucune activité sidérurgique ne subsiste. Il y a un François Michaud-Larivière à Lamandeau, il est cultivateur et ne travaille pas le fer. (4)

    Forge de Chez-Gabarier. — Sur le Trieux.
    Direction : Chemin des Viornes 24360 Busserolles.
    Chez-Gabarier est attestée dès 1693 et quant à elle est le fief d’une autre famille de forgerons et de maîtres de forges : Bernard. Au mois de novembre 1702, décède à Busserolles Jean Bernard dit Gabarier, maître de forge décédé en sa forge, à l’âge de 35 ans environ. Sa fratrie lui succède. Entre 1704 et 1718, Guilhem Bernard, Marie Blanchard, son épouse, Jacques Bernard, Jeanne Jalanihat, son épouse, Léonarde Bernard, Jean Gauthier, son époux, occupent les lieux. Le 30 décembre 1761, a lieu la vente de la petite forge par les frères Bosselut, sieurs de la Borie, à Charles Morellet, sieur de la Côte, qui exploite la forge de Chez-Bigot, et son associé Pierre Authier, sieur de la Croix. En 1766, les Michaud sont propriétaires-exploitants à Chez-Gabarier. Le 4 janvier 1794, est tué Jean Février-Belle, membre de la garde nationale de Busserolles demeurant Chez-Gabarier, âgé de 50 ans, au lieu Petit-Vilotte. En 1811, la forge de Chez-Léger a pris le nom des Michaud. Mais à l’avènement de Louis-Philippe, il n’y a déjà plus de production, un village d’artisans subsiste quelque temps encore. (4)

    Forge de Busserolles. — Sur le Trieux.
    Direction : Route des Peupliers / Route des Aubépines 24360 Busserolles.
    La forge de Busserolles n’est pas la seule forge de la paroisse mais elle est souvent mentionnée comme étant près du bourg, d’où la très-probable origine de son nom. Elle appartient dès 1615 aux seigneurs de la Barrière, du nom de Descravayat, qui portent les armoiries suivantes : d’argent à cinq flammes de gueules, posées en sautoir. Ces seigneurs possèdent plusieurs fiefs nobles et métairies dans la paroisse dont les plus connus sont la Barrière, Nanteuil, la Rivière, le Jonc, le Verger… Ils sont proches des seigneurs de Busserolles, les dames comtesses de la Vauguyon, lien notamment attesté par un brevet de l’an 1597 autorisant Jean Descravayat écuyer, seigneur de la Barrière, à chasser sur les terres d’Henri IV, sur la recommendation de la comtesse de la Vauguyon. En 1629 Renée Descravayat, fille du seigneur de la forge de Busserolles, épouse Pierre Viroulaud. Ce dernier est issu d’une famille de marchands et de notaires. Il se montre très-actif et la forge connaît alors un regain d’activité. Les bois de la forge viennent de la forêt de Marthon. Avec ses profits, le maître de forge du Périgord acquiert charge et seigneurie en Angoumois. Son office de conseiller de l’hôtel-de-ville d’Angoulême l’anoblit. Et la seigneurie de Marillac-le-Franc lui procure un fief pour sa nouvelle noblesse. La descendance de leur fils Jacques Viroulaud, chevalier, seigneur de Marillac-le-Franc, s’achève dans les barons du Lindois. En 1649, Jean Merlanjon, de la ville de Nontron, époux de Léonarde Cheyrade, est à la forge. En 1652, la forge de Busserolles est habitée par Catherine de Bruet, sœur de Françoise de Bruet, elle-même belle-sœur de… Renée Descravayat. Entre 1666 et 1671, un nom revient, celui de Jean Cheyrade, sieur du Pont-Rouchaud. Il est gentilhomme de la grande vènerie, et l’est toujours en 1687, à la cour de Versailles, avec 300 livres de gages, mais son nom n’est plus associé à celui de la forge de Busserolles. Toutefois, en 1692, le moulin de la forge est dit moulin de mademoiselle du Pont-Rouchaud. Et surtout en 1710, François Cheyrade, de la forge de Busserolles, épouse Marguerite de Fornel. En 1795, Michel Gros-Desvaux en est le propriétaire, après avoir avoir affermé la forge sous l’Ancien Régime dès 1772 à M. du Cousset. Il l’afferme à son tour, aux Michaud-Légère. Victor Royer, originaire du Cher, est le dernier maître de forge connu, inhumé dans le cimetière de Busserolles en 1882. Bien qu’il ne s’agisse plus d’un site sidérurgique, il s’agit du seul site industriel encore en activité. (4)

    2. La carte de M. de Belleyme :

    Extrait de la carte de Pierre de Belleyme, géographe du roi. (5)

    En 1785, deux forges (La Bicoque / Forge-Neuve) s’ajoutent à celle de La Vallade sur la Tardoire, pour un total de sept forges.

    3. Quelques documents complémentaires :

    — Le 14 mars 1592, sous Henri IV, la citadelle d’Angoulême passe une commande de balles de canon et de couleuvrine, à Guillemin Bigot, marchand de la forge de Chez-Bigot (située au Chalard) : «…. Vente, moyennant 1,111 écus, par sire Guillemin Bigot, maître de la forge du Chalard, y demeurant, paroisse de Busserolles, en Périgord, d’une part ; à Arnaud d’Espimond, écuyer, sieur du Coulombier, commandant pour le service du Roi en la citadelle d’Angoulême, au nom et comme procureur spécialement fondé de haut et puissant seigneur messire Jean-Louis de La Vallette, duc d’Épernon, pair et colonel de France, gouverneur d’Angoumois, Saintonge, Aunis, ville et gouvernement de La Rochelle, d’autre part, c’est à savoir du nombre et quantité de mille balles de canon et deux mille balles de couleuvrine, et en plus de quinze coquilles de fer fondu, dont dix de couleuvrines et cinq de canons, lesdites balles à livrer avant le 15 avril prochain, et les coquilles après…. » (6)

    — Le 10 novembre 1615, Guillaume Descravayat, seigneur de la forge de Busserolles, teste en faveur de sa femme Marie Lériget des Mesnardières et de leurs enfants Jean et Renée. Ses dernières volontés sont recueillies en présence du notaire et du prêtre : «…. Aujourdhuy dixiesme jour du mois de novembre mil six cens quinze au lieu et forge de buxerolle près ledict buxerolle pardevant moy notaire et tabellion royal soulz signé a esté estably guilhaume d’escravayat escuyer sieur de Nanteuilh lequel estant au lit gisant mallade a faict son testament nuncupatif en la forme…. que premierement il a recommandé son ame a dieu…. item veult que quand dieu aura séparaé son ame daveq son corps estre porté en l’esglize dudit buxerolles et estre ensupulturé ez tombeaux de ses pere et mere parens et amis trespassés…. item a declairé estre conjoinct par mariage avecques damoizelle marie leriget fille de feu jehan leriget en son vivant escuyer sieur de menardieres de laquelle il a receu la somme de six mille cinq cent livre pour payement delaquelle somme et pour les agreables services qu’il a receu delle il veult quelle jouisse de tous ses biens meubles acquetz et conquetz immeubles pendant le temps de vingt ans en ce quelle sera tenue entretenir ses enfans ledit temps de vingt ans et faire apprendre aux escolles jehan d’escravayat son filz aux despeans de sondit revenu ce que ladicte leriget presante a accepte et a renoncé ausdites assignations et droitz quelle pourroict pretandre sur ses biens enssamble a la communaulte entre eulx faictes par leur contract de mariage en faveur de leurs enfans…. item a ledict testateur declairé avoir regnée d’escravayat sa fille naturelle et legitime et de ladicte leriget a laquelle il a constituté en dot et mariage lesquelle sera en lage de se marier la somme de quatre mille livres et a faict et nommé son heritier universel jehan d’escravayat son filz naturel et legitime et deladicte damoizelle leriget chargé de payer ladicte regnée sa soeur de ladicte somme de quatre mille livres…. item a ledict faict et nommé tutrisse de ses enfans et fille ladite leriget sa femme et deffand aux officiers de la presante chastellenie de varragne quil soict faict aucung inventaire de ses biens meubles, faict audit lieu et forge de buxerolle, ez presences de messire noel urtille pretre viquere dudict buxerolle martial gauthier me appotiquere de la ville de nontron françois grand marchant tesmoingts messire noel urtille pretre viquere dudict buxerolle leonard de villmonteys dudit buxerolle gilles buchemin et jehan charatier martilleur a fert et jehan bernard demeurant audit lieu ainsi signé au pied de loriginal noel urtille pretre viquere de buxerolle temoingt et m. morellet notaire royal…. » (7)

    — Le chevalier de Lagrange-Chancel, poète du Périgord demeurant à Paris, dans son carnet de voyage daté du mois d’avril 1730, nous a laissé une description poétique de la région de Busserolles : «…. alors je suivis les confins de l’Angoumois pour aler visiter les belles forges de Rudeau et de Bernardières. Cette dernière appartient à la maison d’Aidie de Ribérac. Elles sont situées dans des cantons affreux, entourées de forest, de rochers, d’estans, de ruisseaux, de mines de fer, de ravines et de petits valons ; les fourneaux, d’où coule le fer fondu, donne de l’horreur, ainsi que les ciclopes qui entretiennent ces feux. J’y vis fondre et mouler quantité de canons de fer de tous calibres, ainsi que des bombes et des boulets pour le port et l’arsenal de Rochefort, qu’on y voiture par la Charante. J’y vis forer les canons et scier la volée par des machines, que la violence des eaux faisoit mouvoir. Ces forges, establies près des ravines, n’agissent que par le moyen des escluses, digues, batardaux ou chaussées, qui, arestant les eaux de certains petits estans ou réservoirs, fournissent aux forges, dans le besoin, celles qui sont nécessaires pour le travail ; aussi peut-on dire qu’en Angoumois et le Périgord, on y trouve plus de facilité en bois, ravines, estans et mines de fer qu’en tout le reste du royaume…. » Il s’agit donc une terre d’eau et de feu qui frappe l’imagination, et séduit le visiteur chrétien au temps de Louis XV. (8)

