Généalogie Charente-Périgord (GCP)

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  • Dans son bel ouvrage, avec planches en lithochromie : Les Régiments sous Louis XV, M. Lucien Mouillard fait figurer en première ligne l’uniforme des gendarmes de la maison du roi.

    Il n’en était pas de plus brillant.

    Vêtus de fin drap rouge avec retroussis de velours noir et broderies d’or, portant en plastron la cuirasse de fer bruni niellé d’or, équipés et montés avec le plus grand soin, les gendarmes de la garde, dignes précurseurs des grenadiers à cheval de la garde impé. riale, étaient comme la fleur de la cavalerie française.

    Leur compagnie, créée par Henri IV, avait le premier rang dans l’ensemble des corps qu’on appelait la Maison rouge. Le roi en était le capitaine, et son capitaine-lieutenant servait toute l’année à la Cour. Depuis 1673, le capitaine-lieutenant était pris parmi les membres de la famille de Rohan.

    Comme tous les maîtres ou cavaliers de la maison du roi, les simples gendarmes que leur capitainelieutenant appelait « compagnons », avaient rang d’officiers.

    Pour être admis parmi eux, il fallait en principe avoir déjà servi comme officier dans un corps de ca. valerie, et les dames de la Cour concouraient aux présentations : on doit penser que leurs choix étaient des mieux justifiés.

    Après vingt ans de service dans la Maison rouge, une ordonnance royale conférait la noblesse personnelle à ceux qui ne la possédaient pas.

    Dans les batailles, sous Louis XIV et sous Louis XV, au moment décisif, les gendarmes, avec les chevaulégers, les mousquetaires et les autres cavaliers de la Garde, chargeaient – tels les cuirassiers de MontSaint-Jean, tels les derniers Berchény au soir de Sedan — « tant qu’on voulait et tant qu’il en restait ».

    A Ramillies en 1706, dans une charge destinée à couvrir la retraite de l’armée, le sous-lieutenant prince de Rohan était tombé percé de balles sur le front de la compagnie.

    A Dettingen en 1743, dans le désarroi général, tandis que les gardes françaises, se jetant à la nage dans le Mein, y méritaient le surnom de « canards du Mein », les gendarmes rouges, restés les derniers sur le champ de bataille, avaient laissé bien des leurs sur le terrain.

    En temps de paix, chargés du guet aux abords de la résidence royale, ils étaient véritablement à l’origine la garde, dont parle le poète Malherbe, et qui veille aux barrières du Louvre. Plus tard, un hôtel dépendant des domaines de la Couronne à Versailles leur avait été concédé.

    Ils disparurent par voie de réforme le 30 septembre 1787, onze ans après les mousquetaires. Dès l’année 1776, ils avait été réduits au chiffre de cinquante hommes par un ministre économe et novateur, M. de Saint-Germain. Un vent de suicide semblait dès lors souffler sur la vieille monarchie. A la veille de la Révolution, dont les signes avant-coureurs se multipliaient, elle licenciait ses meilleurs défenseurs, cette Garde, toute entière de pure race française, ces Compagnies rouges que le sentiment de l’honneur, le culte des vertus militaires, la pratique rigoureuse de l’obéissance passive avaient rendues inébranlables, si bien que, quand vint le grand soir annoncé par les philosophes, elle ne put opposer à l’insurrection armée que Royal-Allemand et les Gardes-Suisses.

    Aux Archives administratives du département de la Guerre, sur les contrôles de la maison du roi, nous avons relevé de 1688 à 1787 la liste des gendarmes d’origine limousine. Ils étaient relativement nombreux, peut-être parce que le capitaine-lieutenant qui agréait les présentations, spécialement pour cette période, était un Rohan, et que, d’autre part, une branche de cette famille possédait en Bas-Limousin le duché de Ventadour.

    C’est ainsi qu’en 1763 la compagnie était effectivement commandée par le maréchal de Soubise, ce vaincu de Rosbach dont les fautes furent exagérées par les libellistes et les chansonniers du temps et qui nommait vers la même époque un juge pour sa châtellenie d’Egletons (de Bosredon et Rupin. Sigillographie du Bas-Limousin, tome 1, page 676). On connait la ritournelle des chansonniers parisiens :

    Soubise dit, la lanterne à la main :
    J’ai beau chercher, où diable est mon armée ?
    Elle était là, pourtant, hier matin;
    Me l’a-t-on prise, où l’aurais-je égarée ?
    ……………………………………

    En réalité, c’était un bon et brave militaire que Charles de Rohan, duc de Rohan-Rohan, prince de Soubise, pair et maréchal de France, capitaine-lieutenant des gendarmes de la Garde, seigneur du duché de Ventadour et de la châtellenie d’Egletons. Plusieurs de ses contemporains lui ont rendu justice. Il était honnête et sensé, dit M. Guizot. Mais, en 1757, dans la campagne de Saxe, il avait trouvé en face de lui le grand Frédéric, il s’était laissé surprendre par ce redoutable adversaire : en vain, se plaçant à la tête de sa cavalerie, gendarmes et dragons, il avait cherché — par des charges sanglantes — à rétablir le combat. Les faiseurs de libelles, par dessus sa tête, visérent Madame de Pompadour qui le protégeait. Il ne resta pas moins en faveur, et à Sondershausen, à Lutzelberg en 1758, à Johannisberg en 1762, il prit sa revanche. Finalement, en dehors de toute consideration d’ordre militaire, il montra un courage réel, le plus difficile à pratiquer peut-être lorsque, seul des courtisans, remplissant jusqu’au bout tous les devoirs de sa charge, fidèle au monarque qui l’avait soutenu en un jour de défaite, il accompagna Louis XV, mort, à Saint-Denis. Ce jour-là, les gendarmes qui, la torche à la main, dans une haute et calme attitude, escortèrent avec lui un cadavre empoisonné par la variole et décomposé, que tous fuyaient, se montrèrent, il faut le reconnaitre, non moins dévoués à la maison de France que leurs camarades tombés sur les champs de bataille de l’Allemagne.

    Dans la liste ci-après reproduite, malgré l’orthographe, parfois inexacte, des noms de lieux et de personnes qu’il a paru nécessaire de respecter, chacun pourra reconnaitre ses proches.

    La plupart des gendarmes étaient d’ancienne noblesse. Mais il est aisé de constater que parmi eux figuraient également des bourgeois, ou tout au moins des anoblis de fraiche date. Ils ne constituaient donc pas un corps fermé.

    En regard de chaque nom ci-dessous indiqué, c’est la date d’admission dans la compagnie qui est mentionnée. Les adresses en province sont soigneusement spécifiées, parce qu’en temps ordinaire, les gendarmes à tour de rôle ne servaient qu’un trimestre par an, sauf à se présenter sans délai s’ils étaient convoqués.

    Le contrôle manuscrit qui ne remonte pas au-delà du règne de Louis XIV, paraît, à l’origine, présenter des lacunes. Les services individuels des maîtres ou cavaliers ne sont malheureusement pas indiqués. Certains sont, au moment de leur admission, d’un âge si tendre qu’il est manifeste que leur service effectif, même limité à trois mois par an, était alors provisoirement ajourné.

    L’abbé de Ventadour qui concourt aux présentations n’est autre qu’àrmand de Rohan, prince de Tournon, dit l’abbé de Ventadour, né à Paris en 1717, frère cadet du capitaine-lieutenant maréchal de Soubise. Coadjuteur de son grand.oncle, le cardinal Armand Gasion de Rohan, évêque de Strasbourg, il reçut à son tour la barrette cardinalice en 1747 et porta dès lors le nom de cardinal de Soubise. Il fut grand aumônier du roi et membre de l’Académie francaise. Il mourut en 1756. Son frère, le maréchal de Soubise, ne devait mourir qu’en 1787, l’année même où eut lieu la réforme définitive des gendarmes de la maison du roi.

    Enfin, parmi les présentants et présentés figurent plusieurs membres de la famille de Combarel. Charles de Combarel du Gibanel, ser de Sartiges, était en effet, dès avant 1750, d’après la sigillographie déjà citée, grand sénéchal du duché de Ventadour et devait à ce titre être particulièrement en faveur auprès du prince de Rohan, capitaine-lieutenant de la compagnie.

    1688. — Gabriel Servientis, écuyer, demeurant à Aigleton, province et gouvernement du Limosin. Son adresse est à Tulle, route de Toulouse.

    1703. — Jean Joseph de la Boisserie, écuyer, seigneur du dict lieu, y demeurant bailliage de Tul. Son adresse est chez M. Rivière, conseiller au bailliage de Tul, au faubourg de Tul, présenté par Servientis.

    1704. — André Mandat, écuyer, sr de Puydessus, demeurant à Limoges. Son adresse est à Limoges.

    (Il résulte d’indications ultérieures que M. Mandat est devenu brigadier).

    1706. — Pierre de Montfrabeuf de Razac, demeurant à Aïen, de la sénéchaussée de Brive, province de Limosin. Son adresse est à Brive-la-Gaillarde, présenté par M. de Sainte-Croix.

    1706. — Louis-Joseph de Chouly, écuyer, sr de la Béchadie, demeurant au dict lieu, près Journia en Limosin, dont l’intendant est M. Rouillé des Fontaines. Son adresse est à Limoges, présenté par M. des Jommeliers (?).

    1707. — Gabriel du Repère, écuyer, sr de Livron. Son adresse est à Brive-la-Gaillarde en Limosin, pour SaintRobert, au Repère, présenté par M. de la Grange.

    1707. — Pierre Grandpré de Sclafer, de la ville de Turenne en Limosin, dont M. Le Brest est intendant, distance de cent lieues, présenté par M. le marquis de Volvire. Adresse : à Souillac en Quercy, route de Toulouse.

    1708. — Gaspard de Boussac du Vert, écuyer, demeurant à Brive-la-Gaillarde, à la distance de cent lieues, présenté par lui-même.

    26 décembre 1708. — Jean-Elie du Laurens, de la ville de Tulle, demeurant présentement à Neuvic en Limosin, à la distance de cent vingt lieues, présenté par M. de la Péronie. Adresse : chez M. de la Serre à Neuvic en Limosin, par Tulle.

    24 avril 1710. — Etienne de Tranchant de Nogeat, de la paroisse Saint-Laurent-de-Gorre près Limoges, présenté par M. Mandat. Adresse : au maitre de la poste de Limoges, pour lui faire tenir.

    23 juin 1710. — Jean-Joseph du Laurens de la Terrade, de Neuvic en Limosin, dont M. Dubosc est intendant, présenté par M. du Laurens, son frère aîné. Adresse : chez M. de la Serre, à Neuvic, par Tulle en Limosin.

    2 juin 1714. — Louis de Lissac, écuyer, sr de Lage-Bennet en Limosin, à quatre lieues d’Ossel (sic), demeurant présentement au château d’Oleron, isle d’Oleron, présenté par luimême.

    27 mai 1715. — Jean Burguet, écuyer, sr de Chauffaille, à six lieues de Limoges, dont M. Dorcey est intendant, présenté par M. de la Plagne. Adresse : au maître de la poste à Limoges, pour lui faire tenir. — M. de Chauffaille est devenu ultérieurement maréchal-des-logis.

    18 mars 1720. — François Besset, sr de Vernebrune, présenté par M. de Mérinville. Adresse : à M. de la Grange, son père, pour luy faire tenir à placement, route de Poictiers à Limoges.

    2 août 1720. — Jean de Nauche, présenté par le marquis de Saint-Viance. Adresse : à lui même, à Objat, par Brive.

    28 août 1721. — Jean Boutet, sr des Martinières, présenté par M. de Mellet. Adresse : à Bellac, route de Limoges, par Poitiers, les lundis.

    27 novembre 1721. — Jean de Loubriac de Ridoulet, présenté par M. le chevalier de la Roche. Adresse : à lui-même, à Brive.

    27 novembre 1721. — Antoine Larbon, si de la Roche, présenté par M. Larbon. Adresse : à lui-même, à Mézierre, par Blac (sic) en Limosin, route de Toulouse.

    11 avril 1725. — Joseph Lavaux Desbordes, de Bellac, présenté et recommandé par M. le garde des Sceaux. Adresse : à Bellac, par Poitiers.

    11 avril 1725. – Raymond de Lavaur, sr de Fontmartin, baron de Sainte-Fortunade, présenté par M. de Saint-Priest. Adresse : à Tulle, pour Sainte-Fortunade.

    6 avril 1730. — Joseph de Faure de Viallebot, de la ville de Limoges, présenté par M. le prince Constantin. Adresse : à lui-même, à Limoges.

    2 janvier 1734. — Bernard Doudinot de la Boissière, de la généralité de Limoges, présenté par M. de Mandat. Adresse: à lui-même, à Limoges.

    16 août 1738. — Raymond-Louis d’Arche, écuyer, sr de Vaurs, de la province du Limousin, présenté par M. le maréchal de Broglie. Adresse : à Tulle, pour Beaulieu, en Bas-Limosin.

    23 août 1739. — Psaumet Ducheyron, écuyer, de la province du Limousin, parent de M. de Mandat, ancien brigadier, son oncle, présenté par M. le prince Constantin et M. le commandeur de Toul. Adresse : à lui-même, à Essé, par Confolens.

    (M. Ducheyron est, par la suite, devenu aide-major, au traitement de 6.000 livres, et servait encore lors de la réforme des gendarmes, le 30 septembre 1787).

    11 juin 1740. — Jean de la Suderie, écuyer, sr du Chambon, de la province du Limosin, présenté par M. de Lanchère, gendarme. Adresse : à Bellac.

    25 juin 1740. — Pierre Malebay, seigneur du Cluzeau, intendance de Limoges, présenté par M. de Lanchère, gendarme. Adresse : à Bellac.

    20 décembre 1740. — Louis Darfeuillie, écuyer, de la paroisse de Saint-Christophe, près Confolens, présenté par M. du Pouget. Adresse : à Bellac.

    31 mars 1741. — Pierre de Combret, écuyer, sr de la Beyssarie, de la province de Limosin, élection de Tulle, présenté par M. de Vernège. Adresse : à la Beyssarie, près Tulle, en Limosin.

    30 mai 1741. — Pascal de Germain, écuyer, demeurant à Saint-Germain-les-Vergnes, de la province de Limosin, présenté par M. du Pouget, ancien gendarme. Adresse : à Saint-Germain-les-Vergnes, près Tulle, en Limosin.

    8 août 1741. — Arnauld de Lavareille, si de la Salle, de la province de Limosin, présenté par M. de Lavareille, son frère, garde du corps du roi, compagnie de Charost. Adresse : à Uzerche, en Limosin, pour Treignat.

    5 septembre 1741. – Jean Gilles de Meynard, écuyer, sr de Queilhe, de la province de Limosin, présenté par M. Peyrat. Adresse : au château de Queilhe, près Tulle, en BasLimosin.

    28 octobre 1741. — Raymond de Grandlac, écuyer, sr de Rioupeiroux, de la province du Bas-Limosin, présenté par M. de Cousset (?) brigadier. Adresse : à Beaulieu, en Bas-Limosin.

    11 décembre 1741. — Guillaume de Loménie, de Château, de la province du Limousin, présenté par M. de Mandat, ancien brigadier de la Compagnie. Adresse : à lui-même, à Bourganeuf.

    15 février 1742. — Antoine de Maussac, écuyer, sr de Salvagnac, de la province du Limousin, demeurant dans la ville de Colonges, présenté par M. du Pouget, ancien gendarme. Adresse : à Cressensac, pour Colonges, en Bas-Limosin, route de Toulouse.

    14 mars 1742. — Jean-Louis Girbaud de Lavaysse, de la vicomté de Turenne en Limosin, présenté par M. l’abbé de Ventadour. Adresse : à Turenne, route de Toulouse, par Cressensac.

    20 mai 1742. — Pierre-Antoine Busson de Lage, de la province du Limousin, présenté par M. de Beauregard, écuyer de Son Altesse. Adresse : à la Souterraine, route de Toulouse, par Arnac.

    28 mai 1742. — Pierre-Joseph Sardain, sr du Repaire, de la province du Limousin, présenté par M. de la Brousse, brigadier, son parent. Adresse : à Chabanais, en Limosin.

    1er juin 1742. — Barthélemy d’Estresse, comte de Lanzac, de la province du Quercy, présenté par M. de Sclafer. Adresse : à Souillac, en Quercy, pour Lanzac.

    30 juillet 1742. — Simon du Chatenet de Grandsaigne, écuyer, évêché de Limoges, présenté par M. de la Borie, capitaine de cavalerie, son oncle. Adresse : à Limoges, pour Saint-Laurent.

    (M. du Chatenet, nommé par la suite maréchal-des-logis, au traitement de 3.000 livres, servait encore, lors de la réforme prononcée le 30 septembre 1787).

