Généalogie Charente-Périgord (GCP)

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  • Saint-Laurent (François de), seigneur de La Feuillade.

    1567.

    Ovale, 20 mm . — Quittance de cent livres, pour un mois de ses gages, donnée par François de Saint-Laurent, seigneur de La Feuillade, lieutenant de M. [de Carbonnières] de Chambéry, gouverneur de la citadelle de Lyon (12 décembre 1567).

    Sans légende.

    Dessin. — Un lion, sur champ fleurdelysé (d’azur, semé de fleurs de lys d’or, au lion de gueules couronné et armé du même, lampassé d’or).

    (Archives nationales. Inventaire Douët d’Arcq, n° 5334).

    Source : Sigillographie de l’Angoumois, de Philippe de Bosredon.

  • 1e extrait

    Tony, le benjamin [des garçons Mousnier-Lompré], est resté à Javerlhac où commencent ses petites classes, ayant comme compagne de jeux, Laura Dolezon, sa cousine germaine, repliée à Javerlhac. Il poursuit à Nontron puis Angoulême et passe son bac à Poitiers en juillet 1870. Débutent alors ses pré-études de médecine, sanctionnées par le baccalauréat ès-sciences, obtenu à Bordeaux en février 1871. Tony, pas plus que ses frères, n’a pris les armes en 1870, bien que les Gardes Nationaux de Javerlhac soient mobilisés et que plusieurs Bataillons de Mobiles de la Dordogne aient été levés, qui se conduisirent fort bien à la bataille de Coulmiers. Notre apprenti docteur se trouvait pendant le conflit à Bordeaux, où il voit peut-être débarquer Victor Hugo dans toute sa gloire, mais il fait aussi quelques apparitions à Javerlhac, se trouvant paraît-il à Hautefaye, avec notre laveuse Francine Manem, le jour du martyre d’Alain de Moneïs. Enfin, Tony va à Paris, plus ou moins externe à l’Hôpital de Clamart, reçu docteur en médecine en mars 1876, quarante ans après son père.

    En 1859, Aubin avait pensé que son jeune frère aurait dû s’orienter vers la Médecine de Marine, ce qui, disait-il, aurait fait économiser à la famille au moins douze mille francs, en frais d’études, mais cet avis ne fut pas suivi.

    Les trois fils Lompré ont connu, pendant leurs études supérieures, des budgets moult serrés et mené une existence assez pauvrette. Leurs lettres de Bordeaux, Brest, Paris sont pleines de témoignages de reconnaissance – du même style que ceux de leurs père et oncle de Touvent un petit demi-siècle auparavant – pour les modestes mais indispensables sommes envoyées par leur mère ; vingt francs pour les étrennes de Tony en 1873, lequel fond de gratitude, sachant, comme il l’écrit  » que la famille n’est pas en position de faire des largesses « .

    Quand le même Tony est à Bordeaux, préparant son baccalauréat ès sciences, l’affectation des trois cents francs dont il est muni à son départ de Javerlhac, donne une idée du budget d’un jeune étudiant en novembre 1870 : – Pension : F. 60, Habits : F. 100, Chapeau : F. 18, Inscrip­tions : F. 30, Gilet laine : F. 8, Lunettes (il était myope comme Aubin, mais pas daltonien) : F. 6, Voyage de Bordeaux : F. 20, Pantoufles : F. 4, 50, Blanchissage : F. 2, Bois de chauffage : F. 4, Bougies et savon : F. 3, 10 Distractions : F. 3, 25, Tête de Mort (pour ses études, bien sûr) : F. 12.

    2e extrait

    En 1876, alors que le brave Général Mac Mahon préside une Répu­blique renaissante, Tony rejoint sa mère, veuve depuis près de vingt ans et vivant seule avec son frère Numa dans le château endeuillé. Dès avril il commence à récupérer la clientèle paternelle sur Sylvain Bossoutrot, officier de santé je crois, qui s’était interposé entre père et fils Lompré. Le caractère violent de Tony – et que dire de celui d’Aubin ! – étant bien connu, il n’est pas surprenant d’avoir entendu raconter que Bossoutrot, un certain jour, se dissi­mula dans un placard plutôt que d’affronter son jeune confrère au chevet d’un malade indivis.