    — Pendant la monarchie de Juillet, le maître de forge Louis Agard-Mazières obtient une ordonnance pour l’installation d’un haut fourneau dans son usine de Busserolles : «…. Ordonnance du 12 février 1838, portant que M. Louis Agard-Mazières est autorisé : 1° à maintenir la forge qu’il possède sur le ruisseau de Trieux, dans la commune de Busserolles (Dordogne) ; 2° à établir un haut-fourneau et autres accessoires dans la même usine, de manière que l’ensemble de la consistance de l’établissement comprenne : Un haut-fourneau pour la fusion du minerai de fer, un bocard pour les laitiers, un lavoir à bras pour le minerai, deux feux d’affinerie et deux marteaux…. » (9)

    — La presse régionale relate à la fin du mois de septembre 1938, une histoire insolite qui s’est produite à la forge de Busserolles. Celle d’un chat qui sauve un métayer d’une inondation : « M. Ratinaud, métayer à la Forge de Busserolles (Dordogne), dormait d’un sommeil profond, quand il fut réveillé par les miaulements inaccoutumés de son chat. S’étant levé pour ouvrir à la bête la porte du grenier, il s’est aperçu qu’il y a avait déjà plus de dix centimètres d’eau dans sa maison et que le niveau montait rapidement. Un instant après, sa femme et lui à peine vêtus étaient obligés de se sauver par la fenêtre et de gagner un terrain sec en traversant la cour de la ferme avec de l’eau jusqu’à la poitrine. Plusieurs des animaux ont été noyés. Cette inondation est due d’une crue subite et inexplicable du ruisseau Le Trieux qui coule près de la ferme. » (10)

    4. Portrait d’un grand seigneur :

    Dessin à la pierre noire et au crayon attribué à l’artiste Foulon. (11)

    Jean des Cars, comte de la Vauguyon, seigneur de Varaignes, Busserolles en 1586. Il est un descendant direct de Robert de Montberon, seigneur de Varaignes, Busserolles au XIIIe siècle.

    5. Aujourd’hui en Dordogne :

    Que reste-t-il de l’histoire des forges de Busserolles de nos jours ? La forge de Busserolles est le siège social de la minoterie Allafort, dite « Périgord Farine ». Chez-Bigot a conservé un authentique logis de maître de forges, dit « logis du Chalard ». Lamandeau et ses dix hectares sont devenus depuis peu un espace collaboratif expérimental dit « coliving La Selva ». La Vallade est une ferme de producteurs locaux, dite « ferme de Lavallade ». Chez-Gabarier est un village abandonné dans l’attente d’un projet. Toutes ces propriétés sont privées.

    6. Notes et bibliographie :

    (1) Peyronnet, Les anciennes forges de la région du Périgord, 1958.

    (2) Magne, directeur du Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement du Périgord-Limousin (CPIE).

    (3) Centre des Archives nationales : Cabinet d’Hozier et Carrés d’Hozier.

    (4) Archives départementales de la Dordogne, Collection communale, 5 E 69.

    (5) Archives départementales de la Dordogne, Carte de la Guyenne par Pierre de Belleyme, planche n°3.

    (6) Archives départementales de la Charente, Mousnier, E 1295.

    (7) Dossier Descravayat, Carrés d’Hozier n°237.

    (8) Jacques Lagrange, Nontron et le pays nontronnais, 1996.

    (9) Annales des mines, chez Treuttel et Wurtz, 1838.

    (10) L’Ouest-Éclair, Rennes, 30 septembre 1938.

    (11) Bibliothèque nationale de France, service estampes et photographie.

    Source : Les forges de Busserolles, de Julien Roland.

  • La pièce qui peut le mieux nous fixer sur la date probable du siège de Nontron, est une sentence, rendue vraisemblablement quelques jours après, par les élus de Périgord, à Périgueux ; le 18 juin 1487, par laquelle remise est faite de vingt livres sur la taille de 103 livres un sol tournois imposée dans la châtellenie de Varaignes. Les gens de guerre de l’armée du roi commandés par son lieutenant en Guyenne, de Candale, s’étaient assemblés pendant deux jours à Varaignes et en avaient ruiné les habitants avant de se rendre à Nontron. Ceux-ci demandent en conséquence un dégrèvement qui leur est accordé en partie.

    « Les esleuz ordonnés pour le Roy nostre sire ou pays et ellection de Perrigort sur le faict de ses aides. A tous ceulx qui ces présentes verront salut. Savoir faisons avoir reçeue humble supplicacion des manans et habitans de la chastelnie de Varaigne, contenant que, à l’occasion de la guerre qui a eu cours ou pays de Perrigort ceste présente année, Monseigneur de Candalle, lieutenant du Roy nostre sire en ceste partie, messeigneurs les senechaulx de Thoulouse, Quercy, Agenoys, Perigort et Armaignac, ensemble leurs bandes et armees si se sont assemblez audict lieu de Varaigne et la ont demouré deux jours, en attendant les ungs les autres pour aller mettre le siege devant la place de Nontron la ou le seigneur d’Albret estoit dedans. En quoy faisant, ont gasté tous leurs biens de terre, comme fausché les blez vers et herbes, tué et mangé beufs, vaches, veaulx, moutons, porceaux, et ont emporté lartz sallez et tout ce que les pouvres habitans avoient, et tant et tellement les ont gastéz qu’ilz sont destruictz et desers et sont tous les jours a mandier pour Dieu, et cela est tout notoire, et n’ont quoy semer en terre ceste dicte année ne quoy mangier, sinon des herbes et des rabes. A ceste cause, nous out requis leur faire aucun rabaix de taux de la taille a eulx impousée ceste dicte année qui monte a la somme de cent troys livres ung solz tournois ; autrement leur seroit force, attendu la grant pouvreté en quoy lesdicts pouvres habitans sont escheuz, habandonner leurs maisons et heritages du tout. Par quoy, nous, oyt ladicte requeste que est juste et raisonnable, attendu les choses dessus dictes, par l’advis et deliberacion des officiers du Roy nostre dict seigneur, avons dit et ordonné, disons et ordonnons par nostre appoinctement et ordonnance, attendu les choses dessus dictes, que la somme de XX l. t., que a esté trop assise et imposé ceste dicte année en faisant l’assiette, par nous sera ausdicts pouvres habitants de ladicte chastellenie de Varaigne desduitte et rabbatue par le receveur desdicts deniers dudict, seigneur, a icelle somme avoir et prandre sur ledict trop chargié, et que lesdicts pouvres habitans demoureront quictes et deschargez. sur ladicte somme de cent troys livres ung solz tournois qui leur a esté imposée ceste dicte année présente commençant le premier jour de janvier derrain passé. Dont Jehan de la Rue et Bernard de Choumeillz, collecteurs de ladicte taille d’icelle chastellenie, ont demandé acte et memorial pour leur des charge envers ledict receveur. Laquelle leur avons octroyée soubz le scel de ladicte ellection. Fait judiciallement à Perigueux le dix huit jour de juing l’an mil IIII e quatre vint et sept. Par appoinctement de mesdicts seigneurs. Durand, greffier. »

    Source : Réparation de dommages causés par siège de Nontron en 1487, de Ferdinand Villepelet.

  • Même du vivant de sa mère, le comte du Broutay avait, pour des questions d’intérêt, causé mille ennuis à son beau-père bien plus, on voit dans des recueils judiciaires de l’époque, qu’à un certain moment, il alla même jusqu’à vouloir faire assassiner ce dernier.

    En 1671, messire Jacques de Stuert de Caussade, père de Madame de La Vauguyon étant mort, peu de temps après, son petit-fils prétendit que le défunt avait fait un testament en sa faveur et que sa mère avait supprimé ledit testament. Il fit informer contre elle et enfin, par arrêt du Parlement de Bordeaux, du 6 Septembre 1674, il fit juger que tous les biens dont messire Jacques de Stuert avait pu disposer, au temps de sa mort, lui seraient acquis à lui, son petit-fils.

    Ces biens devaient lui appartenir, suivant des termes juridiques de l’époque, en vertu de la substitution portée par ce prétendu testament, et ce, sans distinction de la quarte trébellianique ; il fut ordonné que Madame de La Vauguyon jouirait de ces biens pendant sa vie, à la charge de payer une pension de 4.000 livres au sieur de Saint-Mégrin, son fils.

    Ce furent sans doute ces questions d’intérêt qui amenèrent les trois tentatives d’assassinat relatées dans les pièces suivantes :

    « Mémoire pour messire André de Béthoulat de Caussade, comte de La Vauguion intimé, contre Messire Nicolas de Quelen, marquis du Broutay et de Saint Mesgrin, et Pierre Le Breûil, dit Le Brun, appellans. »

    Le sieur de Saint-Mesgrin est accusé et convaincu d’avoir attenté deux fois à la vie du sieur comte de La Vauguion, son beau-père, il faut voir si cela n’est pas justifié.