    4 avril 1743. — François et Jean, neveux de M. de Chauffaille. Henry du Burguet de Chauffaille, troisième neveu de M. de Chauffaille, a été ensuite reçu par M. le prince (de Rohan) qui a consenti qu’il soit admis du temps et à la place de François cy-dessus. — Jean de Chauffaille, brigadier, lors de la réforme des gendarmes, a eu une pension de 1.376 livres. Son frère Henri, a eu une pension de 601 livres.

    24 avril 1743. — François de la Garde, si de la Rebuffie, de la province du Limousin, présenté par M. de la Brousse, brigadier. Adresse : à Tulle, en Limousin.

    8 septembre 1643. — Charles-Guillaume Roche de Texon (?), de la province du Limousin, au bourg de Serilhac, présenté par M. de Mandat. Adresse : à Limoges.

    1er novembre 1743. — Benoist de Bleimont, de la ville de Limoges, présenté par M. de Coux, ancien écuyer de M. le comte de Toulouse, et par M. de Chauffaille. Adresse : à Limoges.

    (M. de Bleimont a été reçu dans la Compagnie, en Allemagne, pendant la campagne de 1743).

    1er novembre 1743. – N….. de Bicheran, présenté par M. Telliard. Adresse : à Bicheran pour Beaulieu, par Tulle en Limousin.

    5 décembre 1743. — Charles Guillaume Roche, sr de Texon, du Limousin, présenté par M. de Mandat, ancien brigadier de la compagnie. Adresse : à Séreilhac, près Limoges.

    2 janvier 1744. — Émeric-Hugon de Marsillac, écuyer, de la province du Limousin, présenté par M. de la Borie, son oncle. Adresse : à Saint-Julien en Limousin.

    11 juin 1744. — Sébastien-Raymond Ceyrac, écuyer, sr de Bouchetel, de la province du Limousin, présenté par M. du Cousset, ancien maréchal des logis. Adresse : à Tulle en Bas-Limousin.

    3 août 1744. — Louis-Charles de Villelume de Beaumont, écuyer, sr de Trasforest et d’Ambazac, de la province du Limousin, présenté par M. Ducheyron. Adresse : en la terre de Trasforest, près Limoges.

    27 novembre 1745. — Silvain de Monthebeau, de la province du Limousin, présenté par M. de la Brousse fils. Adresse : à la Souterraine, près Arnac en Limousin.

    13 avril 1746. — Jean-François-Isaac-Charles Roche, sr du Masaudran, frère de M. Roche-Texon, à la même adresse.

    6 avril 1747. — Dumont du Jassoneix, de la province du Limousin, parent de M. de Vernège, présenté par M. de la Salle, gendarme. Adresse : à Meymac en Limousin.

    18 septembre 1747. — …..de Maledent de la Poujade, de la province du Limousin, présenté par M. d’Espagnac à l’armée, avait servi comme officier dans le régiment de Gondrin en 1743, 1744, 1745. Adresse : à Brive-la-Gaillarde.

    29 avril 1749. — Joseph de Lespinasse, de la province du Limousin, fils du lieutenant-général de l’élection de Tulle, a été lieutenant au régiment de Nice, présenté par M. du Pouget, son parent. Adresse : à Tulle.

    6 mai 1749. — Psaumet Ducheyron, fils de M. Ducheyron, gendarme.

    29 mai 1749. — Jean-Baptiste de Fenieux, si de la Forge et du Mas, de la province du Limousin, demeurant en la ville de Châteaupoinssat, présenté par M. Ducheyron, gendarme. Adresse : à Morterolle en Poitou.

    28 juin 1749. — Mathieu Dorat, sr des Monts, de la province du Limousin, présenté par M. de Viallebost. Adresse : à Limoges.

    20 octobre 1749. — Dominique Lansade de Villefort, de la province du Limousin, présenté par MM. de Plaignes père et fils, ses parents. Adresse : à Brive, chez M. Lansade, son père, receveur des tailles.

    (Ce gendarme, décoré de la croix de Saint-Louis, a eu rang de capitaine de cavalerie à la réforme de 1776.)

    12 février 1751. — Étienne de Montenon, de la province du Limousin, demeurant au bourg de Saint-Prie-la-Plaine, présenté par M. de Viallebost. Adresse : à Saint-Prie-la-Plaine, par Limoges.

    26 avril 1751. – Henri-Yrieix Doudinot de la Boissière, de la province du Limousin, fils de M. de la Boissière.

    2 juin 1751. — Jean du Lac, cousin de M. du Pouget, de la province du Limousin, présenté par M. Danjony, ancien officier des gardes-du-corps. Adresse : à Bort, près Clermont en Auvergne.

    1er mai 752. — Joseph de Pons de Solières-Dumas, écuyer, de la province du Limousin, demeurant en sa terre du Mas, présenté par M. de Maltart, son cousin. Adresse : à SaintJulien en Limousin.

    9 août 1752. — Joseph de Turenne, écuyer, sr de Falgueyroux et Grandlac, de la province du Limousin, présenté par M. de Grandlac, son oncle. Adresse : à Beaulieu en BasLimousin.

    26 octobre 1752. — Jean-Nicolas de Combarel, fils de M. de Vernège, major de la compagnie.

    31 décembre 1752. — Gaspard de Puymartin, écuyer, sr de Miègemont, de la province du Limousin, présenté par M. Rignac de la Peyre, garde-du-corps du roi, de la compagnie de Noailles. Adresse : à Beaulieu en Bas-Limousin.

    28 mai 1753. — François-Pierre Daniel, écuyer, sr de la Ganerie, de la province du Limousin, demeurant à SaintLéonard, présenté par M. du Châtenet, gendarme, son oncle. Adresse : à lui-même, à Saint-Léonard en Limousin.

    6 octobre 1753. — Dominique-Jean-Joseph de Bardoulat de Plazanet, écuyer, de la province du Limousin, élection de Tulle, présenté par M. de Lavareille, gendarme. Adresse : à lui-même, à Tulle pour Plazanet.

    2 février 1754. — Joseph Durant, écuyer, sr du Boucheron, de la province du Limousin, demeurant dans la ville de Limoges, présenté par M. le vicomte de Mérinville, capitaine sous-lieutenant de la compagnie. Adresse : à lui-même, à Limoges.

    14 mars 1754. — Clément Hugon des Martines, natif de Saint-Junien en Limousin, présenté par M. de Marcillac, a servi exactement jusqu’à la réforme du 30 septembre 1787.

    23 septembre 1754. — François de Comte, sr de Monceaux, âgé de vingt-huit ans, présenté par M. de la Rodareille, brigadier des gardes-du-corps du roy. Adresse : à Monceaux près Treignac en Limousin.

    20 janvier 1755. — Jean-Léonard Meynard de Queilhe, âgé de vingt-deux ans, natif de Tulle, présenté par M. le chevalier de Rambure, écuyer de Madame Sophie. Adresse : par Tulle en Limousin, à Queilhe.

    4 avril 1755. — Jean-François de Lavareille de la Salle, fils de M. de Lavareille l’ainé. Adresse : à Uzerche en Limousin.

    8 avril 1755. — Jean-Baptiste de Lansade, natif de Brive, présenté par M. son oncle. Adresse : à Brive.

    8 avril 1755. — Arnauld Combret, natif de la paroisse de Marsillac, fils de M. de la Beyssarie. Même adresse que M. son père. M. Arnauld Combret a été compris dans la réforme de 1775, et a reçu un certificat du capitaine, à la date du 10 janvier 1784, pour des lettres de vétérance.

    18 avril 1755. — François Mallebay de la Vigerie, âgé de vingt ans, natif de Bellac, parent de M. Ducluzeau, gendarme. Adresse : à Bellac.

    25 juin 1755. — Jean-Bernardin Feydeau de Saint-Christophe, écuyer, et Michel Feydeau de Charbonnières, tous deux frères de M. Feydeau, gendarme. Adresse : à Bellac.

    24 août 1755. — André-Hébrard de Veyrinas, si du Gravier, âgé de vingt ans, natif de Nexon, élection de Limoges, présenté par M. de Chauffaille, brigadier de la compagnie. Adresse : à Nexon.

    22 septembre 1755. — Pierre Dastugue, natif de la ville de Corrèze, duché de Ventadour en Limousin, présenté par M. de Combarel de Sartiges. Adresse : à Corrèze par Tulle.

    16 juin 1756. — Philippe Hugon, sr de Marcillac, père de feu M. de Marcillac, gendarme, en remplacement de son fils, décédé à l’hôtel. Adresse : à Saint-Junien en Limousin.

    26 septembre 1756. — Clément-Hugon de Marcillac, natif de Saint-Junien en Limousin, frère de M. de Marcillac, gendarme, mort à l’hôtel le 15 juin. Adresse : à Saint-Junien en Limousin.

    30 avril 1757. — Antoine Dumas, écuyer, si des Combes, natif de Tulle, présenté par M. de Saint-Germain. Adresse : à Tulle.

    27 mai 1757. — Jean-Baptiste de Vidaud, écuyer, natif de Limoges, présenté par M. de Saint-Cricq. Adresse : à Limoges.

    6 juin 1757. — Gautier de la Vergne, écuyer, chevalier de Saint-Louis, ancien capitaine au régiment de la Fère, présenté par M. Ducheyron. Adresse : à Aixe en Limousin, près Limoges.

    6 juin 1757. — Joseph-François Ruben, sr de Couder, natif de la ville d’Eymoutiers en Limousin, présenté par M. de Lavareille l’aîné. Adresse : à Limoges.

    12 juin 1757. — Jean Materre des Raoux, natif de la paroisse Saint-Hilaire-les-Courbes, intendance de Limoges, présenté par M. le chevalier de la Rodarelle, garde-du corps à la compagnie de Villeroy. Adresse : à Uzerche, pour Treignac en Limousin.

    20 juin 1757. — François de Lage-Dumas, natif d’Availle, frère de M. de Lage-Dumas, gendarme. Adresse : à Confolens.

    9 avril 1758. — Jacques-Philippe de Gay, écuyer, baron de Nexon, présenté par M. Ducheyron.

    (D’après une note, il est passé aux mousquetaires gris le 6 octobre 1764.,

    24 août 1753. — Guillaume Rouliat de Razez, natif de Limoges, présenté par M. de Viallebost. Adresse : à Limoges. M. Rouliat de Razez a été compris dans la réforme de 1775.

    22 octobre 1758. — Jean-Baptiste Delmas, écuyer, sr de la Rebière, natif de la ville d’Ussel, présenté par lui-même. Adresse : à Ussel en Limousin. par Tulle.

    9 avril 1759. — Étienne de Meyvière, écuyer, natif du bourg de Vigeois en Limousin, présenté par M. de Lavareille. Adresse : à Uzerche.

    26 juin 1759. — Charles David, écuyer, sr des Étangs, et Pierre-François David, écuyer, natif de la paroisse de Nexon, généralité de Limoges, présenté par M. de la Rochetexon. Adresse : à Limoges.

    30 juin 1759. — Charles-François Moulinier, sr de la Rivière, natif de Bellac, présenté par M. Du Cluzeau père. Adresse : à Bellac.

    5 juillet 1759. — Martial Dugenety, natif de Limoges, présenté par M. Dorat des Monts. Adresse : à Limoges.

    28 janvier 1760. — Pierre Pasquet, écuyer, sr de Figas, présenté par M. Ducheyron. Adresse : à Ségur par Uzerche en Limousin.

    1er avril 1760. – Jean-Paul de Combarel, né à Paris, paroisse Saint-Nicolas-des-Champs, fils de M. de Vernège, major de la compagnie des gendarmes de la garde. Adresse : à Paris.

    29 août 1760. — Jean-Jacques Lionet, écuyer, chevalier de Saint-Hippolyte, natif d’Egletons, a servi dans le régiment de Nice pendant quatorze ans, présenté par M. le chevalier de Soudeilles. Adresse : à Égletons en Limousin.

    5 avril 1763. — Jean-Baptiste Goursault de Merly, écuyer, natif de Rochechouart, neveu de M. de Vareille, chef de brigade des gardes-du-corps, présenté par M. le vicomte de Mérinville. Adresse : à Rochechouart.

    (D’après une note marginale, son certificat du 26 mars 1788 a été remis à M. du Chatenet.)

    9 juin 1763. — Paul-Guy de Gimel, écuyer, né le 10 mars 1748 à Tudeils, en Bas-Limousin, présenté par M. de Granlac. Adresse : à Beaulieu en Bas-Limousin.

    (M. de Gimel a passé ultérieurement au corps royal d’artillerie, où il est devenu capitaine décoré de la croix de Saint-Louis en 1785.)

    9 juin 1763. — Charles du Teilhet de la Mothe, écuyer, natif d’Arnac en Limousin, présenté par M. le baron d’Espagnac, lieutenant-général, son oncle. Adresse : à Brive.

    (M. du Teilhet de Lamothe a passé sous-lieutenant de dragons dans la Légion corse en 1770.

    16 septembre 1763. — Jean-Louis Dufaure, sr du Bessol, natif de Beaulieu en Limousin, présenté par M. de Grandlac. Adresse : à Beaulieu en Bas-Limousin.

    20 septembre 1763. — Léonard-Antoine de Grandseigne, chevalier, présenté par M. du Chatenet. Adresse : au château d’Enerat, près Limoges.

    1er octobre 1763. — Louis-Charles de Magnac de Bergeron de Chaumont, natif de la paroisse d’Ussac en Limousin, présenté par son parent M. de Combarel, capitaine de cavalerie. Adresse : au château de Chaumont, près Brive.

    (Il résulte d’une mention marginale que M. de Bergeron de Chaumont a servi très exactement jusqu’à la réforme de 1787.

    1er décembre 1763. — Siméon Lamy de Lachapelle, de Limoges, présenté par Mgr l’évêque de Limoges.

    15 juin 1764. — Antoine Faulte du Buisson, écuyer, natif de Limoges, présenté par M. Dièche. Adresse : à Limoges.

    1er avril 1765. — Jean-Baptiste de Massoulié, écuyer, natif de Beaulieu en Bas-Limousin, présenté par M. de Grandlac, son parent. Adresse : à Beaulieu en Bas-Limousin.

    11 mai 1765. — Raymond Dupeyrat, natif d’Uzerche en Limousin, âgé de huit ans, neveu de M. de Chauffaille. Adresse : à Uzerche.

    (M. Dupeyrat a passé comme garde-du-corps dans la compagnie Villeroy, en mai 1772.

    1er novembre 1765. — Martial de Braquilanges, écuyer, sr de Mortegoutte, présenté par M. de Combarel. Adresse : au château de Mortegoutte, près Tulle en Limsusin.

    31 mars 1766. — Charles Gontaut, écuyer. si de Billac, natif de Billac, présenté par M. de la Force, son oncle, garde-du-corps à la compagnie de Noailles. Adresse : par Beaulieu en Bas-Limousin, à Billac.

    17 juin 1766. — Jacques-François-Clair de Lavaur, écuyer, natif d’Argentat en Bas-Limousin, présenté par M. de Combarel. Adresse : à Argentat en Bas-Limousin.

    30 mai 1767. — Pierre-Alexandre de la Majorie, chevalier, sr de Soursac, natif de Foussat, élection de Tulle, présenté par M. de la Beyssarie. Adresse : à Clermont, pour Mauriac en Auvergne.

    26 juin 1767. — Paul, chevalier de Nollet, écuyer, natif de Saint-Junien en Limousin, a servi comme lieutenant au régiment de Hainaut-Infanterie, a été nommé chevalier de Saint-Louis. Adresse : à Saint-Junien.

    29 juin 1767. — François de Lavareille le Cadet, natif d’Uzerche en Limosin, âgé de quatorze ans, présenté par cinq ans, natif d’Argentat en Limousin, présenté par M. le baron d’Espagnac. Adresse : à Ussel.

    4 février 1774. — Sapientis, natif de Brive, présenté par Mme l’abbesse d’Ussel et M. de Lansade. Adresse : à Brivela-Gaillarde.

    17 mars 1774. — Léonard du Teilhet de Lamothe, âgé de dix-sept ans, natif de Brive, présenté par MM. de Chauffaille et du Cheyron. Adresse : à Brive.

    18 mars 1774. — Bernard de la Pommeraye, sr de Lavaysse, âgé de dix-huit ans, natif de la paroisse SaintÉtienne de Neuvic, diocèse de Limoges, présenté par M. de la Vergne père.

    24 mars 1774. — Pierre de Loménie, écuyer, âgé de vingtsix ans, natif de Limoges, présenté par M. de Laulanier. Adresse : à Limoges.

    1er juillet 1775. — Jacques-Jean de Bruchard, écuyer, âgé de vingt-quatre ans, chevalier, sr de la Pommélie, natif de la paroisse Saint-Paul en Limousin. A déjà servi comme sous-lieutenant au régiment d’Aunis-Infanterie, présenté par M. du Châtenet. Adresse : au château de la Pommélie, paroisse Saint-Paul, par Limoges.