    En fait, bon début pour Tony Lompré, à en juger par ses Livres qui pour l’année 1880 répertorient 929 prestations médicales, soit 2,7 actes par jour ; excellente moyenne pour un médecin de village d’un temps où on ne se soignait guère dans les campagnes, surtout les hommes ; d’ailleurs, huit sur dix des clients de 1880-1890 sont femmes ou enfants. Les actes médicaux comprennent petites opérations, pose d’appareils, accouchements, réductions de fractures, extractions dentaires. Le prix moyen de l’acte paraissant être de 6 francs, le montant des honoraires espérés pour 1880 peut être évalué à 5.600 francs et le prix de la journée d’ouvrier d’alors étant de deux francs on en pourrait con­clure que notre médecin débutant gagnait environ dix salaires annuels d’ouvrier, en s’escrimant, il est vrai, dimanches et fêtes, de jour comme de nuit. Dès 1885, les recettes, comprenant quelques revenus agricoles annexes – tel le quartier de porc vendu 60 F. à M. le Curé de Javerlhac – dépassaient 7.000 F. et dix ans après, le répertoire-clients contient plus de 1.500 noms. Les honoraires d’accouchements varient de 30 à 100 F., suivant la difficulté ou le temps passé, le prix des consultations est fixé à 2 F. 50, les visites 3 F. au bourg et jusqu’à 10 F. pour les hameaux ou fermes éloignés et même 100 F. quand il faut aller soigner un Roffignac à Ruffec où ces derniers ont maison de ville outre leur château de Bellevine à Feuillade. Ces émoluments, suivant une tradition honorable et chrétienne, semblent modulés sur la situation de fortune des malades ; mais, mais ceux-ci se libéraient sans ponctualité aucune, d’où de nombreux impayés mais d’où, aussi, le lièvre reçu à l’occasion et, avec les commerçants égrotants des compensations, en vin, charbon ou chose semblable.

    Source : Mélanges sur Javerlhac, de Tony Pelpel.

  • La paroisse d’Eymoutier-Ferrier (Eymouthiers-Ferrier) en Périgord : population 300 feus, Boyer curé, généralité de Bordeaux, élection de Périgueux.

    illustration : extrait de la carte de Guyenne.

    Les lieux représentés sur la carte de Belleyme sont dans l’ordre alphabétique : Beaulieu, Chambon, Chez-Maneau, La Trecherie, Marsac, Modeuil, Puyserveau, St-Roch, St-Romain.

  • On compte 27 forges, dont 8 qui fabriquent de la fonte ou de l’acier et 19 qui fabriquent du fer.

    1. Forge de chez Manzat, sur le Bandiat, paroisse d’Augignac. Production : 500 à 550 quintaux de fer.

    2. Forge de chez Baillot, sur le Bandiat, paroisse de Savignac. Production : 500 à 550 quintaux de fer.

    3. Forge-Basse, sur le Bandiat, paroisse de Savignac. Production : 500 à 550 quintaux de fer.

    4. Chez Laveneau, sur le Bandiat, paroisse de Savignac. Production : 500 à 550 quintaux de fer. Propriétaire : Mme la comtesse Daydie. Fait exploiter.

    5. Brouliaud, sur le Bandiat, paroisse de Savignac. Production : 500 à 550 quintaux de fer. Propriétaire : Sieur Forien de Villopret. Fait exploiter.

    6. Sous-Puyrigard, sur le Bandiat, paroisse de Nontron. Production : 500 à 550 quintaux de fer. Propriétaire exploitant : François Lapouge.

    7. Lamendeau, sur le Bandiat, paroisse de Nontron. Production : 450 à 500 quintaux de fer. Propriétaire exploitant : M. de Jaliot.

    8. Jomelières, sur le Bandiat, paroisse de Javerlhac. Production : 6.000 à 7.000 quintaux de fonte; 800 à 900 quintaux d’acier. Propriétaire : M. Hastelet de Jomelières; exploitant : Sieur Vallade.

    9. Forge-Neuve, sur le Bandiat, paroisse de Javerlhac. Propriétaire : M. le marquis de Montalembert ; régisseur : Guyon. Peu exploitée.