    « La haine que le sieur de Saint-Mesgrin a conceüe contre sa mère et contre son beau-père, les persécutions qu’il leur a faites, ses entreprises dans leurs terres par des violences d’un esprit fort emporté, et les procez qu il a contre eux sont trop bien justifiés et sont autant de preuves du dessein de l’assassinat qu’il a entrepris contre la personne de son beau-père.

    1° Le premier assassinat fut commis le 12 Décembre 1676, par le sieur de Saint-Mesgrin, en la personne du sieur comte de La Vauguion, dans la rue de Grenelle. Il est justifié, plus clair que le jour, que ce fut le sieur de Saint-Mesgrin qui alla chercher le sieur comte de La Vauguion, en tous les lieux où il crut qu’il pouvoit estre, avec un empressement qui marquoit un furieux dessein.

    Ils se rencontrèrent en la rüe de Grenelle, ils s’entretinrent quelque temps de leurs différens, pour lesquels ils estoient en terme de compromis. Le froid les fit entrer dans l’advenue de la dame d’Assigny ; le cocher de celte dame les vit en passant et entendit que le sieur comte de La Vauguion uzoit de termes doux et moderez, le sieur de Saint-Mesgrin, jeune homme emporté, croyant que l’exercice actuel de l’académie luy donnoit de l’advantage, mit l’espée à la main et en porta des coups, dont la culotte et les gants du sieur comte de La Vauguion furent percez. Le sieur comte de La Vauguion fut obligé de se mettre en deffence ; le cocher de la dame d’Assigny entendit le ferraillement des espées : un jeune homme qui estoit à une fenestre, vis-à-vis l’advenüe, vit le conflit.

    L’advantage demeura à la justice ; le sieur comte de La Vauguion arresta la fureur de son beau-fils et en se saisissant de son espée, obligea le sieur de Saint-Mesgrin de la luy lascher et de luy demander la vie, en luy appuyant la sienne sur la gorge ; le jeune homme se relira en silence et se jetla dans son carrosse, comme un homme confus qui a manqué son coup.

    Le sieur comte de La Vauguion, qui ne pouvoit avoir que de la douleur de son misérable advantage, se contenta d’emporter les deux espées et d’aller chercher du conseil de ce qu’il avoit à faire en une si fascheuse conjoncture, contre son beau-fils ; il va chez le sieur Le Moyne, son advocat au Conseil, qui demeuroit près l’eschelle du Temple, pour scavoir ce qu’il feroit ; on s’adressa au commissaire le plus proche qui se trouva estre le commissaire Gorillon, voisin de Le Moyne, pour recepvoir la plainte du sieur comte de La Vauguion.

    2° Le deuxième assassinat est encore plus noir et plus atroce. Le sieur de Saint-Mesgrin qui cherchoit à se défaire de son beau-père qui l’incommodoit, attire des soldats pour l’assassiner, il se sert pour cela du ministère du nommé Brun, son valet, et il lui donne pour ce suject, quarante pistoles : le complot est fait en la présence d’un nommé Reillac ; Le Brun s’adresse à un nommé Saint-Michel, soldat, avec lequel il compose pour l’assassinat du sieur comte de La Vauguion ; la somme fut mise entre les mains des soldats qui vinrent dire qu’ils avoient fait le coup.

    Il est vray que Saint-Michel se contenta de prendre l’argent et ayant orreur d’une action si noire, advertit le sieur comte de La Vauguion, et que le coup manqua ; mais l’action n’est pas moins criminelle, pour n’avoir pas été exécutée.

    Le Brun a reconnu le fait et a esté condamné aux galères ; on ne peut pas concevoir que Le Brun estant coupable et reconnoissant que c’est le sieur de Saint-Mesgrin, son maistre, qui luy a commandé cette action, le maistre puisse estre absous, lorsqu’on condamne le valet aux galères.

    Le corps du délit est certain ; on a attiré des soldats pour assassiner le sieur comte de La Vauguion, on leur a distribué quarante pistoles pour cela, c’est le valet du sieur de Saint-Mesgrin qui a fait le complot, ce valet n’a voit pas d’animosilé en son particulier contre le sieur comte de La Vauguion et n’avoit pas vaillant quarante pistoles, pour les employer à faire assassiner le sieur comte de La Vauguion, pour son plaisir. Il y a preuve que c’est le sieur de Saint-Mesgrin qui les lui a données pour cela ; il y a preuve que Le Brun a dit que c’estoit pour vanger un homme de quallité qui avoit receü un coup d’espée dans la gorge et qu’il a nommé mesme à quelques-uns le sieur de Saint-Mesgrin.

    La proposition d’attirer des soldats pour assassiner le sieur comte de La Vauguion fut faite par ledit sieur de Saint-Mesgrin, en présence de Reillac. On a decrété contre Reillac et lorsqu’on a esté pour le prendre, il a fait une telle rébellion qu’il s’est évadé, nonobstant les efforts du prévost de Cognac, comme il paroît par un procez-verbal du 8 Mai 1677.

    3° Mais voicy encore une action du sieur de Saint-Mesgrin, qui est aussy atroce que la précédente.

    Lorsqu’il voit Le Brun arresté et que le complot de l’assassinat est découvert, il veut donner le change et suppose que le sieur comte de La Vauguion l’avoit voulu assassiner.

    Voicy le stratagesme dont il se sert pour cela: un nommé Renauldet, confident et homme d’affaires du sieur de Saint-Mesgrin, épie dans la rue du Colombier le nommé Petitjean, laquais dudit sieur comte de La Vauguion, qui revenoit de chez une blanchisseuse, quérir du linge pour son maistre ; il l’aborde et luy propose de faire tenir une lettre à la demoiselle de Saint- Mesgrin, sœur dudit sieur de Saint-Mesgrin, qui est auprez de Madame sa mère, afin de la rendre médiatrice des différens qui estoient entre ledit sieur de Saint-Mesgrin et le sieur comte de La Vauguion, et pour ce suject, il luy dit de venir quérir la lettre en l’académie, où estoit le sieur de Saint-Mesgrin.

    Pour l’y mieux engager, il le fit entrer et boire dans un cabaret, au sortir duquel ils rencontrèrent les nommez Masson, nourrissier dudit sieur de Saint-Mesgrin, et Duval, son valet, qui obligèrent ce valet à venir à l’académie ; ce laquais estant à la porte de la chambre, le sieur de Saint-Mesgrin paroiten robe de chambre, s’écrie qu’on l’assassine. Incontinent, Masson et Duval qui estoient attitrez pour cela, saisissent le laquais et le linge du sieur comte de La Vauguion, qu’il portoit, pour dire que c’estoit l’auteur de l’assassinat. Le commissaire Le Maistre se trouve sur le champ pour en informer, on représente un Cousteau tout neuf de la fabrique de Binch, dont on suppose que le laquais a esté trouvé saisy.

    On mène ce Petitjean, laquais, en prison, il est interrogé ; ce pauvre garçon déclare la chose ingénument, comme elle s’est passée, il demeure quatre mois prisonnier. Le sieur de Saint- Mesgrin, qui a esté depuis dans la mesme prison a fait tout ce qu’il a pu pour le suborner, luy a fait offrir de l’argent et qu’il donneroit au père de ce garçon de quoy vivre. Mais enfin, il ne s’est pas trouvé la moindre preuve pour appuyer cette supposition, l’innocence est demeurée victorieuse, et ce laquais a esté absous, par la sentance du 6 du mois d’Aoust 1677.

    3° Enfin, l’endurcissement du sieur de Saint-Mesgrin dans le cruel dessein qu’il a machiné de faire assassiner le sieur comte de La Vauguion paroit encore, par la subornation qu’il a voulu faire, mesme dans la prison, de la personne du sieur d’Aleneon, mousquetaire, pour tuer ledit sieur comte de La Vauguion, à son retour de l’armée, sous la promesse qu’il récompenserait cette action exécrable de deux cens pistoles. Il va preuve de cette dernière démarche, par l’information failte par le commissaire Gorillon, en exécution de la sentance du Chastelet : le sieur de La Vauguion, depuis l’appel interjetté par le sieur de Saint-Mesgrin, présente sa requeste, à la Cour, pour faire ordonner que cette information sera continuée par tel de Messieurs qu’il plaira la Cour de commettre, pour estre jointe au procez. Il espère que la Cour y fera une sérieuse réflection en jugeant.

    Voilà, en peu de mots, une partie de la conduilte du sieur de Saint-Mesgrin, dont il y a preuve. Tous les discours ampoullez de son deffenseur ne pourront pas déguiser la vérité ny détourner la justice.

    Signé : M. Dorat, raporteur. Prieur. »

    Dans la Correspondance administrative sous le règne de Louis XIV, publiée par Depping, on trouve la solution qui intervint dans cette affaire.

    « Aprez l’ordre que vous m’avés faict l’honneur de m’adresser, je croy que vous me permettras la liberté que je prends de vous rendre compte de ce qui s’est passé en l’affaire de M. de La Vauguion. Elle a esté jugée le 12 de ce mois, et nonobstant les grandes sollicitations de beaucoup de personnes de quallité qui prenoient part dans les interetz de M. de Saint-Mesgrin, et par lesquels de jeunes conseillers, comme ceulz du Nouveau Chastelet, se laissent souvent esblouir, le sieur comte de La Vauguion a esté deschargé de l’accusation que le sieur de Saint-Mesgrin avoit faictc contre luy, de l’avoir assassiné de sa propre espée, avec despens et à l’esgard de la plainte du sieur comte de La Vauguion contre le sieur de Saint-Mesgrin et son valet d’avoir comploté à le faire assassiner, le valet est condamné en 5 ans de galères et 300 livres de dommages et interetz, et aux despens, et à l’esgard du sieur de Saint-Mesgrin, ordonné, qu’il sera plus amplement informé pendant deux mois, pendant lesquels il tiendra prison.