    6 octobre 1775. — Géraud du Bac, écuyer, âgé de quinze ans, natif de Servières en Limousin. présenté par M. de la Coste, chevalier de Saint-Louis, officier des gardes-ducorps. Adresse : par Tulle en Limousin, à Argentat pour Servières.

    (Ici se place la réduction à cinquante du nombre des gendarmes.)

    20 mai 1783. — Jacques-Joseph Dufaure de Sauvezie de Meilhac, âgé de vingt-huit ans, neveu de M. le baron d’Espagnac. Adresse : à Brive-la-Gaillarde, pour Voutezac.

    2 janvier 1785. — Jean Dufaure, chevalier de Meilhac de Sauvezie, frère de M. de Meilhac, surnuméraire dans la compagnie, a été reçu par le prince (de Rohan) comme ayant servi dans le régiment de Neustrie, en qualité de lieu tenant en second, depuis le 16 juin 1776, jusqu’au 2 octobre 1784.

    10 avril 1786. — Pierre – François – Marie Meynard de Queilhe, âgé de dix-sept ans et demi, natif de Tulle, pa roisse Saint-Julien, fils de M. Meynard de Queilhe, gendarme, présenté par M. son père. Adresse : à Tulle.

    2 octobre 1786. — Jean-Baptiste, chevalier de Ribeyreyx, ågé de vingt-sept ans, gentilhomme de la province du Limousin, natif de Romorantin en Sologne, présenté par M. le comte d’Agoust. A servi en qualité de lieutenant au régiment de Navarre-Infanterie.

    21 octobre 1786. — Antoine de La Joimard de Bellabre, âgé de trente-quatre ans, natif de Saint-Léonard, diocèse de Limoges, a servi dans la première compagnie des mousquetaires, a été présenté par S. A. Mgr le prince de Montbazon. Adresse : à Saint-Léonard en Limousin.

    15 janvier 1787. — Charles Pasquet, chevalier, så de Salagnac, fils de M. le comte de Salagnac, présenté par M. Du Cheyron, son cousin. A servi dans le régiment Prince de Turenne en qualité de lieutenant. Adresse : au château de Salagnac, par Uzerche en Bas-Limousin.

    6 janvier 1787. — Jean-Étienne Jacques de Monneron, écuyer, âgé de vingt ans, fils de M. de Monneron, ancien mousquetaire, présenté par M. du Châtenet, maréchal des logis, son oncle. Adresse : à Limoges.

    6 mars 1787. — Joseph Roulhac de Chézeau, écuyer, âgé de vingt ans, natif de Limoges, neveu de M. de Roulhac de Razès, ancien gendarme, présenté par son oncle, a servi dans le régiment Royal-Cavalerie à Strasbourg. Adresse : à Limoges.

    9 mars 1787. — Jean-Joseph de Compreignac, a servi dans les gardes-du-corps, compagnie Écossaise, depuis le 10 juin 1770, jusqu’au 25 mars présenté par M. Du Cheyron, major.

    22 avril 1787. — Jean-Gabriel-Martin de Laveyrie, âgé de dix-huit ans et demi, natif d’Hautefage, diocèse de Tulle, présenté par M. de Turenne, gendarme de la garde. Adresse : à Argentat, par Tulle.

    30 mai 1787. — Jacques La Brue de Saint-Bausile, écuyer, âgé de vingt-trois ans, natif du diocèse de Limoges, a servi dans les gardes-du-corps depuis le 26 septembre 1773, présenté par M. le maréchal de Noailles. Adresse : par Tulle, à Argentat.

    25 juin 1787. — Jean-François-Martial de la Mazorie ou de la Majorie, écuyer, âgé de dix-neuf ans, natif de Tulle en Limousin, présenté par M. de Turenne, gendarme de la garde. Adresse : à Tulle.

    (Ce gendarme fut le dernier Limousin admis avant la réforme prononcée le 30 septembre 1787.)

    (Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, 1909)

  • Henri IV créa, en 1609, une compagnie d’ordonnance de Mgr le Dauphin qui prit, deux années plus tard, sous Louis XIII, le titre de Gendarmes de la Garde et fut comprise dans l’état de la Maison du Roi avec les Gardes du corps, les Chevau-légers de la Garde, les Grenadiers à cheval, les Mousquetaires gris et noirs. Cette compagnie, qui eut de tout temps le Roi pour capitaine, était commandée par un capitaine-lieutenant ayant sous ses Ordres deux capitaines sous-lieutenants, trois enseignes, trois guidons et dix maréchaux des logis dont deux aides-majors.

    Elle se composait de deux cents gendarmes ou maîtres, répartis en quatre brigades, y compris huit brigadiers et autant de sous-brigadiers, quatre porte-étendards et quatre aides-majors de brigade. Au milieu du XVIIIe siècle, le nombre descendit à cent-cinquante gendarmes. En 1776, le comte de Saint-Germain en réduisit encore l’effectif, si bien que la gendarmerie de la garde ne forma plus qu’un demi-escadron. L’uniforme des gendarmes était écarlate, galonné d’or sur toutes les coutures ; il y fut ajouté, à partir de 1715, des parements de velours noir. La cocarde était noire également, le plumet blanc.

    Au dire du P. Daniel dans son Abrégé de l’histoire de la Milice Française paru en 1773 (tome II, page 444), ce corps fut toujours composé de gens d’élite et la réputation de sa valeur ne cessa d’être égale dans les batailles et les combats. Jusqu’au début du règne de Louis XIV, les gendarmes de la garde tinrent, d’après le même historien, le premier rang et eurent le pas sur les gardes du corps. ll fallait être « de famille hors du commun » pour entrer dans la Compagnie. Le commandement de la gendarmerie de la garde resta longtemps dans la famille de Rohan. Nous avons noté comme guidon de la Compagnie en 1673 Armand de Madaillan, marquis de Lassé (1), comme enseigne en 1717 Louis-Joseph de Madaillan (2), comme brigadier en 1679 Jean de Paty, sr de Fontblanche, demeurant dans la cité de Périgueux (3) ; comme guidon à partir de 1743 Joseph de Ségur Cabanac, et comme guidon également, en 1769, le fils de celui-ci, tous deux devenus ensuite officiers généraux.

    En consultant aux Archives administratives du Ministère de la Guerre les contrôles des « Gens d’armes » de la Garde du Roi, nous avons relevé un certain nombre de militaires périgourdins. En voici la liste depuis 1685, avec l’orthographe que domme des noms le registre original.

    Notre distingué collègue, M. le comte de Saint-Saud, qui connaît si bien les anciennes familles du Perigord, a bien voulu se charger de revoir cette liste à laquelle il a apporté un très grand nombre d’anotations intéressantes. Nous avons le devoir, et le plaisir, de lui exprimer notre bien sincère gratitude ainsi qu’à ses doctes et obligeants collaborateurs MM. le vicomte de Gérard et Boisserie de Masmontet.

    1694.
    Hélie de Drier ou Le Drier, écuyer, de Sainte-Foy-la-Grande, diocése de Périgueux (4).
    Jean Desont Douac, écuyer, sieur de Ramefort, demeurant à Mareuil, présenté par le comte de La Vauguion (5).

    1702.
    François Grimoard, écuyer, sieur de Sainte-Croix, demeurant à Jamac, près Périgueux, présenté par M. de Mirande et Romefort.

    1704.
    Jean-Baptiste de Marindat, écuyer, sieur du Cousset en Périgord (6)
    Pierre de la Garde de Seigny et de Vualon, écuyer, sieur de Mirabel, demeurant à Vieux-Mareuil, présenté par Madame de Niossent (7).

    31 mars 1705.
    Philippe de Ramefrt, écuyer, sieur de Faudeu de la Chaux, demeurant à Mareuil, présenté par son père.

    1706.
    Louis de Campagnac, écuyer, demeurant à Campagnac, près Sarlat, présenté par M. Valot (8).
    François Hélie, sieur de La Brousse, demeurant à Bussière en Périgord (9).

    1707.
    Daniel Meyniac, écuyer, de Sainte-Foy sur Dordogne, présenté par M. Le Drier.

    25 juin 1707.
    Jean-Pierre Moras, écuyer, sieur de La Richardie, de Périgueux.

    25 septembre 1707.
    Antoine de Loulme, sieur de La Grange Courlay, de Périgueux, présenté par M. de Paty (10).

    1708.
    Joseph de Baudel, écuyer, sieur de Cardou près Bergerac, présenté par M. de Paty (11).
    Jacques Durand, écuyer, seigneur de la Tour de la Rolfle, paroisse de Rouffignac, présenté par Mme la marquise de Gouffier (12).

    2 septembre 1712.
    Louis-Ange Masclac, à deux lieues de Sarlat, une lieue et demie de Gourdon, présenté par M. le marquis de Beauremont.

    1713.
    Pierre de la Brousse, seigneur de Pamicol, paroisse de Bussière à six lieues d’Angoulême, présente par son frère (13).

    1714.
    Pierre Duvignau, seigneur de la Vergne, demeurant à Thiviers, présenté par M. du Cousset. De son mariage avec Thérèse Lacombe, de Thiviers, Pierre Duvignaud eut plusieurs enfants. Chevalier de l’Ordre de Saint-Louis, il mourut en 1747, âge de 72 ans, et fut enseveli dans l’église des Récollets de Thiviers.

    1722.
    Pierre-Joseph de Froidefond, écuyer, seigneur de La Borde, de Périgueux, présenté par M. le marquis de Clussac (14).
    Pierre Bucherie, près Montpon à trois lieues de Sainte-Foy, présenté par M. Landrais.
    Jean de La Brouhe, de Sainte Foy sur Dordogne, présenté par M. Le Drier (15).

    1724.
    Pierre Aima Fregigel, de Bergerac, présenté par M. Le Drier (16).

    1725.
    Hélie de Boisseul Duvignait, de Thiviers, présenté par son père (17).
    Pierre Dealba, écuyer, seigneur de la Gironie, de Bergerac, présenté par M. Le Drier (18).

    1727.
    François Mallet de la Torre, écuyer, de la ville de Périgueux, présenté par M. de Plaigne (19).

    1781.
    Pierre de la Bastide, seigneur de Chaune, de Périgueux, et son frère Jean-Baptiste de la Bastide, présentés par M. de Plaigne (20).

    1734.
    Pierre de la Bastide du Perrier, présenté par M. de la Bastide de Chaune, son père (21).

    10 juin 1739.
    Pierre de La Tané, de Mussidan, présenté par le duc de la Force (22).

    1er juillet 1740.
    Antoine Teulier, écuyer, seigneur de Saint-Hilaire, présenté par M. de Plaigne père (23).

    19 avril 1741.
    André Nicolas, écuyer, seigneur des Paques, de Villamblard, présenté par M. de la Bastide de Chaune (24).

    20 janvier 1743.
    De Ladot, écuyer, de la paroisse d’Allemans, présenté par M. du Cousset.

    4 avril 1743.
    Joseph de Castillon, écuyer, seigneur de la Jaunarie, de Périgueux, présenté par M. le marquis de Saint-Chamans (25).

    24 avril 1743.
    Grégorie Audet de Castillon, frère de M. de la Jaumarie.

    23 août 1743.
    Pierre de la Batud, natif de Versailles, fils de Léon de la Battud, seigneur de la Perolle, ancien exempt des gardes du corps, présenté par Mlle Paradon sa tante, femme de Mesdames.

    20 octobre 1748.
    Gabriel-Archange Marauzac de Suan, de Sarlat, présenté par M. D’Aubenton, commissaire général de la marine (26).

    1er janvier 1744.
    Louis d’Escravayat de la Barrière, de la Maison Neuve près Saint-Pardoux la Rivière, présenté par M. de Mérinville (27).

    2 août 1744.
    Louis-Bertrand Chantal, écuyer, seigneur de Puilimeuil, de Périgueux, présenté par M. de la Bastide (28).

    14 février 1746.
    Pierre La Porte de Banneuil, de Sarlat, présenté par M. le marquis de Saint-Chamans, qui s’y intéresse « infiniment » (29).

    22 février 1747.
    Léonard Ouby de Jaurias, présenté par M. de Paques, son parent. Adresse : à Mareuil par Angoulême (30).

    6 mars 1749.
    Pierre-Vincent Faure de Gardonne, à Périgueux, présenté par M. du Cousset (31).

    10 juin 1749.
    Yrieix Lansade de Plaigne, présenté par son père (32).

    24 septembre 1749.
    Charles, seigneur de Carrientao ou Curieux, près Bergerac, présenté par M. de Poinssonnet (33).

    31 mars 1750.
    Adrien-Sicaire Texier, de Nontron, présenté par M. de Vareilles, exempt de Gardes du Corps (34).

    8 mai 1750.
    Jean-Baptiste Bourdineau, de Thiviers, présenté par M. Duvignaud, Son parent.

    9 août 1750.
    Henry Ducluzeau de Lombard, du bourg de Saint-Sulpice de Mareuil, présenté par M. Durfort et le baron de Wangen (35).

    3 juin 1751.
    Jean Gorst de la Mirande, âgé de dix-sept ans, né aux Mirandes par Sarlat, présenté par M. le marquis de La Salle.

    6 septembre 1751.
    Pierre Mestre de Hap, écuyer, natif de Bergerac, présenté par son cousin, M. Saint-Martin de Hap, capitaine au régiment de Montmorin.

    8 septembre 1751.
    Pierre de Saint-Paul, écuyer, né à Bergerac, présenté par M. Chadau, officier au régiment de Montmorin.

    10 février 1752.
    Jean La Poyade de Tisac, de la paroisse de Fouguerolles, présenté par Mí. de Poinsson.net (36).

    2 mai 1752.
    Gabriel Le Junie, de Sainte-Foy sur Dordogne, présenté par M. de Poilssonnet.

    5 octobre 1752.
    André Nicolas Despaques, écuyer, sieur du Cauze, présenté par M. Despaques, son cousin.

    25 octobre 1752.
    Jean de Beauchamp, seigneur des Temples, des environs de Hautefort, présenté par M. de Saint-Hilaire.

    26 décembre 1752.
    François de la Salle, écuyer, seigneur de la Gondie et du Breuil (37), de Born par Périgueux, prséenté par M. de Macon du Sauzet.

    19 mai 1753.
    Jacques Delcer et son fils François, de Monferrand du Périgord, présentés par M. de Beauregard.

    1er mai 1754.
    Nicolas-Joseph de Lidonne, de Périgueux, présenté par M. de Jaurias, son oncle.

    16 juin 1754.
    François Teullier de Saint-Hilaire, présenté par son père.

    13 août 1754.
    Théodore Dupuch de Grangeneuve, écuyer, d’Eymet, présenté par M. de Poinssonnet (38).

    4 septembre 1754.
    Pierre Beauville de la Poyade, de Montravel, présenté par son frère (39).

    8 avril 1755.
    Elie-Jean Fourichon, écuyer, seigneur de Croze, de la paroisse de Milhac de Nontron, présenté par M. de la Brousse, son oncle (40).

    2 avril 1755.
    Jean Castillon de la Jaumarie, de Périgueux, présenté par son père.

    4 mai 1755.
    Louis de Lamberterie, chevalier de Malzac, paroisse de Rouffignac, présenté par M. de la Jaumarie (41).

    28 juin 1756.
    Mathieu Dartinsec chevalier de La Forie, paroisse de Morte mart, présenté par M. Martin de la Chosedie, garde du Roi (42).

    30 décembre 1756.
    Jean Masmontet de Fontpeyrine, de Sainte-Foy sur Dordogne, présenté par M. de Poinssonnet (43).

    6 juin 1757.
    François Nicolas Despaques, de Montagnac-la-Crempse, présenté par son père.

    6 septembre 1757.
    Bertrand Castan, de la paroisse d’Orliaguet, présenté par M. de Gorsse.

    2 avril 1758.
    François de Bardy, seigneur de Fayolle, né à Faurtou, paroisse de Montagrier, présenté par M. de Saint-Hilaire (44).

    17 octobre 1758.
    Jean Dartensec, écuyer, sieur de la Farge, natif de la Forie, paroisse de Mortemart, présenté par son frère.

    3 mai 759.
    Etienne Gaussen du Temple, né à Sainte-Foy sur Dordogne, présenté par M. de La Poyade (45).

    12 juin 1759.
    Jean-Pierre de Valette, né à Varenne près Bergerac, présenté par M. de Poinssonnet (46).

    5 septembre 1759.
    Adrien Faure, d’Excideuil, présenté par M. Despaques.

    21 décembre 1759.
    Jean de Boufils, écuyer, sieur de la Vernelle, de Bergerac, présenté par M. de Commarque, garde du corps (47).

    21 février 1760.
    Guillaume-Joseph de Burier sieur de la Sicardie, de Cendrieux, présenté par M. le marquis de Lostanges.