    10. La Chapelle, sur le Bandiat, paroisse de La Chapelle-Saint-Robert. Production : 6.000 à 7.000 quintaux de fonte. Propriétaire : M. le Marquis de Roffignac; fermier : Sieur Blanchard de Sainte-Catherine.

    11. La Motte, sur le Bandiat, paroisse de Feuillade. Production : 6.000 à 7.000 quintaux de fonte. Propriétaire : M. le comte de Javerlhac ; régisseur : Sieur Beynaud de Bellefon.

    12. Rudeaux, sur un étang de la Lisonne, paroisse de Saint-Sulpice-de-Mareuil. Production : 700 à 800 quintaux d’acier. Propriétaire : Mme la comtesse Daydie ; exploitant : M. le marquis de Fayard.

    13. Bonrecueil, sur un étang de la Lisonne, paroisse de Saint-Sulpice-de-Mareuil. Production : 600 à 650 quintaux de fonte. Propriétaire : M. Lafaye Du Cousset; exploitant : M. le marquis de Fayard.

    14. Lambertie, sur la Dronne, paroisse de Miallet. Production : 400 à 500 quintaux de fer. Propriétaire : M. le marquis de Chapt. Fait exploiter.

    15. Lamaque, sur la Dronne, paroisse de Lacoussière-Saint-Saud. Production : 400 à 500 quintaux de fer. Propriétaire : Sieur Beynac. Fait exploiter.

    16. Chapelas, sur la Dronne, paroisse de Lacoussière-Saint-Saud. Production : 400 à 500 quintaux de fer. Propriétaire : Veuve du sieur Contussier. Fait exploiter.

    17. Le Cancaux, sur la Dronne, paroisse de Saint-Front-la-Rivière. Production : 500 à 600 quintaux de fonte. Propriétaire : M. le marquis Descarts (Des Cars). Fait exploiter.

    18. La Salamonie, sur le Trieux, affluent de la Tardoire, paroisse de Saint-Barthélémy. Production : 300 à 400 quintaux de fer. Propriétaire M. de Saint-Mathieu. Fait exploiter.

    19. Forge de Champniers, sur un étang, paroisse de Champniers. Production : 250 à 260 quintaux d’acier. Propriétaire exploitant : Sieur Marsiliaud.

    20. La Vallade, sur la Tardoire. paroisse de Busserolles. Production : 500 à 600 quintaux de fer. Propriétaire : M. de Vallade. Fait exploiter.

    21. Chez Bigot, sur le Trieux, paroisse de Busserolles. Production : 500 à 600 quintaux de fer. Propriétaire : Sieur Morellet. Fait exploiter.

    22. Lamandeau, sur le Trieux, paroisse de Busserolles. Production : 300 à 400 quintaux de fer. Propriétaire : Sieur Légère.

    23. Chez Gaborier, sur le Trieux, paroisse de Busserolles. Production : 300 à 400 quintaux de fer. Propriétaire : Sieur Légère.

    24. Busserolles, sur le Trieux, paroisse de Busserolles. Production : 300 à 400 quintaux de fer. Propriétaire : M. Ducousset. Fait exploiter.

    25. La Plaine, sur le Trieux, paroisse de Bussière-Badil. Production : 350 à 450 quintaux de fer. Propriétaire : M. de Labrousse. Fait exploiter.

    26. Etouars, sur un étang et le ruisseau de la Doue, paroisses d’Etouars et de Bourdeix. Production : 600 à 700 quintaux de fer. Propriétaire : Sieur Hugon. Fait exploiter.

    27 Saint-Estèphe, sur un étang et sur la Doue, paroisse de Saint-Estèphe. Production : 400 à 500 quintaux de fer. Propriétaire exploitant : Louis Ribeirol.

    Source : Les anciennes forges de la région du Périgord, de Édouard Peyronnet.

  • Nous publions ici la déclaration de succession de la veuve de Jean Agard-Durantière, maître de forge, commune de Feuillade, département de la Charente. Le défunt est décédé sans laisser de testament, à 36 ans. En 1823, Louis XVIII, frère cadet de Louis XVI, est roi de France.

    Déclaration retranscrite et éditée

    Du premier juillet 1823.

    Est comparu Dame Marguerite-Clarisse Jacques-Lanauve, veuve de Monsieur Jean Agard-Durantière, demeurante au village de Lamothe commune de Feuillade, agissant en qualité de tutrice de Marie & Guillaume Agard, ses enfants mineurs.