    Je puis vous dire, Monseigneur, qu’en ce dernier chef, les juges ont entré en considération de la quallité des partyes et que c’estoit un beau-père et un beau-fils, qu’il estoit difficile de nolter par quelque condamnation, sans faire porter à l’autre une partie de l’injure, par les sentimens de la nature, quoyque le sieur de Saint-Mesgrin ne paroisse pas avoir mérité tous ces mesnagemens par sa conduitte. »

    D’après ces lignes, il est assez probable que, après ses deux mois de prison, le beau-fils du comte de La Vauguyon fut remis en liberté, les parties furent renvoyées dos à dos, et que seuls, de misérables comparses furent les victimes des dissentiments de leurs maîtres.

    Après la mort de Madame de La Vauguyon, les choses semblent s’être encore envenimées, si l’on en juge par les lettres que le comte du Broutay écrivait au maréchal de Noailles, et qui sont conservées dans la correspondance de la mère de ce dernier.

    « A Saint-Mesgrin, ce 23 Octobre 1693.

    Je suis au comble de la douleur, Monseigneur, vous en apprandrés le sujet, par le mémoyre que je prands la liberté de vous envoïer ; il contient des choses si horribles que je n’ay pas eu la force de les escrire, mais je l’ay signé, pour marque qu’il n’expose rien que je ne prouve cléremant. Je n’ay de consolasion qu’en Dieu et que dans l’espérance de l’honneur de vostre protecsion ; je vous supplie très humblement de me l’accorder et de me donner vos conseils sur ma conduitte et sur ce que je doi faire pour la punision de ceux qui ont traité si indignement Madame de La Vauguion ; je travaille à procurer à son âme toutes les prières dont elle a besoin et à son corps tous les honneurs qui luy sont dëus.

    Je seray toujours, Monseigneur, vostre très humble et très obéissant serviteur.

    La Vauguion.

    Si vous m’honnorés de vos lettres, Monseigneur, mon adresse est toujours à Angoulesme. »

    Du même au même :

    « A La Vauguion, près Angoulesme, ce 31 Octobre 1693.

    Vous honnorant plus que personne du monde, Monseigneur, je ne veux pas manquer de vous justifier ma conduitte dans des démarches de devoir, je prand la liberté de vous envoïer une copie du procez-verbal des juges de Saint-Mesgrin, dans lequel vous verés que j’ay commancé de randre mes derniers devoirs à Madame de La Vauguion du mieux que, huit jours de bans et un grand dénuement qui est en Xaintonge, des choses nesecères à une parëlie cérémonie, me l’ont peü permettre.

    Dans le mesme jour de ce procez-verbal, je suis parti pour me randre icy, ne pouvant avoir la force de coucher dans le chasteau de Saint-Mesgrin, pendant que le corps de ma mère y sera, et au lieu de la garnison de religionères mal convertis que M. de Fremanteau avoit dans ce chasteau, je n’ay lessé qu’un de mes gens avec ses deux valets, auprès du corps de ma mère, et deux recolets qui resteront toujours auprès du corps de ma mère, jusqu’à ce que je l’aie fait porter avec toute la pompe posible au couvant des recolets de Bourdeaux, sépulture et de la fondasion de la Maison de Saint-Mesgrin ; cependant, je n’oublie ni prières ni aumosnes pour le repos de son âme.

    J’atand avec une impasiance extresme l’honneur de vos conseils, sur la maniere dont je me doi conduire pour la poursuitte de l’inouïe cruauté dont on a uzé envers Madame de La Vauguion, car j’y orai toujours une entière soumission et je seré seûr de ne manquer jamès, en les suyvant.

    Je suy toujoure, avec le respec que je vous doi, vostre très humble et très obéissant serviteur.

    La Vauguion. »

    Du même au même :

    « A La Vauguion, près Angoulesme, ce 9 Novambre 1693.

    M. de Frementeau ne se lasse point, Monseigneur, de me persécuter, il veut que ce soit la seule succession que j’aie de ma mère, il vient de faire à M. de Torcy la plus efrontée suposision qui fut jamès. Je vous suplie de vous faire lire la lettre de M. de Torcy et ma réponse, je n’ay pour moy que le thémoignage de M. l’évèque de Xaintes, de M. l’Intendant de Guyenne et de tout le présidial de Xaintes, et j’ay creu devoir atandre un ordre électif du Roy, pour abandonner le chasteau de Saint-Mesgrin qui est à moy, par des arrests de substitusion que vous jugeastes vous mesme que je ne devès pas compromettre.

    Je vous suplie, Monseigneur, de parler pour moy à M. de Torcy, mais j’ay receu, Monseigneur, une consolasion extrême par la lettre que Madame vostre mère vient de m’escrire et par l’espérance qu’elle me donne que vous me continuerez l’honneur de vostre protecsion dont jay tant besoin et dont jay vëu tant d’effects et celuy de vos conseils que je suyvrai toujours aveuglément, vous faisant le mestre absolu de mes vollontés, car je suy au dernier point, Monseigneur, vostre très humble et très obéissant serviteur.

    Signé : La Vauguion. »

    Pour en finir avec le comte du Broutay, on lit dans Moreri : « il fut illustre par sa piété, par son esprit, par les connais sances les plus sublimes et par sa magnificence. Il fonda dans la ville de Tonneins le couvent des religieux du Tiers-Ordre, et fit faire à ses frais plusieurs missions pour tâcher de ramener dans le sein de l’Eglise Catholique les religionnaires de ses terres et en reçut des remerciments de la part du roy. Il fit une alliance digne de sa naissance, en épousant, le 1er Octobre 1703, et du consentement de Sa Majesté, porté sur son contrat de mariage : Madeleine de Bourbon (morte à Paris, le 29 Novembre 1738), fille de Louis de Bourbon, comte de Busset, baron de Chastus, lieutenant général d’artillerie, et de Madeleine de Bermondet ».

    Le comte du Broutay mourut à Versailles, le 8 Janvier 1725.

    Voici sa descendance: I. 1° Louis, mort en bas âge ; 2° Antoine Paul Jacques, né le 7 Juillet 1706, prit part à la bataille de Fontenoy, fut nommé lieutenant général, le 10 Mai 1748, gouverneur de Cognac en 1750, chevalier des Ordres du roi, en 1753. Louis XV le créa duc de La Vauguyon, par lettres patentes du 25 Août 1758 et lui donna la charge de premier gentilhomme de la chambre du dauphin (Louis XVI) et du comte d’Artois. Il mourut à Versailles, le 4 Février 1772, laissant de son union avec Marie Françoise de Béthune Charost : 1° N…, morte en bas âge, et 2° Paul François, qui suit.

    II. Paul François, duc de La Vauguyon, né le 30 Juillet 1746. Il fut menin du roi Louis XVI et succéda à son père dans le gouvernement de Cognac. Il fut envoyé en 1776 comme ambassadeur auprès des Etats-Généraux des Provinces Unies, d’où il passa ensuite avec le même titre et le grade de maréchal de camp, à la cour de Madrid. Révoqué en 1791, il continua de résider en Espagne et ne quitta ce pays qu’en 1793, pour aller rejoindre à Vérone, Louis XVIII, dont il fut pendant deux ans l’un des quatre ministres ; à la Restauration, il fut nommé lieutenant général et appelé comme ancien duc et pair à siéger au Luxembourg. Il avait épousé à Paris, le 14 Octobre 1766, Marie Antoinette Rosalie de Pons, née à Paris, le 11 Mars 1751, fille de Charles Armand de Pons, brigadier des armées du roi, et de Gabrielle Rosalie le Tonnelier de Breteuil. Le duc de La Vauguyon, veuf le 4 Décembre 1834, décéda 14 Mars 1838, ayant eu de son mariage :

    III. 1° Paul Maximilien Casimir, né le 20 Juin 1768, décédé à Paris, le 30 Novembre 1819, sans laisser de postérité, de Constance Florence de Rochechouart Faudoas, née à Paris, le 4 Mars 1771, divorcée en 1794 et remariée à Jean Louis René, vicomte de Cayeux.

    2° Paul Yvon Bernard, qui suit.

    3° Marie Antoinette, née à Paris, le 5 Février 1771, décédée à Paris, le 13 Août 1807, mariée le 29 Septembre 1787, avec Alexandre, prince de Bauffremont, pair de France.

    4° Pauline Antoinette, née à Paris, le 14 Mai 1783, morte à Auteuil, le 10 Février 1829, mariée avec Joseph Marie, prince de Savoie Carignan.

    IV. Paul Yvon Bernard, duc de La Vauguyon, prince de Carancy, né à Paris, le 25 Février 1778, élevé en Espagne où il servit d’abord quelque temps dans la Légion Etrangère, rejoignit comme volontaire l’armée française à Austerlitz, et devint aide de camp du grand duc de Berg. Il suivit à Naples, en 1809, le roi Joachim Murat, qui le nomma général de division et colonel général de l’infanterie de la garde. Rentré en France en 1815, il fut maintenu dans son grade, en vertu de l’ordonnance rendue en faveur des officiers français passés au service de Naples. Il mourut dans une situation des plus précaires, le 24 Janvier 1837, sans alliance, et avec lui s’est éteinte la race des Quélen, ducs de La Vauguyon.