    16 mars 1760.
    Jean Bordrie de la Douch, du Bugue, présenté par M. de Carrieux et par M. Dales, garde du corps.

    31 août 1760.
    Pierre Esclaffer de la Gorse, né à Nadaillac en Périgord (48).

    29 septembre 1761.
    Raymond d’Orsort (Orosaure) de Tantalou, de Périgueux, présenté par M. La Roque, capitaine de cavalerie.

    18 novembre 1761.
    Martial Guichard de Versinas, de Périgueux, présenté par M. du Cheyron.

    10 avril 1762.
    Pierre Manon de la Planssonnée, écuyer, seigneur de Montarcas, natif de Périgueux, présenté par M. le comte de Neuvi.

    4 mai 1762.
    Joseph-Jérôme de Bonnet de la Chapoulie, écuyer, de Sarlat, présenté par M. de Saint-Hilaire (49).

    10 mai 1762.
    Jean Limoges des Périers, de Terrasson, présenté par M. de Saint-Exupéry.

    10 juin 1763.
    Joseph de Mérédieu, écuyer, seigneur de Maupas, de Périgueux, présenté par M. de la Bastide.

    25 juin 1763.
    Adrien-Ambroise Texier, seigneur de Thalivaux, de Nontron, présenté par son père (50).

    4 décembre 1763.
    Jean et Jean de Commarque, 11 et 10 ans, petits-fils de M. Menou de Camboulan, ancien gendarme.

    2 avril 1764.
    Guillaume Delsond (Delfau), écuyer, de Darland, diocèse de Sarlat (Daglan) (51).

    15 août 1764.
    François Lansade de Plaigne, d’Excideuil, présenté par son père (52).

    10 octobre 1764.
    Henry Quessart de Beaulieu, de La Roche-Chalais, présenté par le comte de Périgord (53).

    17 avril 1765.
    Joseph d’Alibert, écuyer, de Saint-Jean d’Estissac, présenté par M. de Montagnac, garde du corps.

    10 juin 1765.
    Antoine Gigounouac, seigneur de Verdon, présenté par son frère, garde du corps (54).

    12 juin 1765.
    Jean-Baptiste Gondour de Beaulieu, de Sarlat, présenté par M. de Gorsse.

    9 mai 1766.
    Jean-Claude de Desmartis, de Bergerac, présenté par M. Duzerche, lieutenant-colonel au régiment de Soubise.

    19 juillet 1766.
    Jean-Marie de Montagu, écuyer, seigneur de la Siguenie, de Périgueux, présenté par M. de la Bastide (55).

    12 juillet 1766.
    Jean de la Garcie, écuyer, de Campagnac près Sarlat, préseuté par M. de Verdon, garde du corps.

    19 décembre 1766.
    Jean de Grenier de Nabineau, écuyer, né au Pizou, présenté par l’abbé Gameson (56).

    4 février 1767.
    Antoine Reynal, de Domme, présenté par M. le chevalier de Bonnefond, capitaine aux grenadiers de France et M. de Saint-Exupéry, exempt des gardes du corps.

    27 février 1767.
    Jean d’Eymerie, né à Pomport, présenté par M. de Ségur, capitaine aux Dragons-Soubise (57).

    29 avril 1767.
    Simon de Brou, de Périgueux, presenté par M. de Montrevel (58).

    8 mai 1767.
    Pierre Theullier de Saint-Hilaire, de Tourtoirac, présenté par son père (59).

    8 août 1767.
    Joseph Valleton de Boissière, chevalier de Garraube, écuver, de Bergerac, présenté par M. Daché. – Se retira pour acheter une charge dans les Cent-Suisses.

    29 mars 1768.
    Jacques Depuis, écuyer, de Bergerac, présenté par M. Depus, garde du corps (60).

    14 juillet 1768.
    François-Etienne de la Salle, écuyer, de Blis-et-Born, présenté par M. de la Salle de la Gondye, son père (61).

    28 novembre 1768.
    Antoine Audebert du Breuil, de Périgueux, présenté par M. le comte d’Apchon (62).

    1er avril 1769.
    Henry de Molesme, de Poujol, présenté par M. de Castan.

    12 janvier 1770.
    François de la Broue, écuyer, natif de Gomie, diocèse de Sarlat. Adresse à Payrac en Quercy. Présenté par M. Daché (63).

    23 février 1770.
    Jean Pourquery, écuyer, de la ville de Limeuil, présenté par M. Daché.

    2 avril 1770.
    Pierre-Isaac Fumouce de Thénac, né paroisse du Monteil près Bergerac, présenté par M. Dache (64).
    Joseph Byma de Fregigues, de Bergerac, présenté par son père et M. de Poinssonnet (65).

    25 avril 1770.
    Jean-Léonard de la Borderie de Boulou, écuyer, de Montignac, présenté par M. l’abbé de Cléda.

    28 juin 1770.
    Pierre Boischier seigneur de Noyllac, de Périgueux, présenté par M. de la Bastide.

    1er octobre 1770.
    Jean-Baptiste de Valbrune, écuyer, seigneur de Bclair, de la paroisse de Léguilhac-de-Loches, présenté par son frère, garde du Corps (66).
    Bernard-Francois Dartenset, écuyer, de Gourjou près Agonac, parent de M. de la Bastide (67).

    12 octobre 1770.
    Mathieu de Ségur, né à Bergerac.

    15 octobre 1770.
    Etienne-Pierre de Charade (Chérade) de Monbron d’Orlie, âgé de dix ans (68).

    1er février 1771.
    Jean-Philippe Moreau de Montjulien, écuyer, né paroisse de SaintMartial de Valette au château de Moncheuil (69).

    11 mars 1771.
    Jean Dumas de la Rongère, écuyer, sieur de la Morlie, de Terrasson, présenté par M. de Saint-Hilaire.

    28 avril 1771.
    Guillaume d’Éguilhen (Guilhen), écuyer, sieur de la Gondye, d’Excideuil, présenté par M. le vicomte d’Harambure. – Congé du 28 novembre 1775 pour entrer dans les troupes légères (70).

    1er septembre 1771.
    Pierre-François-Georges de la Bastide, de Périgueux, présenté par son frère, maréchal des logis (71).

    23 avril 1772.
    François de Vergniol de la Gramure, écuyer, né à Bergerac, présenté par MM. de Montchenu et le comte de Bonneville. – Congé du 22 novembre pour entrer dans le régiment de Port-au-Prince.

    12 juin 1772.
    Joseph Valleton de Boissière, écuyer, du château de Garraube près Bergerac, présenté par M. de Saint-Martin de Veyran.

    24 juin 1772.
    Pierre Borros de Gaimanson, de Mussidan, neveu de M. l’abbé de de Gamanson (72).

    7 juillet 1772.
    Guillaume-Silvain Durand de Nouaillat, écuyer, de Puyberaud près Nontron, présenté par M. du Chatenet (73).

    21 septembre 1772.
    François de Beaupuy, écuyer, de Fossemagne, présenté par son frère, garde du corps.

    8 février 1773.
    Pierre de la Poyade, de La Mothe, près Castillon-sur-Dordogne.

    30 avril 1773.
    Antoine de Mestre, seigneur de Brayac, de Montravel, présenté par M. de la Poyade (74).

    7 septembre 1773.
    Pierre-Emerie de Méredieu de Chamlebon, écuyer, né à Périgueux, aux Termes, près Mussidan, présenté par M. de Valbrune, garde du Corps.

    8 octobre 1773.
    François de Belcier, chevalier, seigneur du Verdier, de Périgueux, sorti des Pages de Provence (75).

    11 décembre 1773.
    Antoine Buisson, écuyer, de Saint-Jean de Cours-de-Piles, présenté par MM. de Gorsse, gendarme et de Lortal, garde du corps.

    25 décembre 1773.
    Jean-Marie Moreau, chevalier de Saint-Martin, écuyer, de SaintMartial de Valette, frère de M. de Montjulien (76).

    1er janvier 1774.
    Jean-Baptiste Theullier de Saint-Hilaire, de Tourtoirac, fils d’un brigadier (77).

    3 février 1774.
    Léonard-Simon Dutchassaing de Fonbressin, écuyer, de Sainte-Alvère, présenté par MM. de Ratevoul, son oncle, et Duchassaing, son frère, garde du corps. – Réinscrit le 8 février 1787 (78).

    25 juillet 1774.
    Nicolas de Lidonne, de la Mothe, paroisse de Hautefort, présenté par M. Dubrachet.

    1er septembre 1775.
    Arnaud de Villegente, écuyer, seigneur de la Renaudière, de Ribérac, présenté par M. de Saint-Hilaire (79).

    1er avril 1782.
    Martial Castillon de la Jaumarie, de Sainte-Marie de Vergt, présenté par son père, brigadier (80).

    12 juillet 1786.
    Jacques-Philippe de Chaudra de Trélissac, écuyer, de Trélissac, près Périgueux, présenté par M. de la Jaumarie, porte-étendard (81).

    15 juillet 1786.
    Jean Duvignaud, de Thiviers, fils d’un ancien gendarme, présenté par M. de la Jaumarie.

    15 janvier. 1787.
    Charles Pasquet, chevalier, seigneur comte de Salagnac, de la pa roisse de Hautefort, ex-lieutenant au régiment de Turenne, présenté par M. du Cheyron, som cousin (82).

    9 février 1787.
    Armand de Gontaut de Biron, âgé de quinze ans, présenté par son père, mestre de camp de Royal-Dragons (83).

    24 février 1787.
    Simon-Samson de Royère, fils d’un ancien mousquetaire, présenté par M. du Cheyron, major de la compagnie

    26 février 1787.
    Antoine Forichon, écuyer, de Waunac, fils de M. La Bardonie, ancien gendarme, présenté par M. du Chatenet, maréchal des logis (84).

    5 mars 1787.
    Jean de Senaillat, écuyer, né à Tresse, par Le Bugue, présenté par son oncle, lieutenant-colonel du régiment Dauphin-dragons.

    7 avril 1787.
    Jean-Sicaire Basset de la Mothe Dampine, né à Trélissac, fils d’un brigadier des gardes du corps, présenté par M. le comte d’Agoult.

    15 avril 1787.
    Julien de Lidonne, présenté par son oncle, fourrier major des gardes du corps.

    25 avril 1787.
    Pierre-Jean de Montegu, écuyer, d’Agonac, présenté par son père (85).

    30 avril 1787.
    François Gontier de Biran, de Bergerac, présenté par Madame la baronne de Gontaut (86).

    Comme On le voit, cette liste documentaire de Cent-quarante noms périgourdins (sauf erreur ou omission de notre part) est considérable eu égard à un effectif peu nombreux de gendarmes et toujours plus restreint (87). On y trouve les fils après les pères : Castillon de la Jaumarie, Delcer, Nicolas-Despaques, Duvignaud, Eyma de Frégiguel, Forichon de la Bardonnie, Lansade de Plaigne, de Ramefort, de la Salle, Texier, Theulier de Saint-Hilaire. On rencontre des frères, des cousins, des oncles et des neveux : par exemple les d’Artenset, les La Bastide, les Labrousse, les Lapoyade, les Moreau de Saint-Martin. Ainsi prennent naissance et se perpétuent des traditions militaires qui attachent davantage les familles à la monarchie et maintiendront au Service de la cause royale, quand grondera la Révolution, des sujets fidèles jusqu’en émigration. Ce sont le plus souvent des militaires qui présentent les nouveaux gendarmes, parfois des grands seigneurs, même des abbés et des dames.

    Le 30 septembre 1787, une ordonnance supprima définitivement la Compagnie des gendarmes de la garde du Roi.

    Notes :

    1. Arnand de Madaillan, marquis de Lassay, né en 1652. Son père acheta pour lui la charge de guidon des Gendarmes au marquis de Pompadour, qui se repentit de l’avoir vendue, d’où un duel célèbre au Pont-au-Change. Quoique blessé d’un terrible coup d’épée, Armand mit son adversaire hors de combat. En 1674, il devint enseigne à ce corps, charge valant alors 100.000 écus. Il mourut en 1738, décoré du St-Esprit et de la Toison d’Or après une existence assez romanesque.

    2. Louis-Joseph de Madaillan de Lesparre, comte de Chauvigny, marquis de Montataire, fut sous-lieutenant aux Gendarmes, chevalier de Saint-Louis. Il décéda, sans hoirs, le 13 mai 1739. Deux branches de cette famille étaient périgourdines.

    3. Jean de Paty, sieur de Fontblanche, fut nommé en 1703 brigadier des Gardes du Corps. Il épousa Luce Lafite. Son père était consul de La Linde,

    4. Hélie Ledrier, chevalier de Saint-Louis, fut brigadier (dès 1722) puis maréchal des logis. En août 1727 il épousa Suzanne de Barbesson en présenée de Mr de Mirambaut, gendarme de la Garde.

    5. La famille de Fondou de Ramefort habitait Saint-Priest de Mareuil.

    6. J.-B. de Marendat du Cousset, mort à Varaignes à l’âge de 80 ans et transporté à Bussière-Badil vers 1750, est qualifié ancien maréchal des logis de la garde du roi et chevalier de l’Ordre de Saint-Louis. Veuf de Anne de Labrousse, il avait épousé en 1743 Ursule de Masvaleix, delle de Lisle, et légitima un fils par ce mariage.

    7. P. de La Garde de Valon, sieur de Mirabel, marié en 1681 à MarieAnne de (Chasteigner.

    8. Louis Roux, fils de Joseph, seigneur de Campagnac et d’Isabeau de Roffignac ; probablement le même que Louis-Joseph, fils dus mêmes, page de la Grande-Ecurie en 1701, lieutenant des maréchaux de France en la sénéchaussée de Sarlat, marié en 1707 à Françoise de Saint-Astier.

    9. Il devint brigadier des Gendarmes, obtint la croix de Saint-Louis, fut blessé à Audenarde et à Malplaquet, puis anobli en avril 1743. Mort à 78 ans, François de Labrousse de Belleville fut inhumé en 1760 à Bussière-Badil.

    10. A. de Loulme, sieur de La Grange et de Poumarède, fils d’autre Antoine, possédait des forges près de Sarrazac. Il avait épousé Marie-Madeleine de Courlay qu’il perdit en 1729 et qui fut inhumée dans l’église de Saint-Romain.

    11. Joseph de Beaudet, seigneur de Cardou (aujourd’hui commune de Bourniquel, canton de Beaumont), né en 1687, décédé en 1764, n’ayant eu que des filles de Catherine de Montalembert.

    12. Il était fils de Claude et de Raymonde Amelin ; il fut baptisé le 27 août 1676. Il épousa N… de La Barthe.

    13. Pierre de Labrousse de Panivol mourut à l’âge de 37 ans environ et fut inhumé vers 1727 dans l’église de Bussière-Badil.

    14. Né en 1696, il décéda en 1775, avec la croix de Saint-Louis, à Bondieu, paroisse de Vélines, où il demeurait. Il fut maintenu dans sa noblesse par arrêt du Conseil d’Etat en 1746.

    15. Jean de Labroue et Jeanne de Brian eurent trois fils prénommés Jean : l’un dit de Saint-Avit devint capitaine au Normandie-infanterie, il s’allia avec Marie Bricheau ; l’autre fut lieutenant à ce régiment ; le troisième, dit le chevalier, fut aussi officier.

    16. Lire Pierre Eyma de Frégiguel, seigneur du Périer et de Lescuretie, anobli par la charge de secrétaire du Roi, le 28 juin 1733, marié à Jeanne de Sorbier.

    17. Lire Hélie du Vignaud, qualifié d’ancien gendarme de la Garde, de capitaine de cavalerie, de chevalier de Saint-Louis, d’habitant de Thiviers et de veuf d’Anne Grant de Tenteillac dans son acte de mariage avec Jeanne Conte, en 1768.

    18. La Gironnie était dans Pomport, juridiction de Montcuq. Pierre d’Alba, né en 1698, décédé dés 1750, avait épousé Suzanne de Brugière.

    19. Il faut probablement lire : François de Malet de la Jorie. A cette époque vivaient deux François de Malet de la Jorie.

    20. Adrien de La Bastide, seigneur de Chaune et Suzanne de La Rue, eurent : 1° Pierre susdit ; 2° Jean-Baptiste, seigneur de la Borie, marié le 4 janvier 1788 à Louise de Clermont.

    21. Peut-être Pierre-Valentin de La Bastide, seigneur du Perrier, de Chaune et de la Bocherie, chevalier de Saint-Louis, mestre de camp de cavalerie, amobili en 1773.

    22. Pierre de Lalané, seigneur de Labarde, devint fourrier des logis du Corps de la Reine ; il fut inhumé en 1792 à Saint-Médard de Mussidan. Son père, Joseph, avait été capitaine d’infanterie.