    Laquelle a déclaré que les dits mineurs sont héritiers ab intestat dudit feu Agard-Durantière, leur père, décédé audit lieu de Lamothe le trente janvier dernier & qu’il leur est échu par le dit décès les biens dont la désignation suit, savoir :

    Mobilier

    Suivant inventaire dressé par Maître Lajartre, notaire à Marthon, les vingt-deux, vingt-quatre & vingt-cinq février dernier, enregistré le trois mars, le mobilier de la communauté conjugale établie par le contrat de mariage passé devant Debect, notaire à Villars canton de Lavalette le sept novembre 1813 enregistré le dix-huit, s’élève à la somme de …. 87,297.63 F

    Plus, suivant acte reçu même notaire le trente juin dernier portant addition audit inventaire, à la somme de …. 3295 F

    Total …. 90,592.63 F

    Sur quoi il y a lieu de prélever :

    1° au profit de la comparante la somme de dix-neuf mille francs pour partie de la dot non entrée en communautée, ci …. 19,000 F

    2° Au profit du défunt celle de trente-neuf mille francs pour ses apports & dot non entrés en communauté …. 39,000 F

    Total …. 58,000 F

    Reste net partageable …. 32,592.63 F

    Dont moitié pour la succession est de …. 16,296.32 F

    À ajouter le prélèvement ci-dessus …. 39,000 F

    Total …. 55,296.32 F

    Reçu cent-trente-huit francs vingt-cinq centimes, ci …. 138.25 F

    Immeubles

    Acquêts

    1° Un petit corps de domaine situé à Lacroix commune de Feuillade consistant en bâtiments, jardin, terres, vignes & bois châtaigniers, acquis de Pierre Rougier dit Léraillé & de Jeanne Nadal, sa femme, dudit lieu de Lacroix par acte du douze décembre 1817 devant Bourrinet, ledit domaine non affermé, évalué à un revenu annuel de cent-quarante-neuf francs quatre-vingt-dix centimes au capital de …. 2838 F

    2° Quatorze ares de terre à Lamothe acquis de Philippe Bertrand par acte du huit mars 1818 devant Bourrinet, évalués à trois francs soixante centimes de revenu au capital de …. 24,000 F

    3° La fonderie de Lamothe avec les ustensiles, les bâtiments & la maison neuve en dépendant, terre, lavoirs, jardin & terre se joignant, droit d’eau & d’écluse & un hectare un tiers de pré; le tout acquis de M. Guyot par acte du 16 juin 1818 devant Debect notaire à Villars, et évalué avec les forges à raison des constructions & augmentations faites depuis l’acquisition sus datée à douze-cent francs de revenu au capital de …. 24,000 F

    4° Huit articles d’immeubles situés à Feuillade acquis de Léonard Janot par acte du 14 janvier 1823 devant Bourrinet, évalués à vingt-cinq francs de revenu au capital de …. 500 F

    5° Trois lots d’immeubles situés à Lamothe commune de Feuillade consistant en bâtiments, jardins, maisons, terres, vignes, bois, prés & chaume; le tout acquis de Dame Julie Fargeas Lamothe, épouse Marchadier par adjudication du dix-huit juillet 1818 devant Lajartre, non affermé, évalué à trois-cent-quatre-vingt-quinze francs vingt-cinq centimes de revenu au capital de …. 7,905 F

    Total …. 35,315 F

    Dont moitié pour la succession est de …. 17,657.50 F

    Propres

    Elles consistent en immeubles jusqu’à concurrence de vingt mille francs constitués en dot au défunt par Monsieur Pierre Agard, maître de forge, à prendre dans les domaines qui lui appartiennent au lieu des Châtres commune de Savignac.

    Reçu cent-soixante-seize francs soixante centimes, ci …. 176.60 F

    Affirmant la présente déclaration sincère & véritable.

    Veuve Durantière.

    (AD 16, sous-série 3Q, déclarations de successions, bureau de Montbron)

    Famille en arrière-plan

    Jean Agard est né en 1786, au sein d’une dynastie de maîtres de forges, originaire de la commune de Savignac-de-Nontron, département de la Dordogne, fils de Pierre Agard et Pétronille Martinot.