    Source : Vie publique et privée d’André de Béthoulat, comte de La Vauguyon, ambassadeur de France (1630-1693), d’André-Félix Aude.

  • Liste des contribuables du département de la Dordogne les plus imposés sous le Premier Empire.

    On trouve aux Archives Nationales sous la cote AF IV 1441, un premier état dressé par l’administration fiscale où figurent les noms des 32 premiers contribuables les plus taxés, avec le montant de leur imposition. Certains noms de lieux n’ayant pas été retrouvés, on peut penser qu’il s’agit de lieux-dits. En outre, cette liste est suivie de curieuses appréciations, pour ne pas dire de jugements de valeur sur chaque individu :

    1) Dupeyrat Noël, Thiviers, 8 000 F. « Ex-législateur, magistrat au parlement de Paris. »
    2) Fayolle André, à Tocane, 5 776 F. « Cultivateur éclairé. Citoyen utile. »
    3) Bellucière fils, à la Dosse, 4 875 F. « Homme étroit, caractère peu estimable et estimé. »
    4) Souc-Ia-Garétie, à la Cité, 3 958 F. « Peu influent à cause de sa légèreté. »
    5) Imbert, au Fleix, négociant, 3 953 F. « Sans moyens comme sans instruction. Devenu riche à force de travail et d’économies. »
    6) Jumilhac-Chapelle, à Jumilhac, 3 697 F. « Citoyen utile. »
    7) Parillon-Dureclus, Saint-Martin-des-Combes, 3 591 fr. « Très retiré et peu connu. »
    8) Laurière, à Issigeac, 3 553 F. « Ancien militaire, caractère estimable, mais sans instruction. »
    9) Roussignac Bathazard, à Bourniquel, 3 454 F. « Tombé dans un état d’imbécillité. »
    10) Besson-Caussade, Saint-Front-de-Lalinde, 2 951 F. « Considéré pour son honnêteté seulement. »
    11) Maleville, Sarlat. 2 900 F. « Sous-préfet. »
    12) Cazenave Léon, Montpeyroux, 2 839 F. « Considéré pour son honnêteté seulement. »
    13) Arlot-de-Cumond, à Cumond, 2 829 F. « Considéré pour son honnêteté seulement. »
    14) Jaumart-Chabans, La Chapelle-Faucher, 2 768 F. « Peu de moyens. »
    15) Ségur-Montaigne, à Montaigne, 2 659 F. « Peu de moyens, fortement attaché à l’ancien ordre des choses. »
    16) Lageard, de Cherval, 2 559 F. « Peu de moyens, fortement attaché à l’ancien ordre des choses. »
    17) Carbonnier François, de Tursac, 2 510 F. « Jeune homme sans instruction. »
    18) Garraube, de Cléraux, 2 453 F. « Ancien militaire, s’occupant d’agriculture. Estimé. »
    19) Bardon, de Ségonzac, 2 378 F. « Ancien lieutenant des gardes du Roi. Honnête, mais sans moyens. »
    20) Lavergne-Marqueyssac, de Feyral, 2 380 F. « Agriculteur très retiré. »
    21) Reynaud-Langlardie Mathieu, de Soudat, 2 256 F. « Estimé. »
    22) Mallet aîné, de Sorges, 2 197 F. « Citoyen utile et considéré. »
    23) Wulgrain-Taillefer, de Périgueux, « Sans moyens, peu considéré. »
    24) D’Abzac-Ladouze, à Périgueux, 2 099 F. « Jeune homme estimable, ayant des moyens. »
    25) Laverpie, Siorac, 1 988 F. « Peu répandu. »
    26) Gamanson, Saint-Laurent-de-Mussidan, 1 957 F. « Honnête homme estimé, mais sans moyens. »
    27) Laret-Ladurie, Saint-Pardoux-la-Rivière, 1 952 F. « Honnête homme estimé, mais sans moyens. »
    28) Ponterie-Escot, à La Force, 1 986 F. « Citoyen utile. »
    29) Gadaud-Deplagne, à Coulounieix, 1 956 F. « Sans moyens. »
    30) Vergnol, à Pouzols, 1 857 F. « Agriculteur estimé. »
    31) Crémoux Augustin, à Périgueux, 1 840 F. « Honnête homme, mais sans moyens. »
    32) Durand-Nouaillac, Saint-Front-de-Champeniers, 1 841 F. « Bon agriculteur, citoyen utile quoique faiblement considéré. »