    23. Fils d’un conseiller aux Aides, d’une famille de la bourgeoisie de Tourtoirac, Antoine Theulier de Saint-Hilaire, seigneur de Borie-Marty et du Bal, devint brigadier des Gendarmes et chevalier de Saint-Louis. Il fut anobli en mai 1779 et se maria deux fois : 1° avec Suzanne Virideau à Thiviers en 1744 ; 2° avec Elisabeth de Reynier.

    24. André Nicolas, seigneur des Pâques, épousa en 1747 Marie du Rieu de Marsaguet. Fils de Jeanne de Chalup, il fut présenté par un La Bastide, son cousin, fils d’Antoinette de Chalup.

    25. Il fut ensuite capitaine au Montmorin. Le 17 juin 1769 il s’allia avec Elisabeth de Crémoux.

    26. Lire : du Suau de Marauzac. Il naquit à Sarlat le 21 juin 1709, épousa à Paris, le 8 janvier 1737, Louise-Victoire de Riencourt, il fut également mousquetaire.

    27. Il doit s’agir d’Hélie d’Escravayac, sieur de la Barrière, chevalier de Saint-Louis en 1770, porte-étendard des Gendarmes en 1775, né à Busserolles en 1728, marié le 21 mars 1745 avec Marguerite du Barry.

    28. Bertrand-Louis de Chantal, seigneur de Puylimeuil, épousa vers 1755 Marie de Gilet et reçut peu après des lettres d’anoblissement.

    29. Il doit s’agir d’un fils de Pierre-Laurent de La Porte, seigneur de la Dersse, lieutenant des maréchaux de France et de Sabine de Saint-Chamans, fille de Marie de la Porte de Baneuil.

    30. Léonard Aubin (les actes anciens portent souvent Ouby, forme romane), sieur de Jaurias (paroisse de Gouts). Né en 1729, mort en 1763, anobli vers 1745, marié en 1753 à Marguerite de Vars de Bosredon. Il avait un frère prénommé également Léonard.

    31. Peut-être Vincent, né en 1730 du mariage d’autre Vincent, sieur de Gardomne et d’Elisabeth Devaines.

    32. Pour ces Lansade voici ce qu’on peut dire, puisque surtout le père n’a pas été nommé plus haut : Pierre de Lansade, seigneur de Plaigne, gendarme de la Garde, épousa le 25 janvier 1702 Marie-Françoise Roche. Il en eut : Pierre, né en 1703, inhumé à Excideuil en 1786, à 83 ans, qualifié de brigadier des Gendarmes dès 1732, chevalier de Saint-Louis, marié en février 1785 à Marguerite Chasteau, père d’un Yrieix (celui ci-dessus) et d’un Yrieix-Pierre (1753-1834).

    33. Il faut lire Cassieux, aliàs Cassius, famille du Bergeracois. En 1759, un Charles de Cassius habitait som repaire de Farges, paroisse de Saint-Martin de Bergerac. — M. de Poinssonnet, qui le représentait, était un Gendarme du Roi, demeurant à Bordeaux.

    34. Sicaire-Adrien Texier, sieur de Talivaud, né en 1727, chevalier de Saint-Louis, marié à Françoise Périgord, guillotinée le 28 ventôse an II. Il eut, non pas un, mais deux fils gendarmes : Ambroise-Adrien, né en 1753 et Adrien-Bertrand, reçu gendarme à 10 ans, capitaine du génie en 1791, émigré, mort en 1852 à Augignac ne laissant que des filles.

    35. Il faut lire Lombard, sieur du Chazeau.

    36. Jean de La Poyade reçut en 1780 des lettres de noblesse, confirmées en 1788. Le 13 janvier 1764, il passa contrat de mariage avec Jeanne de Tauzia-Litterie.

    37. François de La Salle, sieur du Breuil, né en 1728, chevalier de SaintLouis, marié le 23 mai 1749 à Marie Deglane, et son frère François, époux de Marie de Lamberterie, reçurent des lettres de réhabilitation de bourgeoisie.

    38. Il s’agit de Théodore Morand, fils du sieur du Puch et de la Grangeneuve, né en 1735 à Eymet, de la famille des généraux Morand-Dupuch. La Grangeneuve est dans Saint-Hilaire de Trémolat.

    39. C’était un fils de Jacques de La Poyade, mort en 1762, et de Marie Le Berthon.

    40. Hélie-Jean-Noël Fourichon (aliàs Forichon), seigneur de Croze et de La Bardonnie, fils de Pierre-François et de Marie de Labrousse, épousa à Vaunac, en 1769, Marie Guichard et mourut en 1780 à Milhac de Nontron.

    41. L. de Lamberterie, seigneur de Marzal, fils de François, baron du Cros, et d’Anne de Calvimont, mourut en 1760 sans alliance.

    42. Jean d’Artensec épousa Marie de Lalande.

    43. Jean de Masmontet de Fonpeyrine, seigneur de Nastringues, né le 3 août 1744 du mariage de Joseph, lieutenant au Normandie, et de Suzanne de Labroue, sœur d’un Gendarme du Roi. Il servit dans les Gendarmes jusqu’en 1775, fut nommé rapporteur au Point d’Honneur et mourut en 1820. Il se maria en juin 1775 avec Marie Pauvert de La Chapelle.

    44. Peut-être François Bardi, sieur de Fayolle, fils de Joseph, sieur de Fourtou et de Marie Chabaneix, allié en 1765 avec Françoise Richard de Puylibeau.

    45. On trouve à cette époque Etienne Gaussen du Temple, marié à Marie de Mestre, mais mousquetaire, et un David Gaussen, sieur de Plaisance, qualifié en 1787 d’ancien Gendarme de la Garde. Celui-ci épousa Anne de Lespinasse.

    46. Jean-Pierre de (aliàs de La) Valette, seigneur de Varennes, chevalier de Saint-Louis.

    47. La Vernelle était dans Saint-Félix de Monclar, Il épousa le 7 février 1763 Jeanne de Grézel.

    48. L’orthographe est Sclaffer de Lagorce.

    49. Il naquit le 30 septembre 1738 et décédé le 13 mai 1788. Il s’unit le 11 août 1772 à Marie-Françoise Londieu de La Calprade.

    50. Voir ci-dessus la note le concernant. Il mourut probablement sans hoirs.

    51. Guillaume Delfau, né en 1730, fut d’abord avocat ; il fut anobli par le capitoulat en 1771. Il s’allia en 1757 à Françoise Laveyrie. C’était le frère aîné de l’archiprêtre de Daglan, massacré aux Carmes, et le père de Guillaume, député à la Législative et secrétaire général de la Dordogne.

    52. Ce Lansade est vraisemblablement François, seigneur de Plaigne, marié en 1775 à Catherine Lidonne, puis en 1791 à Thérèse Debetz.

    53. Henri de Queyssart, sieur de Beaulieu, paroisse de Parcoul, épousa vers 1760 Marguerite Peyruchaud. Dans les manuscrits de Chérin (166) on trouve sa requête en maintenue de noblesse.

    54. Fils de Germain, capitaine au Gondrin, il naquit en 1728, fut soldat en 1745, lieutenant à Anjou en 1746, réformé en 1748, puis Gendarme et en 1771 officier au régiment provincial de Périgueux. Antoine, son frère et présentateur, plus jeune que lui de 10 ans, fut admis aux Gardes du Corps en 1759.

    55. Voir plus loin.

    56. Jean de Grenier de Nabinaud testa le 2 octobre 1792, n’ayant eu qu’un fils, Jean François, qui fut Garde constitutionnel de Louis XVI. Son présentateur est vraisemblablement l’abbé Borros de Gamanson.

    57. Il s’agit de Jean-Hélie Eymerie, sieur de Martineau, présenté par son beau-frère, Isaac de Ségur, seigneur de la Pleyssade.

    58. ll était seigneur de Lauretie et servit d’abord au régiment de Berry. Il s’allia avec Cathorine de Montozon.

    59. Voir ci-dessus, il dut être reçu très jeune.

    60. Lire de Piis.

    61. Présumé le même que François de La Salle (fils de François, le Gendarme ci-dessus nommé) né en 1758, marié le 16 avril 1788 avec Anne Sarlat-Petit.

    62. Il épousa Anne de Chasseloup-Laubat.

    63. Il fut seigneur de Péchimbert et de Gaumiers. Il eut un fils qui fut héritier de M. Daché, son proche parent vraisemblablement.

    64. Ce fils de Jean Fumouze, sieur de Thénac, avocat, et de Marie de Papus, naquit à Lamonzie-Saint-Martin le 26 mars 1748.

    65. Joseph Eyma de Frégiguel, fils du précédent, mourut sans alliance, Ie 28 avril 1780, ne laissant que trois sœurs.

    66. Bélair est dans Léguilhac de l’Auche. Le 22 mai 1770, il passa contrat de mariage avec Marguerite Daulède. .

    67. B. F. d’Artensec, fils de François et de Françoise de Roger, épousa le 40 septembre 1788 Marie Delard.

    68. Il ne peut s’agir que d’un fils aîné, inconnu des généalogistes de P. A. Etienne Chérade de Montbron, seigneur de Drouille (pour Orlie), marié en 1760 à Jeanne de Jovion. On peut supposer que cet enfant ne rejoignit le corps que plus tard.

    69. Nous trouvons trois frères : 1° Jacques-Philippe Moreau de Montcheuil (et non Montjulien) dit de Villejalet, né en 1762, reçu Gendarme de la Garde, compagnie de Soubie, émigré, mort sans alliance en 1829 ; 2° Jean-Marie seigneur de Saint-Martin, né en 1757, marié en 1796 à Marie Babaud de Lafordie ; 3° Jean-Philippe Moreau, de Saint-Martial, né en 1751, président aux Aides à Bordeaux, en 1779, où il mourut en 1804.

    70. Ce fils d’Yrieix de Guilhem, sieur de la Gondie, capitoul de Toulouse, fut arrêté le 18 mai 1793 et guillotiné à Paris le 30 juin 1794.

    71. Voir sur ces La Bastide de Chaune une note ci-avant.

    72. Un Borros de Gam}nson, mort en 1812, est dit à eette époque ancien officier rouge de la Garde.

    73. Ce fils présumé de Léonard Durand, sieur du Breuil, habitant de Puyberault, fut anobli vers 1770 par la charge de secrétaire du Roi près la Chambre des Comptes de Provence. En 1773, il épousa à Thiviers Anne Robert de Fédout, habitant le château de Vaucocourt ; d’où plusieurs enfants nés à Lempzours et à Saint-Pierre de Côle.

    74. Il épousa avant 1778 Henrye Gaussen, peut-être sœur de David ci-dessus.

    75. Ce fils d’Etienne, seigneur du Verdier et d’Elisabeth Arnault de Sarrazignac, fut baptisé à Brantôme le 2 novembre 1756.

    76. Voir la note ci-dessus.

    77. Il s’agit d’un fils d’Antoine et de Suzanne Virideau, baptisé en 1759.

    78. Simon-Léonard (observer que le texte intervertit parfois l’ordre des prénoms) du Chassaing, fils de Joseph, sieur de Fonbressin et de Taratin, capitaine de cavalerie, passa contrat de mariage avec Honorée-Elisabeth Pasquet de Chamier le 14 mai 1784, se qualifiant encore de gendarme.

    79. Né en 1755, ou circa, il épousa Marguerite Berthoumieux. Il avait un frère, Denis, qui servit dans la compagnie des Gendarmes anglais de 1778 à 1784.

    80. Né vers 1766, il épousa le 3 septembre 1846 (sic) Anne Despey.

    81. J. P. Chaudru, seigneur de la terre de Trélissac, qu’il vendit en 1820.

    82. Ce comte de Salaignac, baptisé en 1755, épousa vers 1783 Françoise Labonne de Jumeau.

    83. C’est un fils d’Amélie de Bouflers et du duc de Lauzun, général de la Convention, guillotiné en décembre 1793.

    84. Voir ci-avant.

    85. Pierre-Jean de Montégu, fils de Guillaume-Jean, seigneur de la Séguinie, Gendarme du Roi (nommé plus haut) et de Madeleine Bouchier, fut baptisé à Agonac en 1770.

    86. J. F. Gontier de Biran, dit du Breuil, baptisé à Bergerac en 1761, émigra, reçut la croix de Saint-Louis et décéda en 1836, ne laissant qu’une flle de Wilhelmine van den Hoevel.

    87. Il faut se garder de confondre, comme on le fait parfois, la gendarmerie de la Garde avec les compagnies des gendarmes du Roi qui appartenaient à la gendarmerie de France, ou de Lunéville, en raison de leur résidenco de 1767 à 1788.

    Source : Le Périgord militaire, de Joseph Durieux.

  • En 1706, les gendarmes de la garde se rendirent derechef dans l’armée de S. A. S. E. de Bavière & du maréchal de Villeroy, toujours de brigade avec la maison du roi, qui fut de la marche de l’armée ; le 23 mai, jour de la Pentecôte, elle rencontra les Ennemis au village de Ramillies, où se donna le combat; selon l’ordre de bataille, les gendarmes furent postés à la gauche des gardes du corps, qui ocupoient la droite de l’armée; quoique cette journée ne fut point favorable aux armes de France, elle ne laissa pas d’être très-glorieuse, tant aux gendarmes, qu’aux chevaux-légers de la garde, qui combattirent toujours ensemble, & firent connoître qu’ils étoient acoûtumes à vaincre; en effet le prince de Rohan, capitaine-lieutenant des gendarmes & lieutenant-général des armées du roi, qui commandoit ces deux corps, n’eut pas plûtôt aperçû que les escadrons ennemis n’avoient aucun intervale entr’eux, & qu’ils venoient à lui très-serrés, qu’il commanda à ces deux illustres corps de se presser de la même manière, ce que firent aussi les régimens de Courcillon aujourd’hui Béthune, de Cano-Cavalerie, &c. & marchèrent à leur rencontre aussi serrés qu’eux; ce fut dans ce moment que le prince Maximilien de Rohan, second capitaine sous-lieutenant des gendarmes, fut tué d’un coup de feu, par un officier qui commandoit un escadron des ennemis, lorsque ce prince animoit les siens au combat par un discours pathétique; les gendarmes consternés de ce funeste accident, vengèrent sur l’heure sa mort, en tuant l’officier, sans lui donner le tems de se reconnoître, & en attaquant la première ligne des ennemis, qu’ils enfoncèrent & culbutèrent, de même que la seconde, à laquelle ils marchèrent sans s’arrêter, les poursuivirent jusqu’à l’abbaye de Boneffe, où étoient les équipages des ennemis; cette excessive ardeur leur coûta cher, parce que s’étant trop écartés de la droite de leur armée, il fallut pour la rejoindre se faire un passage à travers de toute la cavalerie de l’aile gauche des ennemis, qui avoit chargé la droite de la maison du roi en tête, en flanc & en queuë, & qu’ils trouvèrent rangés en bataille presque troupes sur troupes : les gendarmes, chevaux-légers de la garde, le Regiment de Courcillon, &c. peu étonnés d’un contre-tems si fâcheux & d’un péril si évident, marchent avec un grand sang froid, & une présence d’esprit admirable, & chargent ces premieres troupes, qui s’opposoient à leur passage, les culbutent & se font jour pour poursuivre leur retraite, & rejoindre l’armée françoise qui se retiroit; arrivés, après avoir fait des prodiges d’une valeur sans exemple, sur le champ de bataille où la droite de la maison du roi avoit chargé, ils trouvent encore un corps très-considérable de cavalerie ennemie, qui s’oppose à leur route; tous ces obstacles, qui paroisient presque insurmontables, ne font cependant pas capables de les intimider, ni de les ébranler; & prenant une généreuse résolution de périr plûtôt que de reculer, l’escadron des gendarmes, celui des chevaux-légers, avec les deux de Courcillon, quoique très-affoiblis par les grandes pertes qu’ils avoient faites, vont encore sans balancer afronter ce gros corps avec une intrépidité inouïe; mais comme ils étoient extrêmement inférieurs aux ennemis, le marquis de Trênel, premier capitaine sous-lieutenant & maréchal de Camp, se voiant dans un danger évident, comme il vouloit conserver au roi cette troupe si estimable, prête à être immolée, étant attaquée par derrière & de tous côtés, fit succeder la raison à la temerité : c’est pourquoi il cria très à propos à gauche, de forte que ces quatre escadrons envelopés de toutes parts, se jetterent, sans perdre de tems, dans une prairie, dont le terrein leur parut au commencement bon & ferme; mais les ennemis qui le connoissoient beaucoup mieux qu’eux, & sçachant qu’il y avoit un marais, les chargerent en queuë, afin de les y pousser, & comme il ne fut pas possible à ces quatre escadrons de se ralier, ils perdirent insensiblement le terrain & y furent acculés sans espérance de pouvoir faire retraite; ces généreux corps se voyant dans cette extremité, se hazardèrent de franchir le marais, qui étoit au bout de la prairie, & d’y périr plûtôt que de subir la loi de leurs ennemis; il en fut tué en effet – un grand nombre dans ce lieu, parce que les ennemis les canardoient à l’aise; enfin par un bonheur inatendu, le régiment de Spare-Infanterie vient à leur secours, les retire du précipice par son feu extraordinaire, & empêche leur perte totale : on peut avancer ici sans hyperbole, que ce régiment acquit dans cette ocasion une gloire immortelle, ayant sauvé non-seulement ces quatre escadrons, mais encore plus de vingt mille hommes des troupes du roi, en arrêtant par un bataillon carré qu’il forma, la cavalerie ennemie dans la plaine, quoique très-nombreuse & infiniment supérieure aux troupes de France; il est vrai que cette cavalerie ennemie les poursuivit jusqu’à un défilé, qui va à Jodoigne; mais elle s’arrêta-là tout court, n’osant jamais passer plus avant. Ce fidèle récit doit faire connoître que de mémoire d’hommes, il ne s’est vû des troupes qui aient fait paroître plus de fermeté & de valeur, que firent les gendarmes & autres dans cette occasion; animés d’une noble émulation & d’une véritable gloire leur sang & leurs blessures, bien loin de les décourager, ne servirent qu’à augmenter leur courage, aussi Louis XIV, charmé de tant de bravoure, écrivit au prince de Rohan frère de celui qui fut tué, une lettre conçûe dans des termes qui immortaliseront leur nom : Je suis persuadé, (c’est Louis XIV) que si j’avois eu 20 escadrons de gendarmes & 20 princes de Rohan à leur tête, les ennemis malgré leur superiorité ne seroient pas où ils sont.