    Pierre Agard est propriétaire de plusieurs usines et en exploite d’autres, avec sa famille. Il est notamment le fondateur de la forge de Lavenaud, ou Laveneau, dans la vallée du Bandiat. Cet établissement occupe 120 personnes en 1811, dans une commune peuplée de moins de 400 habitants. Doté d’un haut fourneau, sa spécialité est la fabrication d’ustensiles de cuisine : poêles, casserolles, marmites, grils… etc.

    Le grand-père, fils de forgeron, exploite la forge de chez Baillot avant son décès survenu en 1776.

    Agard-Durantière se marie en 1813 dans l’église Saint-Cybard d’Ayras, aujourd’hui commune de Blanzaguet, département de la Charente.

    Son fils unique et héritier, Ernest, est né en Dordogne, deux ans plus tard. Celui-ci a supervisé pour sa mère la construction du château de Montchoix avant de devenir plus tard maire de la commune de Rougnac.

    Au moment de sa disparition, Agard-Durantière est directeur-propriétaire de la fonderie de Lamothe en Charente, ancienne forge à canons.

    Généalogie simplifiée des Agard

    I. Pierre Agard, maître-forgeron, marié avec Marie Faure, d’où Pierre Agard, qui suit.

    II. Pierre Agard, maître de forge chez Baillot, marié avec Suzanne Dubreuil, d’où : 1° Pierre Agard-Brousson, qui suit ; 2° Autre Pierre Agard, négociant, marié avec Jeanne Millet.

    III. Pierre Agard-Brousson, maître de forge chez Lavenaud, maire de Savignac-de-Nontron, marié avec Pétronille Martinot, d’où : 1° Jean Agard-Durantière, qui suit ; 2° Jean Agard-Aumont, garde d’honneur de la Dordogne, marié avec Françoise Aucouturier ; 3° Jeanne Agard, mariée avec Louis Agard-Mazière, maître de forge ; 4° Zoé Agard, mariée avec Charles Filhoud-Lavergne, médecin.

    IV. Jean Agard-Durantière, maître de forge à Lamothe, marié avec Clarisse Jacques-Lanauve, d’où Ernest Agard-Durantière, propriétaire, maire de Rougnac, marié avec Marie Bourrut-Lacouture.

    Source : Généalogie Charente Périgord.

  • Aux confins du Périgord et du diocèse de Limoges, se trouvait autrefois la petite paroisse de Soudat, châtellenie de Varaignes, avec ses 69 feux et son église vouée au culte de Julien de Brioude, un soldat romain du IIIe siècle de notre ère, converti à la religion et mort en odeur de sainteté. La fête de la Saint-Julien était le 28 août et donc ce jour-là se déroulait chaque année la fête de Soudat. La cure de Soudat desservait le bourg, ainsi que les villages de Langlardie, les Brousses, les Chaumes, la Guillaumie, les Bories, Chez-Tandeau et la Grelière. Plusieurs prêtres-curés s’étaient succédés au presbytère avant la Révolution, certains furent inhumés dans l’église, d’autres quittèrent la paroisse : Pierre Dodet (inhumé dans l’église), François-Antoine Salviat (venu de Bussière, parti à Teyjat), François Lascoux de La Valette (venu de Ségur en Limousin et † dans l’église), Jean Verneuil (parti), Étienne de Peyris († dans l’église), Jean-Baptiste Devoisin (venu de Sers et † dans l’église), Antoine Léonard (venu d’Étouars et reparti là-bas), Jean-Baptiste Gimel (parti à Siorac), Jacques Bardenac († dans l’église), Guillaume Pastoureau (parti) et enfin Jean Marcillaud du Genest, curé de Soudat en 1789, representé à l’assemblée du clergé. Ce dernier était né à Saint-Barthélémy-de-Bussière, le 11 février 1748, et avait pour parents Joseph Marcillaud sieur du Genest, et Anne Pabot. Cadet de famille, il fut ordonné prêtre jeune, tandis que son frère aîné embrassa la carrière des armes. Docteur en théologie, il était vicaire de Dournazac en Limousin en 1777. Il succéda ensuite à Guillaume Pastoureau, chanoine de la congrégation de Chancelade, cinq ans plus tard en 1782. Pendant la Révolution, il prêta le serment constitutionnel et resta à Soudat. Sous le Consulat, il adhéra au Concordat et fut transféré à Eymouthiers, cependant il continua à célébrer la messe à Soudat depuis Eymouthiers. Mort dans cette dernière commune, le 22 avril 1826, son vœu fut d’être inhumé le lendemain dans l’église de Soudat près de ses paroissiens de longue date.