    Par ordre alphabétique, les noms des 546 premiers contribuables (AN AF 1436 An X-1813) : Agard, Savignac-de-Nontron. Agard-Rouméjoux, Bussière-Badil. Andrieux neveu au Bugue. Antignac aîné au Bugue. Antignac cadet à Limenis. Arlot-de-Cumon à Cumon. Arlot-de-Frugie à Saint-Laud. Aubertie-Labrousse à Douzillac. Audemard Louis à Ribérac. Audy J.-Baptiste à Calés. Aujoy à Mauzac. Babiar-la-Roche à Saint-Germain-de-Pouromieux. Bacalan à Monbazillac. Baillet à Cadelech. Baillet-la-Brousse à Lamonzie-Saint-Martin. Bardon-Ségonzac à Ségonzac. Bardy-Fourtou Barthélémy à Celles. Barneuil-Conte J.-Baptiste à Bourdeilles. Basset-des-Rivailles Antoine à Teyjat. Bayle-du-Tuquet J-B à Périgueux. Bayle à Agonac. Beaudouin à Villetoureix. Beaulieu-Goudour à Vitrac. Beau mont à Puiguilhem. Beaumont-Latour à Cabans. Beaupoil-de-Saint-Aulaire à condat. Beaupuy-Génis à Sarlat. Beauregard à Excideuil. Beller-Gros à Cornille. Bellabre-Chillac à Goûts. Bellucière fils à la Dosse. Berjon à Saint-Aulaye. Beron Pierre à Saint-Priest. Berthier à Grolejac. Berthomé à Montpon. Besson-Chaussade à Saint-Front-Lalinde. Betou à Momac. Betou Marc à Périgueux. Bezenac-Favarcilhe à Saint-Laurent-du-Bâton. Baysselance Thimothée à Bergerac. Biran à Grateloup. Biran François-Gauthier à Campsegret. Bleynie à Douzillac. Bleynie Bernard à Douzillac. Bon à Excideuil. Bonneval André à Nanthiat. Bonhomme-Montagut à Excideuil. Bonneau Guillaume à Bourdeilles. Borredon à Périgueux. Borredon Louis à Beauregard-la-Bachelerie. Borredon J-Baptiste à Chavagnac. Bouchier-Noaillac à La-Chapelle-Montmoreau. Bouchier-Vigneral à Périgueux. Bouchon à Bergerac. Bouffrange fils à Sarlat. Bouillac fils aîné à Périgueux. Boulonneix à Bourdeilles. Bourdet J-Baptiste à Saint-Mondane. Bourdichon à Monestier. Boyer Jacques à Bourdeilles. Boyer Sous-préfet à Nontron. Boyer avoué à Nontron. Boyer à Lempzours. Bréjon-Marès Pierre à Eymet. Brie Martial à Saint-Pierre-de-Frugie. Brizon à Sorgues. Brossard-Marcilliac à Terrasson. Brouvert à Ginestet. Brugières à Thénac. Brunet à Eymet. Bugeaud-Lapiconnerie à Lanouaille. Buisson-Labarthe à Cours-de-Pile. Camain Alexis à Saint-Sulpice-de-Mareuil. Carbonnier François à Tursac. Carvès à La Roque-Gageac. Cassagnade-Dubreuil à Paulin. Castel Pierre à Coux. Castillon-la-Jaumarie à Périgueux. Cazenave Léon à Montpeyroux. Cazenave Jean-Auguste à Vélines. Cercilly-Dauphin à Saint-Victor. Cercilly Raymond à Brantôme. Chabanne Jean à Saint-Rabier. Chabanneau à Nontron. Chaluet à Bergerac. Chambon à Périgueux. Chanaud fils aîné à Clérans. Chanceaulme à Bergerac. Charrousseuil aîné à Verteillac. Charrier père à Saint-Aulaye. Chassaigne à Livrac. Chaussade Simon à Saint-Médard. Chaussade-de-Chantyrac à Saint-Médard. Chatillon à Verteillac. Chazeau à Auriac. Chazotte à Saint-Astier. Chevalier-Dubut à Douzillac. Chevigne à Berbiguières. Cheyssat à Saint-Sulpice-d’Eymet. Chilhaud-des-Farges à La Tour-Blanche. Chilhaud-la-Rigaudie à Périgueux. Choyet à Pomport. Choizy François à Born-des-Champs. Clergeau à Milhac. Clermont-Touchebœuf à Mauzens. Commarque fils à Daglan. Conte-la-Richardie à Creyssac. Cosson-Lassudrie à Périgueux. Coudère-Ducasse à Bergerac. Courcelle François à Sarlat. Courcelle-la-Brousse à Vanxains. Courrarie-Delage à Saint-Jean-de-Côle. Courtain-Minaudon à Saint-Romain. Courtiaux à Périgueux. Courtois-Lafîon à Bourrou. Crémoux Augustin à Périgueux. Dabjac-de-Cérac à Mayac. Dabzac-de-Cazenac à Coux. Dabzac-la-Douze fils aîné à Périgueux. Dabzat-Fougeras Jean à Miallet. Dalesme J-Baptiste à Saint-Sulpice-de-Roumagnac. D’Anglars au Claud-d’Eyvignes. Daugat-Césard Andrieux à Vanxains. Dauteville père à Périgueux. Dautressat-la-Filolie Pierre à Cabans. Debest-la-Crousille père à Saint-Martial-Laborie. Debrageas à Saint-Clément. Debrégeas à Périgueux. Deffieux à Périgueux. Deffraix-Mazièras François à Issac. Defrance cadet à Mareuil. Deglane fils à Périgueux. Degorsse François à Miallet. Deguilhem Joseph à Cabans. Delage à Nontron. Delagrange à Saint-Aubin-de-Lanquais. Delavai à Monpazier. Delbeth Pierre à Eymet. Delfau fils à Périgueux. Delhorte à Bergerac. Delord-Pauté à Eymet. Delperrier à Saint-Cernin. Delpit Joseph à Saint-Avit-Seigneur. Depont à Saint-Maurice. Derei à Mareuil. Deschamps à Monsac. Descravayat Elie à Busserolles. Desforets Germain à Saint-Pierre-de-Côle. Deshelies aîné à Bourdeilles. Desmartis à Bergerac. Desmilhac à Verteillac. Desmoulins-Leybardie fils à St Médard. Desvaux Pierre à Montignac. Desvignes fils à Montignac. Devaux à Périgueux. Deverneilh Joseph à Nontron. Doncet à Montpeyroux. Doumenget à Razac-et-Saussignac. Doussaut-Primaudière à Fougeyrolles. Dubal-Fressange Pierre à Lanquais. Debernard aîné à Terrasson. Dubois-du-Bay César à Vanxains. Dubreuil-Maumont à Hautefort. Dubut père à Saint-Front-la-Rivière. Dubut fils à Saint-Front-la-Rivière. Ducastaing Pierre à Mauzac. Ducluzeau Bertrand à La-Tour-Blanche. Duchazeau-Dauphin-Révolte à Tocane. Ducheylard-Lasalle à Condat. Ducheyron-Veynas à Sarliac. Ducluzeau-Pasquier à Montagrier. Ducluzeau à Allemans. Dudognon-Lavalade à Condat. Dufraisse à Périgueux. Dufraisse à Clermont. Dugravier-Dauphin à Saint-Aulaye. Saint-Aulaye. Duloin à Saint-Vincent-de-Cosse. Dumaine Simon à l’Eguillac. Dumas Etienne à Creyssensac. Dumas-Rivail à Nantheuil. Dumonteilh à Douchapt. Dumonteil-Douxillac aîné à Villetoureix. Dumonteil-la-Terrière Pierre à Vergt. Dumoulin Martial à Coulaures. Dumourier-Jammes à Eymet. Duperrier-Lafon à Montagnac. Dupeyrat Noël à Thiviers. Dupont à Périgueux. Dupuch Joseph à Lamothe-Montravel. Dupuch-Gontaud Elie à Mauzac. Dupuy-Montégrier à Brantôme. Dupuy Mathias à Saint-Médard-de-Ribérac. Duqueylat Paul à Bergerac. Duran Pierre à Montpon. Durand-Durepaire à Saint-Front-d’Alemps. Durand-Nouaillac à Saint-Front-de-Champniers. Dureclus à Mareuil. Durège à Saint-Aulaye. Durepaire-Barbary à Excideuil. Durif François à Ribérac. Durousseau à Bussière-Badil. Dussol à Mussidan. Dussumier Antoine à Bergerac. Duvaucelle à Périgueux. Duvigneau-Camus à Brantôme. Esclafer-Lagorse à Montignac. Etournau-Lafaye Léonard à Allemans. Etourneau-du-Cluzeau. Excousseau aîné à Périgueux. Eymeric à Pomport. Fajol à Ribérac. Fargeot Jacques à Ribérac. Fargeot Sicaire à Preyssac-d’Agonac. Faugera-d’Ajat à Miallet. Faure-Lassablière à Ponchapt. Faure-Rochefort à Périgueux. Faurichon à Thiviers. Faye à Jumilhac. Fayolle André à Tocane. Fayolle-Sallebœuf à Saint-Julien-d’Eymet. Fayolle-Nouaillis à La-Tour-Blanche. Fayot Jean à Allemans. Ferriot Jean à Saint-Amand. Festugière à La-Boissière. Fonvielle à Pomport. Faurien-Desplaces à Nontron. Faurien-Villopre à Nontron. Foucaud à Mayac. Foucaud Jean à Dussac. Foulcon-Laroquette à Eyliac. Fourgeau à Mensignac. Foussal fils à Beaumont. Froidefond à Saint-Rabier. Fumouze à La-Monzie-Saint-Martin. Gadaud-de-Plague fils à Coulounieix. Gadaud-Lafaye Guillaume à Mauzac. Gaillard Daniel à Saint-Martial-d’Artenset. Gaillard-Vaucocour à Thiviers. Galaup aîné à Bordeaux. Gamanson à Saint-Laurent-de-Mussidan. Gandillac-Patronnier à Saint-Martial-Viveyrol. Garraube-Boissière à Livrac. Garraube à Cléraux… Laval Elie à Allas-de-Berbiguières. Laval-Lacoste-de-Larinie à Mamac. Lavaud à Conne. Lavaud à Saint-Apre. Lavaur Guillaume à Villefranche-de-Belvès (Villefranche-du-Périgord). Laubresset fils à Périgueux. Lavergne-de-Lugin à Saint-Privat. Lavergne Louis de Cherval. Lavergne-Desons à Archignac. Lavergne-Marqueystat à Feyrac. Laveyrie-Sivrac à Sivrac. Lavigerie à Sarlat. Laulanie à Bourdeilles. Layraud-la-Farey à Villars. Lazard aîné à Ribérac. Lépine-les-Escuras à Thiviers. Lescure à Sarlat. Lespinasse à Bergerac. Lespinasse aîné à Bergerac. Lestrade Benoît à Firbeix. Lestrade Jacques à Coulaures. Leybardie-Desmoulins à Saint-Médard. Lidonne-Chaillat à Hautefort. Limoges fils au Bugue. Limoges-du-Cimetière à Terrasson. Linares-du-Cluzeau à Paunat. Loche Henri à Bergerac. Loreilhe à Razac-de-Saussignac. Loreilhe-d’Eysses à Lamonzie-Montastruc. Lubersac J.-Louis à Arcrat. Luguet-Manzat à Villars. Magnardeau Jean à Saint-Maurice. Magne à Bergerac. Maillard-la-Faye à Saint-Sulpice-de-Mareuil. Maillard-Beaurecueil Guillaume à Vieux-Mareuil. Maisonneuve à Bertric. Maleville aîné à Sarlat. Mallet-Jaubertie à Sorges. Mallet-de-Sorges à Sorges. Maraval-de-la-Lix à Saint-Cyprien. Mares-Bréjon à La Rouquette. Marsillac-Goursac à Saint-Barthélemy. Masmondel Pierre à Nastringues. Masmondel-Cugagnac à Vélines. Mater à Saint-Eulalie. Mathet-Lagrèze à Périgueux. Mathieu à Couze. Matignon Pierre à Saint-Vivien. Maury-Grézis à Grumier. Mazerat aîné à Nontron. Menesplier-Champeau à Queyssac. Menou-la-Faurélie à Mauzens-et-Miremont. Méredieu-Saint-Gérac à Périgueux. Mérillou-Cherveix à Montignac. Mérillou-Monjaud à Cherveix. Mérillou-Soulier à Cherveix. Mesclop à Bergerac. Mestre Antoine à Saint-Aulaye. Mestre-des-Farcies à Bergerac. Meyssounissas aîné à Bourdeilles. Meynard François à Vanxains. Meynardie Henri à Liorac. Meyrignac Pierre à Périgueux. Mirandol à Sarlat. Molnier-Motin-Bati Pierre à Thiviers. Monbrun-Lavalette aîné à Lanquais. Monsalard Mathieu fils à Valeuil. Monsec à Beaumont. Montagut fils à Excideuil. Montalembert Jacques à Urval. Montrazel Jean à Saint-Geniès. Montard à Monguiard. Montard à Serres. Monteil à Bergerac. Montauzon fils à Grand-Brassac. Montauzon fils au Change. Montet à Grand-Jumilhac. Morand-Dupuch à Trémolat. Moreau-Saint-Martin à Saint-Martial-de-Valette. Morinet-la-Fondause à Saint-Jean-de-Côle. Moulinard au Change. Murat Martial à Milhac. Naucaze J.-François à Breuilh. Noujarède à Vélines. Pajard-Cherval à Cherval. Panivod-Masfrand à Bussière-Badil. Paris-Tancur à Bergerac. Pasquet Charles à Salagnac. Patoureau-Magnac Laurent à Milhac. Patoureau-Labesse à Nontron. Pauvert-Lafon Guillaume à Monestier. Pauvert-Lachapelle Jean à Monestier. Pauvert Pierre à Razac-de-Saussignac. Pavillon-du-Reclus à Saint-Martin-de-Combes. Pécon-Laugerse à Saint-Front-de-Champières. Petit-Cheillat à Mareuil. Peyronnie à Ribagnac. Peyronnet à Eymet. Peyronnet-la-Plante à Festalemps. Philopal cadet à Sarlat. Pichon à Mareuil. Pichon-Foussereau à Milhac-de-Nontron. Pigeon à Sarlat. Pindrai-Dambelle à Saint-Croix-de-Mareuil. Pinet à Bergerac. Pinet Simon à Bergerac. Planchas-Lavalette Jean à Saint-Pardoux. Planche à Saint-Sulpice-d’Eymet. Poumeau Isaac à Bergerac. Pons à Razac-de-Saussignac. Pontard J.-Baptiste à l’Eguillac. Ponterie-Escot à La-Force. Poumeyrie à Saint-Laurent-des-Hommes. Poumeyrols à Ribérac. Pourteyron à Ribérac. Ponteyraud-Labertie à Ponteyraud. Pouzateaux à Périgueux. Pradelou à La-Bachellerie. Pressacq à Périgueux. Prévost-du-Repaire à Villars. Prévost-Leygonie à Bergerac. Profit François à Sorgues. Prunis à Saint-Cyprien. Puisse-Magondeau Jean à Sarlat. Puirajou à Jumilhac. Quillac-Laplassade à Saint-Front-la-Rivière. Rabier Elie à Pompon. Rajaud Etienne à Gageac. Rambaud à Lanquais. Ramond fils à Eymet. Reclus au Fleix. Revauger Antoine à Beaumont. Reynaud Mathieu à Soudat. Ribeyrol à Javerlhac. Rigousière à Saint-Germain. Rivet à Périgueux. Rochon-Clauzeau Louis à Allemans. Roger à Lolme. Roudet-Faye à Jumilhac. Rouquet-la-Plène fils à Monpazier. Saint-Hilaire-Teulier à Tourtoirac. Saint-Ours au Verdon. Salirat-Vieux-Castel à Montplaisant. Sanaillac à Limeuil. Sanxel à Pomport. Saint-Exupéry-Rouffignac à Bourniquel. Sarlat à Sarlat. Saulet-Neyssengras à Milhac. Saunac-Belcastel à Capdrot. Savy-Benlou à Chantérac. Ségur-Bouzély père à Mescoulès. Ségur-Montagne à Montagne. Sèlves à Sarlat. Sèlves cadet à Sarlat. Senailhac Bernard à Cendrieux. Sers à Grand-Castang. Sers-Marchand à Périgueux. Sepierre à Vézac. Solminhac à Bouniagues. Souc-la-Garétie à Périgueux. Souffron Jean à Tourtoirac. Souller-Lortal Jean à Manaurie. Treillat Jean à Excideuil. Texier à Saint-Sulpice-de-Roumagnac. Texier fils à Nontron. Texières François à Bergerac. Teyssandier Jean à Monestier. Teyssandier-Lassare à Issac. Teyssières à Montagnac. Teyssière Antoine à Saint-Paul. Teyssière-Miremont fils à Bertric-Burée. Teyssonnière à Eymet. Thuilier à Thiviers. Truchasson-Borredon Jean à Bourg-du-Bost. Valbrune à Saint-Astier. Valade aîné Guillaume. Valleton-Candillac à Liorac. Vassal-Dumarais à Saint-Chamassy. Vergnols à Pouzols. Vézac Louis à Petit-Bersac. Vidal à Saint-Orse. Vidal à Périgueux. Vigier Henri. Vigneras à Excideuil. Villepontoux à Queyssac.