    Liste des tués & des blessés.

    Le prince Maximilien de Rohan, sous-lieutenant, fut tué.
    Honoré-Louis de Gouffier, marquis d’Heilly enseigne, fut tué avec 20 gendarmes.
    Le prince de Rohan, capitaine-lieutenant, frère du précédent, fut blessé avec 40 gendarmes.

    Source : Abrégé chronologique et historique de la maison du roi, de Simon Lamoral.

  • À Bordeaux vit en 1651 Henri de Nesmond, 50 ans, ancien président des requêtes au parlement de Bordeaux devenu président à mortier au parlement de Bordeaux (6e classe). Il est gendre du conseiller de Tarneau. Son frère aîné François Théodore de Nesmond (v. 1598-1664), conseiller au parlement de Bordeaux, maître des requêtes (1624), est devenu second président au parlement (1636), car gendre à partir de 1624 du président de Lamoignon. Ces frères Nesmond sont typiques de l’ascension sociale d’une famille robine provinciale. Leur trisaïeul Guillaume, « honorable et sage maître », licencié ès-lois, est mort en 1557 avocat au présidial d’Angoulême, juge de quelques châtellenies et sa veuve, Marguerite Depont, a été transformée par leurs descendants en Marguerite de Pons, illustre famille de Saintonge. Le grand-père des deux présidents, François l’Aîné, mort vers 1605, avocat au présidial d’Angoulême, conseiller au parlement de Bordeaux (1568), y a achevé sa carrière comme second président (1572) tout en étant gendre du sieur Janvier, riche marchand d’Angoulême. Son frère François le Cadet, mort en 1603, fut échevin d’Angoulême à neuf reprises entre 1570 et 1603. Enfin, les deux présidents sont fils d’André (v. 1553-1616), second (1577) puis premier (1612) président au parlement de Bordeaux. On pourrait donc en conclure que la robe forme un monde uni, homogène, issu de la bourgeoisie, et s’étonner que les présidents à mortier des parlements des provinces soient inscrits en sixième classe avec les plus hauts dignitaires des armées : lieutenants généraux des armées du roi, des armées navales, des galères, de l’artillerie. Et pourtant. Henri (v. 1600-apr. 1651) a trois fils : si l’aîné, Pierre, devient président au requêtes du palais à Bordeaux, le cadet, André (1641-1702), est un des meilleurs lieutenants généraux des armées navales du roi. André, reçu chevalier de l’ordre de Malte en 1659 après avoir caché ses ancêtres sabotiers et parcheminiers et avoir fait des Nesmond d’Angoulême des « d’Esmond » gentilshommes écossais, a été successivement lieutenant (1662) puis capitaine de vaisseau (1667), chef d’escadre (1688), lieutenant général des armées navales (1693). Le Tarif aurait donc eu tort de séparer sur le papier des hommes qui, dans la vie, étaient si proches : André, dit le « marquis » de Nesmond, lieutenant général des armées navales, a un frère, un père, un oncle du nom, un grand-père, un bisaïeul qui ont tous été « président de Nesmond ». Le Tarif qui n’a pas voulu séparer la robe de l’épée, n’a pas davantage voulu séparer la province de Paris. André a un cousin germain, Guillaume de Nesmond, mort en 1693, président à mortier au parlement de Paris, en survivance dès 1658, en pied à partir de 1664. Il a fait rire ses contemporains en faisant graver « Hôtel ci-devant de Nesmond » au-dessus de la porte cochère de sa belle demeure, qui existe toujours quai de la Tournelle et qui a donné l’idée aux contemporains de mettre des numéros dans les rues de Paris, sur les immeubles et maisons. Si l’épée a au sein de chaque classe le pas sur la robe, les lieutenants généraux des armées du roi précédant les présidents à mortier des parlements de province, si Paris a le pas sur la province, les présidents à mortier de Paris précédant les présidents à mortier de province (6e classe), il n’en reste pas moins que tout ce petit monde forme un immense réseau uni par de forts liens familiaux : André, « marquis » de Nesmond profite dans la marine de la protection des Pontchartrain à partir de 1690, car son cousin germain Guillaume de Nesmond a épousé en 1660 leur cousine d’Orléans, Mlle de Beauharnais. Enfin, ces élites d’épée et de robe évoluent au milieu des robes, crosses et mitres de leurs parents : André est le frère d’Henri de Nesmond (1644-1728), évêque de Montauban (1687), archevêque d’Albi (1703) puis de Toulouse (1719). Tous deux ont pour cousin germain le frère cadet de Guillaume, mort en 1715, évêque de Bayeux depuis 1661.

    Source : La société française au XVII siècle, de Michel Vergé-Franceschi.

  • Note : André de Nesmond (1553-1616), né à Angoulême et décédé à Bordeaux. Sieur de Chézac puis de Maillou. Président du parlement de Bordeaux de 1611 jusqu’à son décès. Protégé de Marie de Médicis. Fils de François, lieutenant-général de la sénéchaussée d’Angoulême, et Charlotte Janvier. Marié en 1587 avec Olive d’Aste, dont descendance. Grand-père paternel de : 1° André de Nesmond (1641-1702), marquis de Nesmond et lieutenant-général des armées navales ; 2° Henri de Nesmond (1652-1727), archevêque de Toulouse et académicien.

    Source : British Museum.

  • De M. Adrien-Ambroise Texier, ancien gendarme de la Garde du Roi à sa mère, Mme Texier, à Nontron.

    (Arch. nat., W 338, doss. 609, n° 79.)

    [Coblentz. décembre 1791.]

    … [On nous dit, ma chère maman], que, si nous rentrions en France, la tranquillité pourroit renaître et qu’on ramèneroit l’ordre avec l’abondance. Mais pendant plus de deux années la noblesse a souffert vainement et très inutilement des outrages. Tant que les causes de l’anarchie subsisteront, on doit attendre les mêmes effets. Ce sont les bases de la constitution qui sont essentiellement vicieuses ; il faut la refondre en entier ; il faut régénérer les principes de vie du gouvernement. Ce n’est point avec une assemblée nationale comme la nôtre qu’il faut s’attendre à composer. Ils n’ont pas d’ailleurs le pouvoir de rien changer à cette constitution, dont on leur a remis le dépôt. Il est bien démontre par les faits que cette constitution si vantée est la ruine du peuple, en même temps que l’effroi des propriétaires. Il n’est que trop vrai que nous ne sommes sortis du royaume, que nous n’avons pris les armes qu’après une continuité d’horreurs, d’anarchie, d’impunité de crimes, prolongée pendant deux années entières. La patience et la résignation individuelles sont de toute inutilité. Loin de tendre à la fin de ces troubles intestins, le germe toujours subsistant alloit toujours croissant. Avec cette constitution, il n’y avoit pour les êtres raisonnans que deux partis à prendre : celui de se faire une autre patrie, en abandonnant leurs concitoyens à leur malheureux sort, et le parti le plus courageux de repousser par la force des principes destructeurs de tout gouvernement. Cette dernière marche étoit digne de la noblesse françoise. Je ne voudroispas, pour tout au monde, ne pas lavoir adoptée. Combien je désirerois que mon frère pensât comme moi ! Ce nest pas pour son intérêt particulier, pour son avancement, pour les suites inévitables qui vont retomber sur les militaires accusés de démagogie. Ces causes sont secondaires; mais je le désire pour son honneur…

    Adieu, ma chère maman, je vous désire une aussi bonne santé qu’à moi. Je vous embrasse et vous chéris bien tendrement.

    P.-S. — J’oubliois, dans l’article des nouvelles politiques, de vous répéter qu’il est très certain qu’au printemps nous aurons le roi de Suède à la tête d’une armée de Russes et de Suédois. Tous les princes de l’Empire se préparent à fournir les troupes qu’ils doivent aux cercles de l’Empire. La Prusse, au moyen de son traité d’alliance avec l’Empire, ne restera pas neutre. Déjà l’Espagne et la Savoie sont déclarées. Voilà quels seront nos moyens pour ouvrir la campagne.

    Le nouvel ambassadeur Sainte-Croix a déjà éprouvé bien des humiliations. En arrivant, il fut conduit chez le grand-prévôt par deux soldats, et puis son hôte l’expulsa de son logement, parce que 200 François qui mangeoient dans cette auberge avoient quitté leurs tables.

    Source : La Révolution racontée par des correspondances privées, 1789-1794.

  • Vibrac (Charente) est à 5 kilomètres de Châteauneuf, sur la route de Jarnac. L’église, qui reinonte au XIIe siècle, a beaucoup souffert à l’époque des guerres. On a relevé au XVIe siècle la travée occidentale; mais ce n’est plus qu’un long bâtiment dépourvu de style, sans voûtes, aux murailles nues, sur lesquelles on aperçoit encore comme une ombre des anciens piliers disparus. Il y a au midi une chapelle dans le goût de l’église, et au nord, dans le mur de la nef, un enfoncement en forme d’arcature plein-ceintre ornée de moulures et portant, avec le millésime 1594, deux monogrammes formés l’un des lettres DHMG, l’autre des lettres SI entrelacées. La cloche est assez récente.

    En entrant dans l’église, on voit à droite l’ancien presbytère , vendu comme bien national le 24 prairial an IV (12 juin 1796). Vibrac n’ayant pas été reconnu paroisse après la Révolution, est demeuré depuis lors réuni pour le culte à Saint-Simon dont il est très rapproché.

    Vibrac était le siège d’une seigneurie qui, outre cette paroisse, comprenait Angeac-Charente, Saint-Amant-de-Graves en partie, et la portion est de Saint-Simon avec Hautemoure. Elle appartenait au moyen-âge aux seigneurs de Montchaude. Jovide, fille de Hugues de Montchaude, épousa au XIVe siècle Raymond de Mareuil, seigneur de Villebois, et lui porta Vibrac, dont l’histoire resta dès lors intimement liée à celle de la seigneurie de Villebois.

    Geoffroy de Mareuil, fils de Raymond, fut seigneur de Villebois, Angeac et Vibrac. Il vivait sous Charles VI. Après lui vinrent successivement: Guy, du temps du comte Jean-le-Bon; Jean, fils de Guy; puis Guy Ile du nom, qui fut sénéchal d’Angoumois sous Louis XII et François Ier, et mourut en 1519. Il avait épousé Philippe Pesnel, d’où trois filles, Marguerite, Françoise et Jeanne de Mareuil; Catherine de Clermont, dont étaient nés François, mort en 1533, et Gabrielle qui, devenue son unique héritière, sut mariée par contrat du 29 septembre 1541, à Nicolas d’Anjou, marquis de Mézières, d’une branche bâtarde des rois de Naples. Le marquis de Mézières était gouverneur d’Angoulème lors de la seconde prise de cette ville par les protestants, en 1568. Renée d’Anjou, leur fille, épousa en 1566, François de Bourbon, duc de Montpensier, et mou rut jeune, laissant un fils unique, Henri de Bourbon, duc de Montpensier, né en 1573. Ce dernier vendit vers 1597 les terres de Villebois, Angeac et Vibrac à Jean-Louis de Nogaret de La Valette, duc d’Epernon, qui les transmit à son fils Bernard de Foix de La Valette, duc d’Epernon, de La Valette et de Candale.

    En 1660, le duc d’Epernon vendit pour la somme de 540,000 livres à messire Philippe de Montault de Bénac, duc de Navailles, et à son épouse Suzanne de Baudéan, dame d’honneur de la reine, la seigneurie de La Valette, comprenant 21 paroisses, plus les châtellenies de Vibrac et Angeac, « consistant, la première en une paroisse appelée Saint Symon, et la seconde en deux paroisses appelées Graves et Saint-Amant-de-Graves », le tout en droit de haute, moyenne et basse justice.

    Le duc de Navailles, maréchal de France, mourut le 5 février 1684. Il avait trois filles pour héritières : Françoise, mariée au duc d’Elbeuf; Gabrielle-Eléonore, au marquis de Rothelin; Gabrielle, qui épousa Hélie-Léonard de Pompadour, marquis de Laurière, baron de Nontron, grand sénéchal du Périgord.

    Françoise de Pompadour, leur fille, baronne de Nontron, duchesse de La Valette, dame d’Angeac et Vibrac, épousa le 17 juin 1708, messire Philippe-Egon de Courcillon, marquis de Dangeau, brigadier des armées du roi, gouver neur de Touraine, dont elle devint veuve de bonne heure. Leur fille, Marie-Sophie de Courcillon, fut mariée : 1° le 20 janvier 1729 à Charles-François d’Albert d’Ailly, duc de Picquigny, pair de France, mort le 14 juin 1731; 2° le 2 septembre 1732, à Hercule-Mériadec de Rohan, duc de Rohan-Rohan, capitaine-lieutenant des gendarmes du roi, veuf d’Anne-Geneviève de Lévis-Ventadour (Anselme).

    Le marquis de Courcillon était criblé de dettes. Ses biens furent saisis et vendus en partie pour satisfaire les créanciers. La Valette, Angeac et Vibrac passèrent aux héritiers de Mme de Courcillon, qui les vendirent un peu après 1784, à la veille de la Révolution.

    Le château de Vibrac, aujourd’hui complètement en ruines, existait lors des guerres de religion, car il est mentionné dans le rapport du duc d’Anjou à Charles IX sur la bataille de Jarnac, le 13 mars 1569.

    Bâti par les sieurs de Mareuil, il était délicieusement assis dans une île de la Charente, qui, en cet endroit, se ramifie en mille manières pour former une infinité d’iles et d’îlots boisés. Tous ces cours d’eau, outre l’agrément qu’ils procuraient, formaient un système de défense naturelle, sans compter que le château lui-même est bastionné.

    On y accède par plusieurs ponts de pierre successifs. Le long de la façade règne une large terrasse à balustres en pierre, soutenue par trois grandes arcades voûtées, et sur laquelle viennent s’ouvrir les appartements. Deux de ces arcades sont surbaissées; la troisième, celle du milieu, est en plein-ceintre et correspond au portail d’entrée, au-dessus duquel on voit sculptés dans la pierre les insignes de l’Ordre royal du Saint-Esprit : la colombe aux ailes étendues sur la croix à huit pointes.

    Le corps de logis était vaste et avait la forme d’un quadrilatère entourant la cour d’honneur. Un des côtés est totale ment détruit, et le reste n’en vaut guère mieux. On ne voit de tous côtés que murs écroulés, fenêtres brisées, escaliers démolis, voûtes et planchers effondrés. La ruine va très vite depuis quelques années, et l’on est même étonné de voir ces pans de murailles découverts résister si longtemps aux tempêtes et aux inondations.

    Si jamais vous allez visiter le château de Vibrac, choisissez un beau jour d’été, asseyez-vous sur l’herbe, et là, tandis que vos oreilles seront frappées par le bruissement du vent à travers cette forêt de saules et de peupliers, et par le fracas monotone des chutes d’eau, barrages, essarts et moulins, vous sentirez votre âme inondée d’une mélancolique pitié, en portant les yeux sur ce vieux cadavre de pierre gisant au milieu de cette nature si vivante, si animée.