    Source : Généalogie Charente Périgord.

  • Voici l’état des régents dans le Nontronnais en 1771, donné par Jean de Labrousse du Bosfrand, subdélégué pour l’intendance de la généralité de Bordeaux :

    Nontron… 4 donnent l’enseignement de la grammaire; 1 médiocre; 3 apprennent à lire et à écrire.

    Mareuil… 2 enseignent la grammaire; 1 médiocre.

    La Rochebeaucourt… 1 enseigne à lire et à écrire; médiocre.

    Saint-Pardoux… 2 enseignent à lire et à écrire; 1 mauvais.

    Abjat… 1 enseigne à lire et à écrire; médiocre.

    Saint-Saud… 1 enseigne à lire et à écrire.

    Augignac… 1 enseigne à lire et à écrire.

    Champniers… 1 enseigne à lire et à écrire; mauvais.

    Bussières… 2 enseignent à lire et à écrire; passables.

    Busserolles… 2 enseignent à lire et à écrire.

    Miallet… 1 enseigne à lire et à écrire; 1 enseigne la grammaire.

    Avec la note suivante : « Il manque beaucoup de régents pour apprendre à lire et à écrire, l’arithmétique, car dès que les enfants savent un peu lire, écrire, et les deux ou trois premières règles d’arithmétique, ce qui est appris dans autour d’une année, ils ne vont plus aux écoles, et de bons régents de cette espèce gagnaient considérablement pendant les trois ou quatre premières années, ensuite ils n’ont plus de quoi vivre. »

    Source : La vie intellectuelle en Périgord (1550-1880), de Pierre Barrière.

  • « Le vingt sept janvier mil sept cent quatre vingt neuf est décédé au château de Nontron, haut et puissant seigneur messire Louis-Gabriel de La Ramière, chevalier comte de La Ramière, baron de Nontron et de Champniers, marquis du Bourdeix, seigneur de Piégut, Pluviers, Saint-Barthélémy, Augignac, Puycharnaud, Lascaux-Botison et autres lieux, âgé d’environ quarante-huit ans, vivant époux en secondes noces de dame Anne-Louise Pichon de La Rivoire ; et après les cérémonies d’usage faites à Nontron, le corps dudit seigneur a été transféré dans l’église de cette paroisse, ou après les cérémonies d’usage il a été inhumé le lendemain dans le caveau de sa chapelle dite de Saint-Jean, sise dans ladite église ; présents hauts et puissants seigneurs messires Jean Guillot, comte du Doussay, son beau-frère, et Jean-Gédéon du Rousseau, chevalier de Chabrot, son cousin germain, qui ont signé avec nous. Chamblet, curé de Saint-Estèphe. »

    Rectifié : 21-1-1789, Laramière, Peucharnaud, Larivoire, Durousseau.

    (AD 24, 5 E 404/4, BMS 1737-1791)

  • Située à l’est du petit village de Soudat, la chartreuse de Langlardie, ici vue du ciel, était le domaine de la famille Baynaud de Langlardie à la Révolution française. Le lieu noble de Langlardie, paroisse de Soudat, fut mentionné dès 1594. Sur la carte de Belleyme, Langlardie était représenté sous le nom de « l’Englardie ». Diane de Pérusse des Cars et son mari donnèrent ce fief au capitaine de leur château de Lavauguyon, noble René de Sauzet, à l’occasion de son mariage, puis il passa ensuite à la famille de La Pisse. Les héritiers de François de La Pisse, seigneur de Langlardie, décédé en 1720, vendirent plus tard le domaine de Soudat. En 1767, celui-ci appartenait à Mathieu Baynaud, maître de forges à Ruelle. Il nomma pour gouvernante Marie Chabasse, de Rougnac, âgée de 41 ans. Les domestiques, les métayers et leurs familles étaient alors nombreux au château de Langlardie et sur l’exploitation. Le maître de forges mourut au village de Langlardie où il s’était retiré, le 24 novembre 1780, et fut inhumé dans l’église Saint-Julien de Soudat le lendemain. Son fils, Louis Baynaud, son successeur à la fonderie royale de Ruelle était déjà décédé depuis six ans. Le 11 décembre 1787, son petit-fils, autre Mathieu Baynaud, acquit une charge de secrétaire du roi aux héritiers de Jacques Pétiniaud de Beaupeyrat, de Limoges, ce qui lui conféra la noblesse. Mathieu Baynaud de Langlardie mourut en 1802, « agriculteur » et maire de Soudat. Plusieurs générations se succédèrent à la mairie. Au XIXe siècle, une élégante chartreuse remplaça le château viellissant. En 1902, le lieu était habité par Jacques-Henri Thibaud, licencié en droit, et sa femme, Anne-Catherine Guerry. Propriété privée, elle ne visite pas.