    Source : Les gardes d’honneur de la Dordogne sous le Premier Empire, de Jean-Paul Larrivière.

  • « Nontron, le 3 septembre 1793, l’an II de la République.

    Citoyen Président,

    Nous vous adressons ci-joint copie du procès-verbal de la fête du 10 août qui a eu lieu à Nontron. Comme il est le récit fidèle des témoignages de l’attachement des citoyens de ce district aux bons principes et aux sentiments de liberté, d’égalité, d’unité et d’amour pour la Constitution qui les animent, nous n’avons pas cru indifférent de le faire connaître à la Convention par l’organe de son Président.

    Les administrateurs du directoire et procureur syndic du district de Nontron.

    Signé : Jean-Baptiste Boyer, procureur syndic; Vieillemard; Lombard, vice-président. »

    « Procès-verbal de la fête de l’unité et de l’indivisibilité de la République, célébrée le 10 août dans le chef-lieu du district de Nontron, département de la Dordogne.

    Les envoyés des municipalités comprises dans l’étendue du district et tous les habitants de la commune de Nontron, se sont réunis le 10 août à 8 heures du matin dans le lieu qu’occupe l’Administration du district. C’est là que s’est formé le cortège, il était ainsi composé :

    La garde nationale a ouvert la marche sur six de front, la musique en tête; à côté de son drapeau était portée une bannière blanche ornée de rubans tricolores et de guirlandes de feuilles de chêne; on y lisait ces mots : Résistance à l’oppression.

    A peu de distance suivait un groupe composé des envoyés des communes du district, armé chacun d’une pique ornée de rubans tricolores; au centre de ce groupe, 8 d’entre eux portaient sur leurs épaules un brancard surmonté d’un piédestal sur lequel reposait l’Acte constitutionnel assujetti par des guirlandes de feuilles de chêne et des rubans tricolores.

    Après ce groupe, on voyait celui des mères qui ont donné des défenseurs à la patrie, elles portaient une bannière civique où était l’inscription: Aux bonnes mères, la patrie reconnaissante.

    A la suite marchaient les jeunes enfants trop faibles encore pour servir la Répubhque; leur bannière portait ces mots : L’espoir de la patrie.

    Le groupes des enfants était suivi de celui des vierges. Celui-ci était très nombreux; les filles qui le composaient étaient vêtues de blanc, et l’on voyait s’élever au milieu d’elles une bannière civique où était cette inscription : Par la vertu plus que par la beauté.

    Enfin le cortège était fermé par le peuple en masse qui formait le dernier groupe, on y voyait confondus les hommes de tous les états, de toutes les professions avec les fonctionnaires pubhcs décorés de leurs attributs distinctifs. En tête de ce groupe, 8 laboureurs portaient sur leurs épaules une charrue surmontée d’une gerbe de blé qui y était fixée par des guirlandes de chêne. Peu de distance après suivait un trophée porté sur les épaules de 8 citoyens, composé des outils et instruments des arts et métiers et orné de guirlandes de chêne et de rubans tricolores; la bannière civique qui paraissait ensuite au milieu de ce groupe portait : Majesté au peuple, et plus bas, Union, liberté, égalité. A la suite de ce groupe étaient portés les titres de l’ancienne féodalité, monuments antiques de l’ignorance et de la sottise, ils étaient encore traînés par des ânes.

    Tous les citoyens généralement avaient un bouquet d’épis de blé et marchaient sur six de front.

    C’est dans cet ordre que le cortège s’est rendu sur la place de la hberté, où était élevé un autel à ce génie tutélaire de la France. Cet autel était simple, drapé de blanc ainsi que les gradins qui y conduisaient, et orné de guirlandes de chêne.

    Le cortège ayant environné dans l’ordre ci-dessus et à une certaine distance l’autel de la liberté, une salve d’artillerie ayant donné le signal de l’entière réunion, on a adressé des vœux à l’Éternel, après quoi l’Acte constitutionnel a été déposé sur l’autel. Le procureur syndic du district a prononcé un diseours dans lequel il a développé toute l’importance du serment qu’on, allait prêter, et il a invité le peuple à s’approcher pour remplir cette douce obligation; alors ehaque groupe s’est avancé par ordre jusque sur les gradins correspondant aux quatre faces de l’autel et a prêté, entre les mains du Président du district, le serment d’être fidèle à la nation, de maintenir la liberté, l’égalité et la Constitution républicaine que le peuple français a acceptée. Une salve d’artillerie donnait le signal à chaque groupe, et pendant tout le temps qu’a exigé la prestation de ce serment, la musique militaire faisait entendre l’air sentimental : Où peut-on être mieux.

    La prestation du serment finie, le cortège s’est rendu, toujours dans le même ordre, sur la place des Ormeaux, où l’on avait élevé une pyramide à la mémoire de nos frères morts pour la défense de la liberté. Cette pyramide était décorée de guirlandes de chêne, de tous les attributs de la guerre, et surmontée d’une pique portant une banderole où étaient écrits ces mots : A la postérité. En face de la pyramide, à quelque distance, était dressé un bûcher, du centre duquel s’élevait un drapeau rouge qui portait cette inscription en grosses lettres : Us s’en vont en fumée.

    Le cortège étant parvenu sur cette place et s’y étant formé dans l’ordre ci-dessus, avec le plus grand silence, les tambours battant le deuil, une salve d’artillerie a donné le signal. Aussitôt un membre du premier groupe s’est avancé et est allé attacher une couronne de chêne à la pyramide; les autres en ont fait autant successivement, tandis qu’on entendait les sons d’une musique plaintive et majestueuse qui partait du sein même de la pyramide.

    Pendant que d’un côté on rendait cet hommage aux mânes des défenseurs de la liberté, de l’autre on disposait sur le bûcher l’offrande expiatoire qui allait leur être faite des restes encore palpitants de l’hydre qu’ils ont abattu; tout était déjà prêt. Alors 6 républicains détachés de chacun des groupes du cortège et armés de la torche destructive, ont entouré le bûcher et livré aux flammes et à l’oubli cet amas monstrueux des débris de la tyrannie. Des airs militaires et des salves répétées d’artillerie annonçaient la joie qu’un pareil spectacle répandait dans l’âme de ceux qui y étaient présents.