    Le château de Vibrac ne paraît pas avoir été beaucoup habité par ses maîtres, surtout à partir du XVIIe siècle; les grands seigneurs qui le possédaient avaient tant d’autres terres et châteaux ! A peine trouvons-nous dans les registres de la paroisse un ou deux actes où il est mentionné. C’est ainsi qu’en 1654, nous lisons dans un acte de baptême : « Parrain, M. Vignial, capitaine pour M. le duc d’Espernon au château de Vibrac ». Ce titre de capitaine et cette date de 1651 nous rappellent que nous sommes au temps de la Fronde, et en l’année même du siège de Cognac par les révoltés. Nous trouvons encore l’année suivante, 31 mai 1652, le baptême de Gabriel Vignial, fils de Gabriel Vignial, « receveur de Monsieur le duc d’Espernon ès provinces d’Angoulmois, de Xaintonge, et capitaine du chasteau de Vibrac ». Et c’est tout ou à peu près. Au XVIIIe siècle, Mme de Courcillon est dite, dans plusieurs titres, habitant à Paris en son hôtel, rue de Bourbon, faubourg Saint-Germain. Vibrac était alors affermé.

    On voit encore au bourg de Vibrac un ancien logis, avec un vaste domaine aujourd’hui morcelé. Le tout a appartenu ces trois derniers siècles, à la famille Dexmier dont plusieurs membres exercèrent des charges dans les finances de l’élec tion de Cognac. Raymond Dexmier, sieur de Bélair, était en 1659 conseiller du roi, élu en l’élection de Cognac; d’au tres furent de père en fils receveurs des tailles. Pierre Dexmier, sieur de La Groix, fut aussi échevin, puis maire de Cognac de 1752 à 1757, et de 1769 à 1772. Son fils, Pierre Dexmier de La Groix des Barreaux, était encore rece veur des tailles à la Révolution. La maison de Vibrac a ap partenu en dernier lieu à Jean-Pierre-Michel Dexmier de La Groix, receveur particulier des finances de l’élection de Cognac, et dame Marguerite Fé, son épouse, dont la fille, Marguerite Dexmier de La Groix, épousa, le 12 nivôse an XII (3 janvier 1804), M. Gabriel de Frétard, fils de feu Charles de Frétard, et de vivante Anne Philippier, demeurant à Bois-au-Roux, commune de Rouillac (Charente). Mme de Frélard mourut sans enfants le 8 avril 1830, et ses héritiers vendirent le domaine et la maison, qui appar tiennent maintenant à plusieurs propriétaires.

    Quant à M. de Frétard, il alla habiter le logis de Gondeville acquis de M. de Mirebeau, et y mourut en 1837, laissant de son second mariage avec Mlle Agathe-Eustelle de La Charlonie, de Villars-Marange, une fille unique, Gabrielle de Frétard, qui épousa M. Eusébe Piet, de La Descenderie, et mourut en 1886.

    Il y avait autrefois sur le chemin de Vibrac à Moulidars, et à la limite des deux paroisses, une vieille chapelle où se faisait chaque année une procession solennelle, le jour de l’Assomption. On l’appelait N.-D. de Bonne-Rencontre, et plus communément N.-D. des Fossés, peut-être parce qu’elle était bâlie sur le bord même de l’ancien Fossé-du-Comte. Cette procession devait être le but d’un grand concours populaire, car la frairie ou assemblée se tient toujours à Vibrac le jour de l’Assomption, alors que la fête patronale est la St-Pierre-és-Liens. Cette chapelle, délaissée au moment de la Révolution, sut vendue nationalement le 8 messidor an IV (26 juin 1796) pour la somme de 270 francs, à M. François Hospitel de Lhomandie, avoué à Angoulême. Le procès verbal, qui en fut dressé alors, nous apprend que ses proportions étaient assez vastes, puisqu’elle avait 60 pieds de long. Elle n’était point voûtée, mais simplement munie d’un tillage en bois, et se trouvait en mauvais état, n’ayant reçu aucun entretien depuis 1790. Complètement démolie, les matériaux en furent vendus, et il ne l’este plus d’elle, aujourd’hui, que l’emplacement marqué par un tertre buis sonneux, à l’embranchement de la route de Vibrac à Echallat, et des chemins qui descendent de Moulidars.

    Plusieurs actes de l’ancien état civil parlent de la chapelle. Des personnes de distinction y furent inhumées, entre autres Josias Méhée, sieur de La Ferrière (voir p. 40, note); et « Louyse Rondeau….., par Monseigneur nostre évesque d’Amgoulesme, le douziesme octobre 1661. » Le 31 octobre 1677, Jean Dexmier, sieur de La Garenne, et Anne Gesmond sa femme, firent donation solennelle d’une lampe d’argent, pour être portée chaque année le 15 août, à la procession, « en la chapelle de N.-D. des Fossés ?».

    Nous ne terminerons pas cette étude sur Vibrac, sans donner les trois notes suivantes extraites des anciens registres de la paroisse. Ces registres remontent à 1584.

    1° Tempête. « Le 9e jour du moys de jullet 1598, le joudy soir, entre soleilh couché et jour failly, scesleva une si grande tempeste avec esclaires et thonneres et grand mouvement de vent, telement qu’il ne y avoit personne qui pust ressister dehors; et dura ladite esmotion de vant environ une heure et demye. Lequel vent arracha ung nombre infiny d’arbres fructiers, et porta fort grand domage en ce pays d’Angoumois. Et estans a présent résidant en ce lieu de Vibrac disent : A fulgure et tempestate deffende nobis Domine ».

    «Faict par moy vicairo soubz signé. »
    « Degozauld. »

    2° Peste. « Il a pleut à Dieu nous affliger de mal contagieus en ceste paroisse de St-Pierre Vibrac Charante, en lanée presancte 1631. Et en sont morts ceulx qui sans suive, et premièrement,.. L. Desforges, curé de Vibrac. »

    Suit une longue liste, jour par jour, des personnes décédées, avec noms, prénoms, âge et condition. Du 24 avril au 23 septembre on en compte 174, et encore il manque au registre un feuillet à cet endroit, ce qui nous prive de connaître le nombre total des victimes du fléau, et de lire les réflexions que cette calamité a dû inspirer au vénérable curé Desforges. Qu’on essaie de s’imaginer l’état dans lequel devait être une bourgade qui jamais n’a guère compté plus de 500 âmes !

    3° Trombe. « Le 21 juin de la présente année (1724), vers les 3 leures après midy, il s’est élevé un orage si terrible aux environs de cette paroisse et en celle de Moulidars, que l’eau a rempli dans moins d’une demi-heure toutes les rues de ce bourg; avec une telle rapidité que, si l’orage eût arrivé de nuit, plusieurs personnes eussent été submergées dans leurs maisons. L’eau, qui venoit de Moulidars comme un vray torrent, a fait son passage par les terres de la chapelle de Vibrat, et a suivi comme une rivière portant bateau, dans tous les vallons, et ensuite s’estant toute rassemblée comme plusieurs fleuves, a fondu dans ce bourg avec telle impétuosité, qu’il sembloit arri ver un nouveau déluge. Ce cambouil (sic) si terrible a perdu tous les bleds des valées de cette paroisse; et l’herbe des prés du clos de M. de La Groix, vis à vis la métairie, i été tout en-. traînée dans la rivière, à la réserve de deux charetées qui avoient été chargées avant l’orage. On peut juger de ce que c’étoit, lorsqu’on apprendra que pendant trois ou quatre heures après l’orage, le torrent a couru depuis la métairie qui est sur le chemin de Châteauneuf, en remontant dans le bourg, et qu’elle (sic) a pris son passage par le chemin le long de la mai son de Sureau et Souchet, pour aler à la rivière, le chemin bas n’ayant pas été suffisant pour son passage. Le tout est arrivée sans gresle, mais avec un tonnerre effrayant. »

    « Pinier, curé. »

    Annexe.

    Curés de la paroisse de Saint-Pierre-ès-Liens de Vibrac, d’après les registres.

    La date indique l’entrée en fonctions.

    1584. Claud Ouvrard, vicaire. — 1594. Guy, vicaire. — 1597. Jean Tousac, vicaire. — 1598. Degozauld, vicaire. — 1600. Delaborie, vicaire. — 1602. Guillaume Leroy, vicaire. 1605. Jean Leclerc, vicaire. — 1606. Delacoste, vicaire. — 1611. Jardin, vicaire. — 1613. Grellet, vicaire. — 1614. Pinault, vicaire. — 1616. Mathurin Girard, vicaire. — 1616. Léonard Desforges, curé. — 1636. Guillaume Giboury, vicaire. — 1641. de Mérignac, vicaire. — 1645. Guillaume Giboury, curé. — 1663. Claude du Bray, curé. 1665. — Pierre Dubois, curé. — 1672. Etienne de La Chassaigne, curé. — 1674. Bourilhon, vicaire. 1682. Jean Nouveau, curé. — 1684. Chesnaud, vicaire. 1685. Jean Venaud, curé 3. 1708. Jean Pinier, curé. — 1741. Marc-Antoine de La Martinière, curé. — 1753. Pierre Prévost du Las, curé. — 1768. Bitard-Lacombe, vicaire. — 1770. Thomas, vicaire. — 1771. De Prémont, vicaire. — 1774. Houmaux, vicaire. — 1775. Lousmeau-Dupont, vicaire. — 1777. Jean Guimard, curé. — 1791. Etienne Tiffon, curé constitutionnel.

    Voici l’acte de baptême de l’ancienne cloche : « Le dix et huictiesme jour de febvrier mil six cent quarante et six, nostre cloche de Saint-Pierre de Vibrac a esté béniste par moy curé soubz signé, avec permission de Monseigneur l’évesque d’Angoulesme, présent les tesmoins soubz signés et autres. Ont esté parrein et marreine Jozias Mehée, escuyer, sieur de la Ferrière d’Anqueville et de la Courade de Vibrac, et damoyzelle Charlotte Laisné, veufve de François Le Musnier, escuyer, sieur de Lartige, de Ruffignac et autres lieux, conseiller et président de l’élection d’Angoulmois. Et ledit sieur parrein aagé le soixante ans anviron, et laditte damoyselle marreinne aagée de quattre vingt sept ou huict ans anviron, qui ont signé comme scosuit : J. Méhée, Charlote Laisné, Feuillet. Piffre, pbre assistant, Dexmyer. Roy. G. Giboury, curé de Vibrac. »

    Source : Le château d’Ardenne et la seigneurie de Moulidars, de Gabriel Tricoire.

  • La Chambre « introuvable »

    Le 24 juillet 1815, Louis XVIII prit une ordonnance qui excluait 29 membres de la Chambre haute et nommait 94 nouvelles personnalités. Dans cette fournée, on voyait des hommes de cour comme Blacas et Jules de Polignac, à côté de Chateaubriand et de militaires restés fidèles, comme le maréchal Victor. À la Chambre élective, il était hors de question de convoquer la Chambre des Cent-Jours. Les deux tours qui eurent lieu les 14 et 22 août, contrairement à ce qu’imaginaient Fouché, Pasquier et Talleyrand, se portèrent vers les ultras. Ce fut la Chambre dite « introuvable », où les royalistes se comptaient en une majorité écrasante. Dans soixante et un départements occupés par les Alliés, la liberté de vote fut parfaitement assurée. Il faut voir sans doute dans le résultat de l’élection le rôle des Chevaliers de la Foi, particulièrement puissants dans le Midi.

    La Chambre avait laissé au roi le soin de nommer les présidents des collèges électoraux. Il désigna les membres de sa famille pour les principales villes de France. Monsieur présida le collège électoral de Paris.

    En sa qualité de frère du roi, le comte d’Artois n’avait aucune délégation officielle de la puissance publique. Cependant, la confiance des royalistes lui donnait une grande influence. Il était le centre et comme le drapeau du parti. Ce parti, qui s’était organisé pendant les Cent-Jours pour résister à l’usurpation et profiter des événements, conserva ses comités et resta pour ainsi dire en armes après le second retour du roi. Les ennemis de la légitimité étaient vaincus mais ils subsistaient, ne dissimulant ni leur aversion pour les royalistes, ni leurs espérances. Les attentats des carbonari qui émaillèrent les débuts de la Restauration le prouvent surabondamment.

    Quelle était la situation du comte d’Artois en 1815 ? Elle s’exprime par deux mots : très peu de pouvoir officiel, une influence considérable.

    Les partis

    Ainsi que le remarque Francis Démier, deux lignes politiques s’affrontaient au début de la seconde Restauration : l’une modérée, autour de Talleyrand ; l’autre, qui eut d’abord la préférence de Louis XVIII – mais Wellington le fit changer d’avis –, était celle que sans aucun doute le comte d’Artois préférait, avec Vaublanc, Ferrand, Clarke, c’est-à-dire ignorer la Charte, gouverner par ordonnances et épurer les traîtres des Cent-Jours.

    Les ultras, qui allaient triompher aux premières élections de la seconde Restauration, après la disparition du Corps législatif, disposaient de la majorité et ne cachaient pas leur intention, une fois au pouvoir, de gouverner pour eux-mêmes, de satisfaire leurs intérêts, leurs passions, leurs rancunes. Le gouvernement parlementaire leur apparaissait comme le gouvernement « par et pour un parti ».

    Au contraire, les royalistes de centre-droit et les « doctrinaires » affirmaient la nécessité, pour tout ministère, d’oublier une fois au pouvoir ses origines et de gouverner au nom d’un parti peut-être, mais toujours pour la France.

    Chateaubriand remarquait avec profondeur : « La liberté, qui était au fond de cette époque, écrit-il, faisait vivre ensemble ce qui semblait au premier coup d’œil ne pas devoir vivre ; mais on avait peine à reconnaître cette liberté parce qu’elle portait les couleurs de l’ancienne monarchie et du despotisme impérial. Chacun aussi savait mal le langage constitutionnel […]. »

    Le « parti » constitutionnel, hétérogène, sans unité doctrinale ni cohésion tactique, ne savait guère se rassembler que sur un seul point : faire pièce à l’opposition ultra et mener contre elle une guerre à outrance. On peut toutefois distinguer dans cette nébuleuse, aux contours mobiles, les « ralliés » de la Révolution et de l’Empire.

    Autre sous-ensemble, le « canapé doctrinaire », les « spéculatifs », les têtes pensantes de la majorité, rassemblées autour de Royer-Collard. On y trouvait la fine fleur de la future élite orléaniste, Guizot, Charles de Rémusat, Barante, Broglie, et des royalistes sincères, de tendance libérale, le comte de Serre, Camille Jordan. Fort prisés par Decazes, ils apportaient, consciemment ou non, l’habillage libéral à une politique qui l’était infiniment moins : destitutions massives de fonctionnaires suspects d’être un peu trop royalistes, donc « exaltés », censure, corruption d’électeurs, pressions administratives, « correspondances privées », etc.

    Par ailleurs, le centre-droit était représenté au sein du ministère par le duc de Richelieu et Lainé, ministre de l’Intérieur (fréquemment en conflit avec Decazes) ; ministres éclairés, reconnaît Chateaubriand, mais « consciences timorées ».

    Il existait aussi un parti de gauche, qui insistait sur la liberté plus que sur l’autorité. Il réunissait d’anciens fonctionnaires de l’Empire, des mécontents comme Chauvelin, ancien ambassadeur de Danton, qui réclamait la charge de maître de la garde-robe à laquelle il avait droit avant la Révolution, de riches bourgeois comme Casimir Périer. Dans l’ensemble libéraux mais non démocrates, préoccupés des intérêts de la bourgeoisie plutôt que des droits du peuple auquel ils ne croyaient pas ; partisans de la liberté mais n’ayant aucune notion de la solidarité ; individualistes avant tout, ayant au cœur la haine de la vieille aristocratie, qui froissait leur amour-propre et dont le témoin le plus affiché était Paul-Louis Courier.

    Il y avait effectivement un centre, que Villèle appelle « les ventrus » et Bonald « un glaçon entre deux bougies ».

    Trois cent cinquante royalistes – hobereaux de Provence, gentilshommes de Languedoc ou du Limousin, châtelains de Bretagne, mais aussi bourgeois – formaient la majorité de la Chambre « introuvable ». Ceux que, par un sentiment unanime, ils plaçaient à leur tête, étaient connus par l’illustration de leurs noms – les La Trémoille, les Montmorency – et pour les vicissitudes des persécutions des régimes précédents : Polignac, Bouville, Puyvert, Hyde de Neuville…

    Les royalistes se divisaient sur des questions fondamentales et se combattaient avec autant d’acharnement et peut-être plus de passion que les partis antidynastiques. Les ultras voulaient un retour à l’Ancien Régime : la Charte ne serait qu’un expédient temporaire.