    Source : Généalogie Charente Périgord.

  • La juridiction de Varaignes s’étendait sur les paroisses de Varaignes, Bussière-BadiI, Busserolles, Soudat, et sur celles de Souffrignac, Eymoutier-Ferrier et les enclaves de Montbron, ces dernières détachées de la baronnie de Nontron et attribuées aujourd’hui au département de la Charente. Elle connaissait de toutes affaires, tant au criminel qu’au civil, à l’exception de la basse justice de la paroisse de Bussière, réservée au prieur, en exécution d’une transaction intervenue en 1541 entre messire Jean-Helie de Colonges, alors prieur de Bussière-Badil, Buxerii-Badili, tant pour lui que pour Martial de Colonges, co-seigneur du dit prieuré, et des Cars de Lavauguyon, seigneur de Varaignes, qui attribuait au dit prieur la basse justice et la viguerie dans le bourg, jusqu’à concurrence de soixante sols et un denier le..dit seigneur se réservant d’y tenir ses assises pour l’exercice de la haute et moyenne justice, mère, mixte et impère. Toutefois, en matière criminelle, le juge de Varaignes ne pouvait en connaître qu’avec le concours de deux assesseurs gradués.

    Voici quelques noms d’officiers de justice des XVIIe et XVIIIe siècles :

    1° Juges et lieutenants de juges. — 1614, Etienne de Lavaud, lieutenant; 1621, Charles Bouthinon, gradué et juge; 1635, Hélie Duport, procureur d’office; 1675, Léonard Bouthinon gradué et juge; 1677, François Eyriaud, avocat en parlement; 1680, Gautier, sieur de Chauveroche, juge, et Hélies Dayres, sieur des Rosfies, lieutenant; 1696, François de Bouthinon, sieur de Beausejour, avocat en parlement, écuyer, conseiller du roi, juge et maire perpétuel de Nontron Montazeau, lieutenant; 1705, Peyrier, juge; 1714. J. Bouthinon, avocat et juge; 1716, François Bouthiuon, sieur de Beauséjour, avocat 1761, Garay, lieutenant; 1753, Thomas Bernard, sieur de Lajarte, avocat et juge; 1763-66, Villedary, avocat en parlement et juge; Dayres, lieutenant; 1773, Joseph Bouthinon, sieur du Mas, avocat et juge; 1785, François Bouthinon, avocat et juge.

    2° Procureurs d’office. — 1617, Hélies de Labrousse, 1684, Pierre Agard, notaire, substitut; 1697, Annet Peyraud; 1698, Hélies Duport; 1710, Etienne Audebert, notaire; 1768, Sicaire Eyriaud, notaire; 1777; Léonard Bernard, sieur de Lachaume, 1773; Thomas Bernard, sieur des Jartres, procureurs ordinaires, 1767; Martial Demay; Dubois.

    3° Greffiers. — 1621, André Mesnard; 1655; Logier, 1680; Mondot, 1635; Dayres, 1691; Audebert, notaire, 1699; Montazeau, 1751; Depeyris; 1763; Charron.

    4° Sergents. — 1599, Pichon; 1607; François Cheyrade, sergent royal.

    5° Notaires. — 1597, François Coquet; Bouthinon; 1599, Morellet; 1674, Vigniaud; 1683, Mondot; 1687, Dubut; 1666, 1691, Bourinet.