    Le sacrifice étant fini, le cortège est revenu sur la place de la liberté, où un membre du directoire du district a prononcé un discours tendant à faire chérir la liberté en développant avec énergie les avantages qu’elle procure aussi bien que les devoirs qu’elle impose et sans lesquels elle ne peut exister. Après ce discours, les citoyens se sont tous approchés de l’autel et y ont fait l’offrande des divers attributs de tous les états; en un instant l’autel a été couvert d’épis de blé, d’armes, d’instruments et d’outils de toutes les espèces. Immédiatement un chœur de citoyens et de citoyennes a chanté un hymne à la liberté et relatif à la circonstance, sur l’air fameux : Allons enfants de la patrie.

    La fin de cette belle journée a été célébrée par un banquet civique qui a eu lieu sur la pelouse au nord de la ville, et par des danses autour de l’autel de la liberté. Le plus grand ordre a régné dans cette fête qui a vraiment été pour nous celle de l’égalité et de la fraternité.

    Lecture faite du procès-verbal ci-dessus, le directoire, ouï le procureur syndic, arrête qu’il sera transcrit au long sur ses registres, et copie d’icelui adressé tant à la Convention nationale qu’au directoire du département.

    Délibéré en séance publique, au directoire du district de Nontron, le deux septembre mil sept cent quatre-vingt-treize, l’an II de la République française.

    Collationné :

    Signé : Lombard, vice-président. »

    Source : Archives parlementaires, tome 73, du 25 août au 11 septembre 1793.

  • L’autorisation de l’intendant était nécessaire pour « faire travailler aux fontaines », comme pour tous travaux de quelque importance engagés dans les villes. On retrouve partout le même processus : à la demande en général des habitants soucieux de ne pas manquer d’eau, les jurats, jugeant comme ceux de Blaye « la choze des plus nécessaires et l’on peut même dire indispensable », délibéraient pour décider des travaux à faire ; le subdélégué transmettait à l’intendant avec un avis généralement favorable ; l’intendant demandait le plus souvent des précisions sur le devis, sur les moyens de financement, et donnait ou non l’autorisation d’entreprendre les travaux après leur mise en adjudication. La procédure pouvait être relativement rapide, quelques mois, ou traîner beaucoup plus : le cas limite étant celui de Nontron où elle n’aboutit qu’après plus de vingt ans. Dans cette petite ville, la fontaine de la Cahue était restée totalement sans entretien, au point que cette négligence surprenait le subdélégué, pourtant averti du « peu de zèle des habitants pour le bien public ». Une première demande d’autorisation de réparations, dont le devis, approuvé par l’ingénieur des Ponts et Chaussées, s’élevait à 1 631 livres, est adressée à l’intendant Tourny par le subdélégué Labrousse du Boffrand en 1754. Malgré les réponses précises de ce dernier sur la nature du terrain, entre la source et la fontaine, la construction des conduites, les matériaux utilisés, après six ans d’aller-retour du dossier, l’intendant, considérant la « difficulté des temps » refuse son accord. Les officiers municipaux renouvellent leur demande en 1765 : cette fois la mise en adjudication des travaux est autorisée, mais il ne se trouve aucun entrepreneur intéressé. Il en est de même en 1773, et il faut attendre 1777 pour qu’un nouveau devis, chiffré cette fois à 3 118 livres, trouve preneur. Les travaux peuvent commencer en 1778 : jusque-là les deux tiers de la ville qu’alimente cette fontaine avaient connu, sinon la pénurie d’eau, du moins une réelle incommodité.

    Source : L’Eau et la ville, de Raymond Regrain.

  • Liste des notaires de la ville de Nontron et du Périgord vert au XIXe siècle.

    Ordre chronologique.

    Résidence : Nontron

    Boyer (Jean) • 1736-1737
    Boyer (Pierre) • 1737-1807
    Lapouge (Léonard) • 1779-1814
    Ratineau (Pierre-Marc-Antoine) • 1788-1790
    Lapouge (Guy) • 1815-1843
    Ducluzeau (Denis-Léonard) • 1829-1836
    Danède (Jean) • 1834-1872
    Fonreau (Adrien) • 1836-1856
    Excousseau (Jules-Pierre) • 1843-1869
    Parat (Camille) • 1856-1873
    Fraignaud (Léon-Frédéric) • 1858-1867
    Lathière-Lavergne (Jean-Baptiste-Armand) • 1826-1888
    Lathière-Lavergne (Armand) • 1867-1879
    Petit (Pierre-Charles) • 1869-1872
    Judet-Lacombe (Eugène) • 1872-1881
    Courtey (Léon) • 1881-1902
    Prévost (Noël-Achille) • 1872-1908
    Villepontoux (François-Olivier) • 1888-1926
    Prévost (Pierre) • 1888-1932

    Résidence : Bussière-Badil

    Janet Lasfond (Raymond) • 1772-1813
    Janet-Lasfond (Bernard) • 1814-1840
    Dumas-Champvallier (Louis-Michel-Armand) • 1840-1847
    Janet-Lasfond (Bernard jeune) • 1847-1855
    Coquet-Desplaces (François) • 1855-1877
    Durtelle de Saint-Sauveur (Noël-Émilien) • 1877-1879
    Coussy (Thomas) • 1879-1902

    Résidence : Saint-Pardoux-la-Rivière

    Dubreuilh (Élie) •1811-1820
    Dubreuilh (François-Casimir) • 1821-1834
    Dubut (Martial) • 1834-1860
    Marquet (Jacques-Jules) • 1860-1880
    Durand de Ramefort (Georges) • 1893-1899

    Résidence : Varaignes

    Bourrinet-Laplante (Guy-François) • 1765-1839
    Mandon-Forgeas (Abel-Gabriel) • 1839-1847
    Desbordes (Jacques) • 1847-1852
    Macary (Charles-Joseph) • 1852-1863
    Delage (Antoine) • 1863-1887

    Résidence : Abjat

    Danède (Jean-Augustin) • 1818-1842
    Labrousse-Brognac (Jacques) • 1842-1866
    Gros-Devaud (Justin) • 1867-1882
    Treuil (Henri-Léonard) • 1882-1887
    Villepontoux (François-Alban) • 1890-1895

    Résidence : Javerlhac

    Lapeyre-Mensignac (Thibault) • 1783-1820
    Desaix-Nadaud (Étienne) • 1824-1849
    Bourdineau (François Gustave) • 1850-1862
    Gauthier (Guillaume) • 1862-1874
    Bridet (Pierre) • 1875-1890

    Résidence : Saint-Saud

    Duroy (Élie) • 1785-1815
    Duroy (Jean) • 1830-1848
    Desport (Léonard) • 1853-1872
    Duroy (Marcel) • 1873-1896

    Résidence : Piégut

    Delavallade (François) • 1760-1809
    Puybaraud (Louis) • 1838-1863
    Bonnithon (Gilles-Martial) • 1864-1890

    Résidence : Busserolles

    Eyriaud (Pierre) • 1779-1818

    Source : Minutier des notaires du département de la Dordogne.

  • Liste des sous-préfets de Nontron entre le Premier Empire et la Seconde Guerre mondiale.

    • Boyer (Geoffroi) 5 floréal an VIII
    • Trompéo (Charles) 26 décembre 1811
    • Boyer (Jean-Baptiste) mars 1815
    • Courssou (Jean-Jacques de) 12 août 1815
    • Durand-Durepaire (Michel) 22 septembre 1824
    • Boyer (Jean-Baptiste) 27 août 1830
    • Lucas-Lagane 7 août 1833
    • Boisjolin (Constant de) 29 septembre 1833
    • Boullay 5 janv. 1835 (non installé)
    • Poret de Morvan (Abel) 29 mars 1835
    • Amothe-Disaut (Edouard) 3 février 1838
    • Bost (Alexandre) 24 août 1840
    • Calvimont (Albert de) 24 janvier 1841
    • Monfanges (Désiré) 13 mars 1848
    • Gautier-Laguionie (Pierre) 15 juillet 1848
    • Castaing (G.) 21 février 1849
    • Rivaud 27 mars 1851
    • Desaix 23 septembre 1858
    • Laborie de Labatut (de) 26 avril 1865
    • Dusolier (Alcide) 8 septembre 1870
    • Duteuil 17 septembre 1870
    • Du Grosriez (Fernand) 7 mai 1871
    • Bouquerel (Gabriel) 30 mai 1873
    • Blanche (Raymond) 18 juin 1873
    • Célières (Eugène) 24 mai 1876
    • Du Bled (Victor) 7 juillet 1876
    • Tinseau (Antoine de) 21 février 1877
    • Pabot-Chatelard (Juste) 30 décembre 1877
    • Gélinet 4 avril 1883
    • Beaune de Beaurie (de) 7 décembre 1883
    • Eyguière (Jean-Fernand) 21 février 1885
    • Hermann (Guillaume) 24 mai 1889
    • Bois (Jean-Eugène) 19 janvier 1893
    • Itam (Gabriel) 10 juin 1899
    • Guillemaut (Pierre) 26 septembre 1899
    • Zimmermann (Joseph) 30 décembre 1905
    • Gouzy (Pierre) 4 janvier 1906
    • Fourcade (Jean-Raymond) 3 août 1909
    • Veisset (Justin) 16 janvier 1915
    • Peroni (Paul) 24 octobre 1919
    • Graux (Henri) 22 octobre 1920
    • Borderie (Georges) 8 septembre 1924
    • Rochefort (Louis) 6 juillet 1930
    • Lalanne (Jean) 16 novembre 1932
    • Andrieu (Robert) 17 janvier 1936
    • Barbier (Jacques) 29 octobre 1936
    • Bonneau (Albert) 19 septembre 1939

    Source : Archives départementales de la Dordogne.