    Monsieur souhaitait que le pouvoir revînt aux royalistes. Mais n’avait-il pas ouvert la porte du pouvoir à Fouché ? Les députés venus des provinces, appartenant presque tous à la petite noblesse et à la bourgeoisie, venaient vers lui, lorsque Louis XVIII choisit son favori comme ministre principal, avant qu’il ne devînt président du Conseil, Élie Decazes.

    Organisation des ultras en 1815

    Et pourtant, ce fut aux ultras, partisans de l’Ancien Régime, comme le remarque Joseph Barthélemy, que l’on doit principalement l’introduction du régime parlementaire en France. La Bourdonnaye était le plus exalté, le plus bruyant. Villèle et Corbière – on disait « Villèle et Corbière » comme on dit « Oreste et Pylade » – en étaient les hommes d’affaires ; Vitrolles, ministre d’État ad honores, habile et entreprenant ; Bonald, le théoricien ; Chateaubriand, l’homme d’action. Marcellus portait le deuil du trône et de l’autel ; humble et désintéressé, il aspirait à tout et demandait tout. Salaberry était « d’un blanc écarlate ». Duplessis de Grenedan mettait toute son ardeur au service de la potence contre la guillotine. Kergorlay était surnommé la « voix rigide ». Tous formaient la table autour de laquelle on commençait à dîner. Les organes de ce parti étaient Le Drapeau blanc, La Quotidienne, Le Journal de Paris, Le Mémorial religieux, Le Conservateur de 1818 à 1820, Le Journal des débats de 1820 à 1824.

    Les ultras s’étaient donné pour tâche de « refaire » l’esprit de la nation détruit par la Révolution, d’écraser la philosophie du XVIIIe siècle, de rétablir la prépondérance du clergé – ils trouvèrent un appui en Lamennais, que les historiens des idées politiques appellent « le premier Lamennais », ultramontain et fervent combattant des Lumières. Il fallait aggraver toutes les peines, étendre l’application de la peine de mort, supprimer l’inamovibilité de la magistrature et les dettes reconnues de l’État, rendre au clergé la tenue des registres de l’état civil.

    Ils réclamaient en outre la restitution des biens du clergé, surtout celle aux émigrés de ceux de leurs biens qui étaient encore entre les mains de l’État, et le paiement d’une indemnité pour ceux qui avaient été vendus. Et c’est peut-être ici la cause la plus intime et la plus profonde, quoique inavouée, pour laquelle le parti était plus royaliste que le roi : parce que le roi, disait-on, était rentré dans son palais, il avait tout l’air de penser que tous ses anciens amis étaient rentrés dans leurs châteaux.

    Dans l’ensemble, le point de vue de tous ces royalistes, dont le futur Charles X partageait les points de vue, était que l’homme ne peut donner une constitution à la société civile, « pas plus qu’il ne donnerait de la pesanteur au corps, ou de l’étendue à la matière. […] La légitimité est la consécration du temps. La souveraineté est divine », écrivait Bonald.

    En somme, dans son ensemble, le parti ultraroyaliste défendait non l’Ancien Régime, pas davantage le nouveau en train de naître, mais une forme intermédiaire qui relevait du débat d’idées, sans conception d’ensemble. Ainsi Bonald, métaphysicien de la politique, ne souhaitait pas le rétablissement de l’Ancien Régime, trop complexe, mais tentait de recréer un nouveau régime purifié.

    Force des ultras

    Sous l’impulsion de Monsieur, les ultras se groupèrent d’abord par province, puis trouvèrent un lieu d’asile chez Piet-Tardiveau, homme de second plan, qui jouissait d’un appartement commode, rue Thérèse. D’Haussez écrit : « M. Piet […] le ridicule incarné. » L’importance de la réunion Piet ressort de la dénonciation que fit à la Chambre de 1825 Hyde de Neuville, lorsqu’il s’en fut séparé : « C’est dans cette réunion que tout se règle, tout s’élabore, tout se décide. C’est là qu’on met en quelque sorte la Chambre en tutelle. »

    Les électeurs ultras, sous le régime censitaire de la Restauration, étaient des propriétaires terriens. Les plus riches, et non seulement les nobles, votaient à droite, mais avec l’exception bien entendu des acquéreurs de biens nationaux. Tandis qu’une minorité d’électeurs, qui n’étaient pas propriétaires terriens, négociants, notaires, avocats, industriels, médecins, étaient le plus souvent libéraux. Dans sa remarquable étude, Jean-Pierre Chaline montre quelle fut l’erreur majeure de la Restauration : celle de n’avoir pas compris que les grands propriétaires terriens, sur lesquels il pensait appuyer son régime, perdaient de leur influence. Sous l’Empire, ils avaient déjà reconstitué pour beaucoup leur domaine, le « milliard » des émigrés, voté sous Villèle, les avait renforcés – si ce n’est qu’il fut très équitablement partagé quelles qu’aient été les opinions politiques professées par ces propriétaires – mais ils n’étaient pas, tant s’en faut, majoritaires.

    Quant à la Chambre des pairs, variant d’une fournée à l’autre puisqu’elle était entre les mains du roi, composée de manière fort diverse, elle montrait une grande indépendance en faisant pièce à des projets de loi d’inspiration ultra. Ainsi Charles X n’eut-il peut-être pas le sentiment de la relative solitude qui était la sienne.

    Lady Morgan, romancière irlandaise, de séjour à Paris en 1817, a laissé un portrait caricatural des ultras, les présentant comme des vieillards égrotants, attachés aux vieux usages de l’époque de Louis XIV. « L’opinion publique, écrit-elle, a subi de grands changements […] depuis que le feu duc de Castries disait, en parlant du bruit que faisait dans le monde la querelle entre Rousseau et Diderot : “Cela est incroyable ! on ne parle que de ces gens-là ; gens sans état, qui n’ont point de maison, logés dans un grenier : on ne s’accoutume pas à cela”. »

    « Alors que le corps électoral dans son ensemble, écrit Olivier Tort, est assimilé à une vaste gérontocratie par certains pamphlétaires, la droite royaliste aurait-elle été rendue étrangère aux intérêts et aux perspectives de la jeunesse par l’âge particulièrement avancé de ses représentants ? À l’inverse, les “jeunes” de cette époque, ceux de l’élite cultivée urbaine en particulier, ont-ils été d’emblée aussi unanimement hostiles à la droite [comme ils le montraient avant 1830] que le laisseraient supposer les quelques événements marquants [de 1820 contre la réforme électorale et de 1830 contre les Ordonnances] ? »

    Dans les années de lycée, les étudiants parisiens étaient entrés dans la Congrégation et la Société des Bonnes Études, fondée en 1821 par Emmanuel Bailly de Surcy, qui joua plus tard un rôle important dans la société de Saint-Vincent de Paul. À cette Société des Bonnes Études, on arborait la fleur de lys, bien que certains fussent des lecteurs de la presse de gauche et chahutassent le duc de Rivière, ami du roi, au moment des débats parlementaires au sujet de la loi Peyronnet, « loi de justice et d’amour » concernant la presse, de 1827. Victor Hugo, par exemple, put y donner des lectures publiques de ses premiers poèmes. Alfred Nettement, âgé d’une vingtaine d’années, fut désigné comme chargé de conférences régulier.

    Par ailleurs, des journaux royalistes accueillaient de jeunes rédacteurs. À La Quotidienne, le rédacteur Michaud procéda à un rajeunissement massif de l’équipe rédactionnelle, saluée par Sainte-Beuve. Les nouveaux collaborateurs, Malitourne, Louis Audibert, Émile Morice, étaient tous âgés de vingt-cinq ans en 1822. Sans oublier Véron, vingt-quatre ans, le chartiste Capefigue, vingt et un ans, qui écrira une Histoire de la Restauration, et Jules Janin, vingt-quatre ans. Il en alla de même au Globe, où figurait la fameuse Jeune France libérale. Tous ces jeunes rédacteurs occupaient une place importante dans les journaux. C’est ainsi que Laurentie, entré au grand journal royaliste La Quotidienne à l’âge de vingt-cinq ans, devint, moins de dix ans plus tard, l’adjoint de Michaud.

    Si les membres de la Chambre des pairs n’étaient éligibles qu’à l’âge de quarante ans, beaucoup de jeunes « se rangent en faveur de la droite, tel le jeune Charette de la Contrie, nommé lors de la fournée de 1823, qui doit attendre de fêter ses trente ans en 1826 pour participer activement aux débats de la Chambre haute ».

    À la Chambre des députés, les jeunes jouèrent un rôle décisif. À la Chambre « introuvable », on trouvait des trentenaires, tels Adrien de Rougé, Imbert de Sesmaisons, Marcellus, Hyde de Neuville, Castelbajac. À quoi il faut ajouter « vingt-deux quadragénaires bientôt remarqués. Citons ici les plus connus, comme Vitrolles, Béthisy, Kergorlay, Salaberry, Duplessis de Grenedan, etc. ».

    Et l’auteur conclut : « […] à tous les niveaux de la société urbaine, des préaux de collège jusqu’aux cercles gouvernementaux en passant par les équipes de rédaction des journaux ou les cercles d’artistes, la droite a su agréger à elle d’importantes fractions de la jeunesse, quelles que soient les extensions diverses que l’on donne à ce terme ».

    Source : Charles X, de Jean-Paul Clément.

  • Louis-Alexandre-Céleste-Toussaint du Breuil-Hélion de La Guéronnière des Étangs dit le Balafré, est un membre de la Chambre introuvable en 1815.

    Issu d’une famille noble du Poitou, fils de Marc-Antoine-Bernard du Breuil-Hélion de La Guéronnière, seigneur de Lusigny et colonel à la suite de l’infanterie. De plus, son père est baron des Étangs (Massignac) et seigneur de Marendat (Montbron) du chef de sa femme, Marie-Michelle de La Breuille de Chantrezac.

    En 1773, il est baptisé dans l’église de Montbron, diocèse d’Angoulême, ayant pour parrain Louis-Alexandre-Céleste d’Aumont, duc de Villequier, et pour marraine Jeanne-Louise-Constance d’Aumont, duchesse de Villeroy. Toussaint Laborie a tenu pour le parrain, et Catherine Bessaud pour la marraine.

    En 1782, le fief des Étangs dans la paroisse de Massignac, élection d’Angoulême, contient un château, deux moulins, treize domaines, plus des rentes et autres dîmes.

    En 1789, il est en pension demeurant à Angoulême.

    En 1792, il est inscrit sur la liste des émigrés du district de La Rochefoucauld. Il sert dans le régiment des hussards de Bercheny et accompagne le prince de Condé jusqu’en Russie. Il reçoit un grand nombre de blessures, occasionnant plusieurs cicatrices à son visage, ce qui lui vaut le surnom de Balafré.

    En 1797, il mesure 1m74, cheveux et sourcils châtains, yeux bleus et le nez cicatrisé.

    En 1802, il est amnistié et placé sous surveillance par les autorités.

    En 1803, il est dit résident au château de Marendat, commune de Montbron.

    En 1812, il est nommé maire de la commune de Massignac, canton de Montembœuf. Son adjoint est Crouzit, officier de santé. Sa fortune est estimée à 240 000 francs par le préfet de la Charente.

    En 1814, chef d’escadron, il est nommé chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis par ordonnance du roi.

    En 1815, il est élu député de la Charente par le collège électoral de l’arrondissement d’Angoulême, par 91 voix (164 votants, 289 inscrits). Il vote avec la majorité de la Chambre introuvable. Après la dissolution de l’assemblée, son mandat n’est pas renouvelé par les électeurs.

    De 1816 à 1818, il est inspecteur des gardes nationales.

    En 1819, il est président du conseil général.

    En 1820, candidat ultra-royaliste il est élu pour la seconde fois député de la Charente, par 185 voix (310 votants, 365 inscrits). Il siège à droite et son vote est constamment légitimiste.

    En 1822, diminué par des mauvaises blessures, il meurt dans son château des Étangs, âgé de 48 ans, avant la fin de son second mandat à la chambre des députés. Il est remplacé par Descordes.

    Jamais marié, son légataire universel est son cousin et filleul, autre Louis-Alexandre-Céleste-Toussaint du Breuil-Hélion de La Guéronnière (1802-1881), conseiller général de la Charente sous le Second Empire.

    Charente — Massignac — Château des Étangs (Façades Ouest et Nord)

    Source : Généalogie Charente Périgord.

  • On relève dans les procès-verbaux de vente des biens de seconde origine les noms de :

    — Jean Vallentin, huissier au tribunal de Confolens, demeurant à St-Laurent-de-Céris qui acquiert le château de Chantrezac le 15 frimaire an II (7/12/1793) pour 16 530 livres.

    Le même personnage achète le 1 germinal an II (21/03/1794) le château de Massignac d’Alloue et ses préclôtures pour 28 600 livres, ceci au nom de Alexandre Fortuné-Legrand de Montmorillon (Vienne).

    — Le 30/10/1793, Jean-Baptiste Peyraud, fils de Joseph, receveur de la poste à Confolens, sergent au 4ème bataillon des volontaires de la Charente, acquiert la château de la Villatte d’Ansac avec la réserve d’un étendue de 398 boisselées pour 50 100 livres.

    — Le 7 germinal an II (27/03/1794), Jean Prévost-Maisonnais, dit cultivateur à St-Germain, achète le château de Serre d’Abzac et sa réserve, saisis sur Mortemart émigré, pour 50 100 livres. Cette vente souleva un scandale car l’acquéreur en avait été lui-même l’estimateur et cette estimation paraissait à certains trop complaisante. Ces biens resteront cependant en possession de l’acquéreur sans que l’on sache la suite de cette histoire.

    — Le 13 germinal an VI (2/04/1798), le château de St-Germain-de-Confolens est vendu à Michel Saulnier, d’Angoulême, pour 8 100 livres (il semble bel et bien avoir été l’homme de paille de A.S. Prévost-Dumarais).

    — Le 13 nivose an II (2/01/1794), Jean Grenier, huissier, membre du comité de surveillance de Confolens, acquiert le château d’Ordières à Benest et la métairie de la Porte pour 75 800 livres.

    Tous les personnages qui ont un tant soit peu compté parmi les partisans du nouveau régime ont acheté des biens nationaux, le fait est patent.

    — Les trois frères : François Lagrange-Lapardoussie (de Lessac) ; François Lagrange-Peyraud et Ignace Lagrange-Labaudie (tous deux d’Exideuil), achètent en commun une des deux métairies de la Faye d’Ansac, saisies sur le comte de Confolens, pour 36 000 livres (23 brumaire an II ou 13/11/1793).

    — Joseph Peyraud acquiert le 30/10/1793 la métairie du Parc dépendant du château de la Villatte d’Ansac pour 19 010 livres ainsi que la métairie du Bois-de-Lascaux pour 7 040 livres. Le 29 nivose an III (18/01/1795), il achète pour 3 000 livres une vigne de cinq boisselées et 28 carreaux. Tous ces biens ont été saisis sur C.A. Poute de Nieuil, comte de Confolens.

    — Nicolas Mallat, administrateur du district de Confolens, acquiert les 2/6e du domaine des Prats d’Ansac pour 8 372 livres; domaine confisqué sur les émigrés Paul-Antoine et Philippe Chamborand. Il achète aussi à Brillac la métairie de la Borderie pour 22 490 livres (4 nivose an II ou 24/12/1793).

    — Joseph Planteau-Maroussem (avec un associé) acquiert le 9 nivose an II (29/12/1793) le domaine de Rue de St-Maurice-des-Lions pour 22 180 livres (confisqué sur Gamory-Lasudrie émigré).

    — Jean-Baptiste Mémineau achète le pré du Chambon pour 3 500 livres (le 5/02/1792). Il provient de la chapellenie des Bazons fondée en l’église de St-Maurice-des-Lions.

    — Le 27/01/1791, J.F.S. Chazaud achète un pré et une pièce de terre pour 1 900 livres (même origine que le lot précédent).

    — Jacques Pougeard-Lajaurie et Nicolas-François Boreau-Lajanadie acquièrent le 2 frimaire an II (22/11/1793) le bois de l’Age de St-Maurice pour 10 500 livres.

    — La métairie de Chez-Tiphonet, à St-Maurice-des-Lions, confisquée sur J.B. Duclos-Lagannne émigré, est démembrée en neuf lots vendus le 6 frimaire an II (26/11/1793). Parmi les acquéreurs, on retrouve Jacques Pougeard-Lesterie, docteur en médecine à Confolens ; Jean Lagrange, prêtre; Jean Gamaury, huissier; Jean Pougeard-Dulimbert ; François Alamargot, maire de Chabrac…

    — Jean Babaud-Praisnaud, administrateur du directoire du district, acquiert le 14 pluviose an II (2/02/1794) le troisième lot du domaine de Mortaigue d’Abzac, confisqué sur l’émigré Mortemart, ainsi que le pré des fontaines d’Availles, pour 2 140 livres.

    Source : La Révolution française à Confolens, de Pierre Boulanger.