    Pour la juridiction du prieuré de Bussière-Badil, nous retrouvons les suivants :

    1° Juges. — 1712, Jean Depeyris, sieur de la Boissière; 1753, Noël Durtelle de Saint-Sauveur; 1780, Janet-Lasfond.

    2° Procureurs d’office. — 1750, Léonard Bernard; 1771, Eyriaud, notaire.

    3° Greffiers. — 1569, Guillaume Durousseau; 1717, Léonard Bernard; 1723, Mondot.

    4° Sergents. — 1597, Le Reclus, sergent royal; au XIXe siècle, Bouthinon, Duroulet, Lofficier.

    5° Notaires. — 1530, Lajamme, notaire royal; 1607; Lajamme, id.; 1628, Peyronny; 1663-74, Agard; 1771, Eyriaud; 1780, Janet-Lasfond; au XIXe siècle, Janet-Lasfond, Champvallier, Desplaces, de Saint-Sauveur, Coussy.

    La nomination des officiers de justice appartenait exclusivemènt aux seigneurs, qui avaient également le droit de nommer les notaires particuliers de la seigneurie, ayant le droit d’y exercer concurremment avec les notaires royaux, dont les offices étaient héréditaires, contrairement à ceux des premiers.

    Voici donc, comme preuve partielle et provisoire, copie de deux actes anciens qui nous tombent sous la main :

    Offices de justice. — « Jacques d’Estuard de Caussade, chevalier, comte de Lavauguyon, seigneur de Varaignes et de Saint-Mégrin, baron de Tonneins, Villeton, Grateloup et autres places; conseiller du roy en ses conseils d’Estat et grand séneschal de Guyenne, à tous ceux qu’il appartiendra, salut. Nous, estant à plein informé de la suffisante capacité et expérience au faict de pratique, de maistre Garrigou Gratien, notaire, et pour aultres bonnes considérations de nous mouvant, avons comme héritier, sous bénéfice d’inventaire, de dame Diane Descars, dame de Sainct-Mégrin, nostre mère, donné et octroyé, au diet Garrigou, l’estat et office de substitut de nostre procureur d’office, en nostre libre ville et comté de Lavauguyon, et d’icelluy pourvons et pourvoyons par ces présentes pour par lui, en l’abscence de nostre dict procureur et aultrement, ainsy qu’il appartiendra, jouir et exercer le dict office, pour tel temps qu’il nous plaira, aux mesmes honneurs, droits et prérogatives et préeminences dheues et accoustumées au dict office. Mandons à tous nos officiers chacun en droict soi d’admettre et installer le dict Garrigou en exercice et jouissance de la dicte charge, ayant par préalable reçu de luy le serment au cas requis, et à tous nos justiciables de ie reconnoistre, car telle est nostre intention. En foi de quoi nous avons signé ces présentes et ycelles faict contresigner, estant an bourg de Busserolles, le neufviesme du mois de janvier mil six cent trente-six. Signé : Jacques d’Estuard; par mandement de mon dict seigneur, Douhet. »

    Vente d’office de notaire royal, d’après un acte reçu de Jalanihat, notaire royal à Javerlhac, le 27 mai 1725, et constatant que les héritiers Gandois vendirent et cédèrent, à perpétuité, à François Bourinet, praticien, fils de Me Pierre Bourinet, notaire :

    « L’office de notaire royal de feu Me François Gandois dont il est mort nanti et en auroit esté pourveu au lieu et plasse de feu Me Jean de La Bidurie, celui-ci l’ayant acquis de la veuve et hoirs de feu Me Pierre Roussaud, par contrat du 27 octobre 1663, receu par Rougier, notaire royal. Ladite vendition a esté faite pour et moyennant le prix et somme de soixante livres et celle de cinquante sols pour les espingles, payés comptant. sur ]a remise des lettres de provision datées du onziesme novembre mil six cens vingt-quatre, signées Sallonnyou et du vingt-deuxiesme novembre mil six cens soixante-trois, signées du Chaine, juge mage Bodin, procureur du roy et, plus bas, une quittance du trésorier des revenus casuels du roy, de la somme de soixante-quinze livres, signée Dumets et dattée du vingt mars mil six cens soixante-treize, avec toustes les liasses, registres et contracts receus par le dit feu Gandois… »

    (Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1892)